Chapitre 25: Séraphys

45 5 17
                                    

- Je peux rentrer? finit par demander Jonathan après de longues secondes de blanc pendant lesquelles je le regardais avec un étonnement non dissimulé.

- Euh oui, oui bien sûr, entre, répondé-je en reprenant mes esprits.

- Tes parents ne sont pas là?

- Non, ils sont encore au travail.

Je referme la porte derrière nous.

- Tu veux quelque chose à boire? proposé-je.

- Non merci.

Le silence s'installe. Grand moment de gêne.

- Sinon, tu es venu pour quoi?

- Pour te demander quelque chose.

- Tu ne pouvais pas le faire au téléphone?

- C'est pas le genre de truc que j'aimerais demander au téléphone. Je voulais te poser la question en face.

- Et ça ne pouvait pas attendre? insisté-je.

- J'ai l'impression que tu ne voulais pas me voir... me taquine-t-il avec son éternel sourire en coin.

Je souris.

- Non, ce n'est pas ça. Je suis juste... Surprise, voilà tout.

- Bref, je voulais te demander...

- Oui?

- Si...

- Mais encore?

- ... C'est stupide, laisse tomber.

- Tu sais à quoi tu me fais penser là? dis-je.

- Non, je ne suis pas dans ta tête.

Ha. Ha. Pour avoir littéralement quelqu'un dans ma tête, je trouve sa réponse très drôle, pas vous?

- À une ado indécise comme pas possible, du genre héroïne d'une histoire wattpad qui ne sait pas si elle va se déclarer au gentil bad boy Jean-Michel et qui va finalement sortir avec lui une centaine de chapitres plus tard.

Il rit à ma remarque.

- Tu en lis beaucoup des histoires comme ça?

- Non, j'en ai commencé deux ou trois que je n'ai jamais finies, mais c'est toujours la même chose de toute façon.

- Certes.

- Ah parce que toi aussi tu en as lu?

- Bah, il fallait bien que je regarde quel genre de mec plaît aux filles pour faire pareil, non? il appuie sa phrase d'un clin d'œil.

- Oyez, oyez damoiseaux, le grand secret de la drague est là: imitez les bad boys des histoires clichées! proclamé-je.

Nous rigolons de bon cœur.

- En attendant, ça ne m'éclaire toujours pas sur la question que tu voulais me poser, mon cher.

- Eh bien justement, ta comparaison de toute à l'heure convenait étonnamment bien.

Je fronce les sourcils.

- Laquelle?

- Celle où tu me comparais à une héroïne wattpad.

- Oh. Donc... qu'est-ce que tu voulais me demander?

Je commence à avoir de sérieux soupçons. Je fais taire la section déduction de mon cerveau: une tentative pour me voiler la face une dernière fois, sans doute.
Jonathan inspire un grand coup, et se lance.

Amnésia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant