15. Bouquet

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Annie rentrait chez elle avec le bouquet de roses dans les bras. Elle faisait attention à ce qu'il ne soit pas abîmé par le vent ou quoique ce soit. À côté, Armin l'observait en silence. Étrangement, elle était curieuse sur les lettres d'amour qu'il avait reçu. Après un silence, elle lui demanda :

— c'était de qui les lettres ?

— une d'une fille de première, deux de la terminale d'à côté. Dit il en haussant les épaules.

— et la quatrième ?

Armin se racla la gorge avec les joues légèrement rouges.

— quatrième ? C'était aussi d'un terminal. Répondit le jeune homme avec hésitation.

Annie sourit légèrement amusée. Si les garçons tombaient en quelque sorte amoureux de lui, il y aurait une rude concurrence. Elle s'étonna de ses propres pensées. Comment pouvait-elle se dire ça ? Ce n'était pas comme si elle éprouvait quelque chose pour lui.
Soudain, la jeune fille sentit son regard sur elle. Annie tourna sa tête légèrement vers l'adolescent, qui fixait son sourire. Elle haussa un sourcil puis dit sur le ton de la rigolade :

— Je suis si attirante que ça pour que tu me fixes comme ça?

Armin sursauta a sa voix et lui répondit avec une voix douce en observant la maison qui s'approchait.

— Je ne peux pas vraiment le nier.

Annie détourna le regard vers le sol gênée puis accéléra le pas.

— Irrécupérable.

Arrivés à la maison, Annie prit un vase pour y mettre les fleurs et le poser dans sa chambre. Ceci fait, elle relut la carte plusieurs fois sans s'en lasser. Elle en était sûre. C'était Armin.

La blonde ne savait pas comment réagir. Elle se trouvait dans une belle impasse. À part aller le voir et lui dire :

"C'est cool tu m'as écrit un truc pour la Saint-Valentin et moi je sais même pas si j'ai des sentiments pour toi ! "

Elle avait aucune idée de quoi faire.
Annie soupira puis se décida à faire ses devoirs afin de se concentrer sur autre chose. Néanmoins, ses yeux ne cessaient de dériver sur le bouquet. Sans arrêt. Inlassablement.

Alors qu'elle était dans ses pensées, Armin entra dans sa chambre avec un léger sourire en la voyant fixer les fleurs.

- Qui t'as offert ces fleurs alors ?

Annie sursauta et se retourna. Elle se racla la gorge puis regarda le jeune homme avec insistance. La jeune fille était persuadée qu'il se moquait d'elle.

- Je ne sais pas. Tu le sais toi ?

Armin paraissait surpris par cette réponse. Il était certain que la jeune fille avait deviné. Il haussa donc les épaules, faisant mine d'être au courant de rien.

Après un silence, Annie se leva, regarda le jeune homme et le pointa du doigt.

- C'est toi, pas vrai ?

Armin soupira, amusé. Il n'avait pas tort alors. Elle le savait.
Le jeune homme s'approcha d'elle doucement avec un hochement de tête.

— Je me disais bien que tu avais deviné.

— Déjà le fait que tu partes plus tôt que tout le monde était louche.

— J'aurais pu offrir des fleurs à une autre fille.

Annie haussa un sourcil. Elle l'imaginait donner ce bouquet à une autre fille de sa classe ou même du lycée. Elle sentait son cœur s'étreindre de jalousie. Armin était plutôt populaire, grâce à sa maturité, mais aussi son physique même si lui refusait de se considérer comme étant 'populaire'.

— Merci encore pour ta lettre. Déclara la jeune fille.

Armin s'approcha d'un pas avec un franc sourire. Annie l'interrogeait du regard. L'adolescent ne cessait de s'avancer vers elle.

Ils se retrouvaient alors à quelques centimètres de l'un de l'autre. Annie planta ses yeux dans les siens, envoûtée dans son regard. Elle avait l'impression de se noyer dans un océan. Oui, un océan de joie.

Leurs souffles se mélangeaient. Puis Armin l'enlaça. Elle avait l'impression qu'ils étaient seuls au monde.

Une douce chaleur l'enveloppa alors. À sa grande surprise, elle n'avait pas envie de le repousser. Au contraire, lorsque Armin s'éloigna d'elle, elle aurait bien voulu que ce moment dure plus longtemps.

Les deux adolescents se regardaient alors les joues empourprées pendant de longues minutes.

Elle pensait à quel point elle avait changé ces derniers mois avec son soutien. Annie ne se sentait plus seule au monde. Bien sûr qu'elle ressentait toujours un vide avec la mort de ses parents, mais cette douleur était en quelque sorte atténuée par la présence de ce jeune homme.

— Euh.. Je suis désolé. Je ne sais pas ce qu'il m'a...

— C'est rien. L'interrompa Annie.

Armin sentait son cœur battre plus fort, sortir de sa poitrine à sa voix. Il ne pouvait pas s'empêcher de l'admirer. Pour sa force d'esprit, son mental, son indépendance, mais aussi la façon dont elle envoie boulet les gens qu'elle n'aime pas, son sarcasme.

Toutefois, il restait incertain sur un point : si ses sentiments étaient réciproques. Et honnêtement, il n'était pas prêts à les avouer malgré ses sous-entendus.

— J'espère juste que le bouquet et tout ça... Ne t'ont pas gênée ou embarrassée. »

Il fut soulagé de voir Annie secouer la tête avec un air radieux. Après ces quelques semaines en sa compagnie, il arrivait à déceler la moindre once de tristesse ou de joie juste par l'expression son visage.

Armin hésitait à faire un autre pas comme lui embrasser la joue. Mais il avait l'impression de marcher sur des œufs, avec la peur qu'un autre prenne sa place.

Après ces quelques minutes de contemplation, le jeune homme s'avança de nouveau vers sa joue, prenant son courage à deux mains, la lui embrassa rapidement. Il se recula ensuite les mains moites, se frappant mentalement sur cette action inopinée.
Armin ne trouvait qu'une option à sa portée : la fuite. Il commençait à marcher vers la sortie quand Annie lui attrapa le bras, le faisant se retourner. Elle posa ses lèvres sur sa joue en réponse à son baiser.

— Tu pensais vraiment t'échapper comme ça ? Lui souffla la jeune fille à l'oreille.

Annie aperçut les joues du jeu en homme devenir rouges. Elle aimait bien l'effet qu'elle avait sur lui sans vraiment admettre qu'elle aussi se sentait fébrile quand le jeune homme se rapprochait d'elle.
L'adolescente éclata soudainement de rire. Un rire nerveux. Cette journée avait été plus qu'éprouvante pour elle devant la recherche de l'envoyeur de ce bouquet, sa signification,les lettres... Son esprit bouillonnait de pensées.

— Plus sérieusement, ça voulait dire quoi ces fleurs ?

Armin resta muet pendant un instant puis lui murmura :

— je te le dirais peut être un jour.

Annie soupira et lâcha son bras. Elle n'avait pas d'autre que de capituler. D'un côté, elle se doutait bien qu'il l'aimait. Qu'il l'aimait plus qu'une amie.

D'un autre côté, la jeune fille avait du mal à admettre qu'elle aussi voulait peut être plus. A ces pensées, son cœur battait plus vite que d'habitude.

Au plus grand bonheur d'Annie, le grand père d'Armin entra dans la chambre, interrompant leur discussion, pour dire que le repas était prêt.

— Vous avez de la fièvre ? Vous êtes un peu rouges du visage...

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Isolée {Aruani}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant