Chapitre 8: Le mercredi après-midi

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Le mercredi suivant, les deux Léa me proposent d'aller sortir en ville l'après-midi après la fin des cours.
J'accepte, même si je ne vois pas vraiment ce qu'on pourrait faire.

L'après-midi venu, elles m'emmènent dans un centre commercial.
Ah. Je me disais aussi.

- Euh...

- Oui? les deux Léa répondent en même temps.

- Eh bien je ne suis pas très shopping alors...

- Oh, toi je te vois venir! s'exclame Léa M. Mais je ne te laisserai pas partir, non Madame!

- Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse dans un endroit comme ça? je me plains.

- Même si tu n'achètes rien, essaye au moins! C'est ce qu'il y a de plus drôle! argumente Léa J.

- J'aime pas donner de faux espoirs aux gens.

- Mais quels faux espoirs?

- Bah imagine les pauvres vendeurs si tout le monde pensait comme vous!

- Mais non tu vas voir!

Et, une fois encore, on ne me laisse pas le choix.

Je me retrouve donc à les suivre tandis qu'elles choisissent de nouvelles tenues en gloussant comme deux folles avant de les acheter – ou pas.

Je savais que je n'aurais pas dû venir.
La prochaine fois j'écouterai mon instinct de survie.

Nous entrons ensuite dans un magasin plutôt chic où la tendance est au noir.
Auraient-elles pensé à moi?

- Bon, Léa J. s'arrête devant moi les poings sur les hanches. Maintenant, c'est à ton tour!

Ah bah oui elles ont pensé à moi. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose finalement.
Tout ce que je sais, c'est que la seconde d'après elles sont comme des abeilles butinant parmi les habits pour me trouver LA tenue.

Après dix minutes de recherche, elles me tendent une robe, des chaussures, des accessoires assortis puis me poussent vers les vestiaires.

- Essaye, je sais que ça t'ira à ravir! me lance Léa M.

Je suppose que je n'ai toujours pas le choix, aussi obéissé-je.

Après m'être changée, je me regarde longuement dans le miroir de la cabine. L'ensemble est gothique et chic. J'adore.
C'est plutôt habillé, mais j'adore. Je vous épargne la description, ça ne vous intéresserait pas (du moins je le crois; mais je me ferais un plaisir de tout vous décrire si vous me le demandez).
Je ressors de la cabine d'essayage en maudissant les deux Léa pour avoir de bons goûts vestimentaires qui me font oublier qu'elles m'ont forcée.

Mais quelle n'est pas ma surprise, quand je relève la tête, lorsque que je vois Léa J. et Léa M. en compagnie de Jonathan et sa bande, en train de bavarder joyeusement!

Enfin Léa M. m'aperçoit et me dit:
- Ah bah enfin! On a presque failli attendre!
Tous les regards se tournent alors vers moi.

Gênance: 9/10. Pourquoi pas 10/10? Parce qu'on peut toujours faire pire.
Finalement, Jonathan prend la parole.

- Honnêtement, je sais que c'est pas du goût de tout le monde mais... Ça te va super bien.

- Merci, repondé-je simplement.

- Tu vas les prendre pas vrai? me demande Léa J. en faisant les yeux doux.

- Ah bah oui il le faut, commente un des amis de Jonathan.

Tout le monde commence à essayer de me persuader d'acheter le tout.
Mais... mais...
Comment en est-on arrivés là??

- Stooooop! les coupé-je net. Qu'est-ce que vous faites là? demandé-je en me tournant vers Jonathan et sa bande.

- Laisse-moi t'expliquer, dit Léa M.

- OK, je t'écoute, dis-je en croisant les bras.

- Bon euh... Il se pourrait que j'ai le numéro de Jonathan et que je lui ai demandé de venir?

Je la regarde, exaspérée.

- Tu... ne m'en veux pas?

Je soupire.

- Bien sûr que non andouille! C'est juste que tu aurais pu me prévenir!

- Mais tu aurais refusé, explique Léa J.

- Ça t'en sais rien, me défendé-je.

- Dans ce cas, commence Jonathan, pour que tu sois prévenue la prochaine fois, que dirais-tu d'échanger nos numéros?

- ...

- Alors? insiste-t-il devant mon air consterné.

Je soupire une énième fois.

- OK.

***

Finalement j'ai acheté ce que les filles m'avaient proposé et nous avons fini la journée à glaner tous ensemble.

Je le reconnais, je me suis bien amusée.
Mon téléphone vibre sur la table de chevet.

C'est un message de Léa M.
« On remettra ça? 😁 »

Mes doigts s'activent sur le clavier pour lui répondre:
« Mais oui bien sûr. »

Je me laisse ensuite tomber sur le lit, avant de trouver le sommeil.

***

Tout est blanc autour de moi. Un décor infini, vide et d'une blancheur parfaite.
J'entends des pas qui se rapprochent. Je me retourne pour faire face à... moi-même.

Mon double s'arrête à un ou deux mètres de moi avant de me demander:
- Qui es-tu?

Je perds l'équilibre quelques instants, désarçonnée par sa question.

- Je suis Johanna, finis-je par répondre.

Elle me dévisage quelques secondes avant de répéter:

- Qui es-tu?

- Je te l'ai dit, je m'appelle Johanna.

Nouveau silence. Et encore une fois elle me demande:
- Qui es-tu?

Je serre les poings. Mais qu'est-ce qu'elle me veut, à la fin?

- Je m'appelle Johanna, j'ai 17 ans, mes parents tiennent une librairie, un matin je me suis réveillée amnésique sans aucune raison, j'ai changé de lycée et là je me suis fait de nouveaux amis. Ça y est, tu es enfin satisfaite? demandé-je, agacée.

Mon alter-ego secoue calmement la tête.
- Tout ce que tu as dis est faux, et tu le sais très bien au fond de toi.


Je me réveille en sursaut. Je regarde autour de moi pour vérifier si je suis bien dans ma chambre.
Ce rêve était très réaliste au niveau des sensations. Trop réaliste.

Je me rallonge en me répétant que tout aussi perturbant qu'il soit, ce n'est qu'un rêve.

Pourtant, la voix de mon double continue de résonner dans ma tête:

« Qui es-tu? »







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Heyy!!
Voili-voilou, c'est fini pour ce chapitre!
Alors, qu'en pensez-vous? Pourquoi ce rêve?
Je suis à l'écoute de toutes vos théories folles! ;p
Sur ce, à la prochaine! ^^
- Nalvera

Amnésia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant