Chapitre 6 : Pas de maître

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Chaque pas était mesuré et je priais pour le parquet ne trahisse pas ma digression de parcours. Il fallait que j'y aille doucement... Tout doucement...

- Sakura... ? Mais qu'est-ce que tu fais ? m'interpella Karin.

Je me figeais net, main sur la poignée. Je tente de fuir. Ravis de savoir que mon Karma restait toujours le même après dix-sept ans de bons et loyaux services, je me retournais vers mon hôte dont le regard faisait plus montre d'une lassitude grandissante que de méfiance.

- Je cherche les toilettes...
- Pour la énième fois, elles sont de l'autre côté du couloir. Ça, c'est le cagibi. Et la porte d'entrée c'est celle d'à côté.

Flute ! Je savais qu'il fallait impérativement que je trace les plans de tous les lieux où je foutais les pieds... Nous étions rassemblés en ce vendredi après-midi chez Karin pour mon briefing - quoi que « Torture » aurait été un terme largement plus approprié - et dans moins de deux heures je devais rejoindre Sasuke et Naruto chez Ichiraku râmen. Nous avions convenu que pour des soucis de perfectionnement, je ne débuterai le plan « Pintade » qu'à partir de lundi. Donc ce week-end je pourrais encore compter sur un peu d'amour propre en pénétrant l'entre de celui qui m'enterrerait probablement au fond de son jardin d'ici quelques jours. Je lance un appel désespéré à qui voudra bien venir me sortir de ce cauchemar...

Je suivis Karin jusqu'à sa chambre où je dû assumer l'air moqueur de miss Tenten. Oui bon bah ça va ! J'admets que je ne suis pas une pro de l'évasion ! La brunette s'éclaircit la gorge.

- Bon, alors on reprend. Le but est de briser votre petit jeu du chat et de la souris et pour se faire la souris doit devenir un bon gros chien.
- Ou une bonne grosse chienne.
- Merci Karin... Pourquoi je ne lui dirais tout simplement pas qu'il ne m'intéresse pas ? Je m'en sens capable... Maintenant que ma fierté est menacée.
- Parce que tu mens très mal.

Va vraiment falloir arrêter avec ça, ça commence à devenir vexant.

- Ecoutez, c'est totalement stupide ! Hier encore j'étais prête à lui plonger la tête dans les toilettes. A jouer une nana complètement différente, il va juste penser que je me fou de sa poire, et que j'ai pas pris mes médocs... Il n'est pas con ! 'fin ça lui arrive de l'être... souvent. Mais y'en a là-dedans ! Et puis je fais quoi de notre amitié je m'assoie dessus ?
- J'ai travaillé sur le point crédibilité et puis on en a déjà parlé, il ne te fuira pas vraiment, juste réaliser que ce n'est pas ce qu'il cherche... Que tu n'es pas ce qu'il cherche. D'autant que ça va vous sevrer vos prises de be et nous faire de sacrée vacances.

Là-dessus, je ne pouvais pas la contredire. Un été sans se voir et on s'écharpait par message interposé, c'est ma mère qui nous a séparé... enfin qui m'a séparé de mon portable avant que je ne le jette dans la piscine de l'hôtel.

- Débrouille-toi comme tu veux mais il va falloir jouer la carte « déclique ».
- Et concrètement... ça veut dire quoi ?
- Il va falloir que tu lui laisse à penser qu'une chose, un geste, une situation t'as décidé à... révéler tes sentiments.
- Un peu comme si cupidon te tirait d'un coup une flèche dans le croupion, ajouta Karin.
- Non mais vous croyez sincèrement que je peux faire genre de m'extasier d'un coup sur la façon dont il tourne les pages de son bouquin en étant crédible ?
- Invente. Provoque. Je ne sais pas crée une situation tendue...
- Et ce sera sensé expliqué mon comportement d'abrutie totale ? Je veux bien qu'on devienne con en étant amoureux mais ça tient quand même pas de la lobotomie !
- Si tu pense que c'est trop compliqué alors pourquoi tu ne lui dirais tout simplement pas la vérité ?

Y perdre des plumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant