Chapitre 12 : Nid de Poule

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Le soleil n'avait même pas pointé le bout de son nez, mes parents devaient à peine se réveiller et il était approximativement six heures et vingt minute. Comment je le savais ? L'alarme de mon radio-réveil me vrillait les tympans depuis pas loin de cinq fucking minutes.

- Sakura, éteint ce putain de réveil.

Tiens, je l'avais oublié celui-là.

- J'essai...

Ma main tâtonna le bois de ma table de chevet à la recherche du bouton "off". Elle ne trouva pourtant que le fil de l'appareil qu'elle entraîna dans sa chute fatiguée. Le gros boitier rectangulaire bascula pour atterrir droit sur la tête du jeune homme allongé en dessous. Je vous jure que c'est un accident, pas regrettable pour un sous, mais un accident quand même.

- Aïe.
- Oups, pardon... t'es toujours en vie.

En guise de revanche l'agressé m'attrapa la cheville pour m'entraîner à terre armé de la seule chose que je parvins à agripper dans la panique de la chute : Mon lama en peluche. Tant pis, ça fera l'affaire.

- Ce n'est pas très sympa...Je n'ai pas le droit à une petite récompense pour t'avoir veillé toute la nuit ?

Hum... Je sais pas trop ce qu'il a veillé cette nuit mais au vu de ses ronflements, c'était pas moi.

- Tu veux un bisou magique de monsieur lama ?
- Surtout pas de lui.
- Moi vivante, jamais.
- Dommage je ne suis pas branché nécrophilie...
- Bien, heureuse de l'apprendre. Si maintenant tu pouvais être branché vertical, ce serais franchement génial.
- Sakura ! Sasuke ! Vous allez être en retard ! appela ma mère du rez de chaussée.
- On arrive ! Je suis sous la douche !

Enfin presque. Petit mensonge mère-fille. C'est pas un drame de toute façon.

- Je ne sais pas comment tu prends ta douche mais ça m'expliquerais beaucoup de chose sur l'odeur que tu dégage le matin.
- Entre nous, celui qui se rapproche plus de la fragrance "cul de phacochère", c'est toi après ton footing matinal !
- C'est l'odeur de la virilité...
- Quelle virilité ?

Le regard de mon camarade exprima un instant la velléité.

- T'aurais pas pris un peu en tour de cuisse ? se vengea-t-il.

Vous connaissez ma grande tolérance aux critiques de Sasuke et mon total détachement face aux complexes de la gente féminine. Ni une ni deux ce fut monsieur lama qui permit à Sasuke de contrer mes coups et leurs cortèges d'insultes braillées. Calme et sérénité Sakura... Va prendre une bonne douche froide. Non. Juste une douche, une douche chaude, fumante même. Ce fut alors que j'atteignais la salle de bain, soulagée d'être enfin un peu tranquille que ma mère réduit à néant tous mes espoirs en jaillissant de la buanderie.

- Interdiction formel de verrouiller la porte ! Par contre tu peux chanter deux fois plus fort que d'habitude.
- Je chante pas ! Je récite mes cours... de façon mélodique.

Pour peu que mes cours portes sur les tubes des années quatre-vingt... J'avais fait promettre à ma mère de rester à la porte et de ne laisser personne entrer, sous aucun prétexte, et surtout pas celui des élucubrations romantiques qu'elle entretenait sur moi et Sasuke. Nonobstant j'aurais du sentir le coup fourré venir. Mebuki Haruno ne faisait pas dans la discrétion, quel que soit son objectif. C'est ainsi qu'au bout d'un trop long moment à profiter du parfum fruité de mon gel douche et du contact apaisant de l'eau chaude sur ma peau, celle-ci disparu subitement au profit d'un revigorant jet glacé. Message reçu.

Y perdre des plumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant