Chapitre 4 : Pigeon et pommes de terre

1K 62 25
                                    

Le silence ne me dérangeait pas d'ordinaire mais pour le coup, le trajet était d'un tel ennui que j'aurais mille fois préféré rentrer à pied. Quoi que peut-être que l'identité du conducteur y était pour quelque chose. Le point positif, en revanche, c'était que notre dispute était légèrement passée à la trappe. D'ailleurs, je trouvais ça très étrange, il ne m'avait pas reparlé de mon message, et j'étais pourtant persuadée qu'il m'en parlerait. Après tout n'étais-je pas l'une des personnes qui le connaissait le mieux ? S'il commençait à être imprévisible, je n'allais plus y retrouver mes chatons moi.

- Il faut qu'on parle, Sakura...

Oh puis zut ! Il ne pouvait pas faire comme moi et enterrer cette histoire pour s'assoir dessus ? Quoi, je suis contradictoire ? Que nenni, c'est juste mon instinct de survie qui s'écharpe avec ma curiosité maladive.

- Oui ?

Ma voix de petite souris attira son regard vers moi quelques secondes avant que celui-ci ne se reconcentre sur la route. Oui monsieur, je peux être calme et attentive ! Et me foutre de ta gueule aussi, oui, bon, d'accord, j'avoue.

- Qu'est-ce que tu foutais chez moi, seule, avec Itachi ?

Ce que je... Hein ? Mais ce n''est pas ça le texte... Non mais, il est sérieux ?

- Sakura, réponds-moi.

Oh... Mais c'est qu'il deviendrait presque autoritaire le Sasuke ! On faisait un strip-poker, andouille ! Non mais sérieusement, il venait de me chopper à dégueuler comme un veau dans ses toilettes royales. Les veaux vomissent au moins ? Bref... Comment pouvait-il s'imaginer un scénario tendancieux dans ces circonstances ? Et après on me sort que je ne suis pas nette. Sérieusement, vous avouerez que je suis la plus normale de mon équipe de branque !

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Ne joue pas à ça avec moi !
- Alors là ça ne risque pas, je ne jouerais plus jamais à rien avec toi ! Quoique ton apparente jalousie provoque en moi un étrange accès d'hilarité non désagréable.

Je me pris un de ces regards de la mort qui tue, je ne vous raconte même pas ! Monsieur était visiblement bien trop irrité pour me permettre une vanne. En même temps, entre Itachi et Sasuke, c'était comme ça. Ce que l'un avait, l'autre avait comme une irrépressible envie de lui soustraire. Vous avez déjà piqué le jouet délaissé d'un bambin ? Le lapin en peluche, ballon, ou autres choses étranges que possède un môme à cet âge-là. Eh bien, prenez-le et il devient soudainement la septième merveille du monde. J'étais le jouet et ces messieurs étaient les deux mioches. Sûr que si Sasuke piquait la petite cuillère d'Itachi à table, s'ensuivrait un véritable pugilat... rappelez-vous de la côtelette.

- Ecoute, Itachi peut vraiment être...
- Eh oh, Sasuke ! C'est Itachi quoi !

Il allait tout de même pas me faire l'article du Gus comme à une petite fille naïve ! Son frère était peut être un Casanova invétéré mais on ne pouvait pas encore le ranger dans la case des pervers dégénéré. Quoique...

- Qu'est-ce que vous foutiez tous les deux, seuls, à la maison ?

Oh le... ! Mais c'est qu'en plus il me soupçonnait vraiment de faire des immondices ou de cancaner avec son frangin ce con !

- Je recrachais mes boyaux dans vos chiottes.
- J'avais remarqué. Mais avant ? Pourquoi étais-tu chez moi ?

Sérieusement, je vais finir par croire que je renvoie une image de débauchée sexuelle... Non que je déprécie l'acte de fornication mais je n'étais tout de même pas atteinte au point de me jeter sur le frère de mon meilleur ami du jour au lendemain sous leur propre toit. Déjà que j'avais du mal à envisager la chose avec ledit meilleur ami bien plus accessible...Enfin, monsieur voulait du glauque, j'allais lui donner du glauque.

Y perdre des plumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant