-Ce n'est rien, Merry, fit Maître Akiro lorsque le bouclier s'évanouit à nouveau et que je rouvris les yeux en poussant un soupir de découragement. Réessaye !
Résignée, je refermai les yeux et visualisai la boule d'énergie qui brûlait en moi. Lentement mais sûrement, j'avais répartit cette énergie dans tout mon corps. Et puis, en me concentrant très fort, j'avais tenté de créer un bouclier.
Il était apparu clairement et j'étais parvenue à le stabiliser quelques secondes, puis sa lumière avait vacillé et il s'était éteint dans un petit grésillement.
-C'est bon pour aujourd'hui, Merry, dit alors Maître Akiro – la fin des cours avait sonné depuis quarante-cinq minutes ! – nous reprendrons demain.
Il m'avait adressé un petit sourire et m'avais lancé une outre d'eau avant de quitter le centre d'entraînement en direction des quartiers des professeurs.
J'étais restée de longues minutes allongée dans l'arène, complètement essoufflée, limite morte de fatigue. J'avais l'impression que mon cerveau était en train de bouillir dans mon crâne. Les muscles de mes bras et de mes abdominaux me faisaient souffrir. Et sentais le sang battre contre mes tempes à une vitesse folle.
Ce gars va nous tuer, s'exclama une voix.
Cette fois-ci, je n'eus aucun mal à reconnaître la petite voix dans ma tête. Ma soi-disant conscience...
Je soupirai intérieurement et la petite voix éclata de rire.
Moi aussi je suis contente de te revoir, fi-t-elle.
Quand vas-tu te décider à me laisser tranquille ? lui demandais-je agressivement.
Je t'ai déjà dit que je ne pouvais pas... fi-t-elle, un sourire dans la voix.
Un jour, je trouverai un moyen de t'anéantir, la prévins-je.
Tu ne peux pas t'anéantir toi-même, Merry..., fi-t-elle remarquer.
J'allais lui rétorquer ma façon de penser lorsqu'une voix interrompit mon échange télépathique avec la dérangeante présence dans ma tête...
-Maître Akiro m'avait pourtant promis de prendre soin de toi, résonna la voix réprobatrice d'Ayden. Regarde dans quel état tu es...
Instantanément, tous mes problèmes furent réduits à néant. Ma fatigue s'envola d'un seul coup et la douleur dans les bras et dans mes jambes s'évanouit ... mes battements de cœur, par contre, loin de se calmer, accélérèrent la cadence... mais cela n'avait rien à voir avec les efforts que je venais de fournir...
La petite voix s'éteignit, disparaissant instantanément ! Face à Ayden, elle ne pouvait rien !
Je m'étais rapidement relevée et lui avait sauté dans les bras.
Il les referma autour de ma taille et me fit tournoyer quelques instants avant de m'embrasser comme jamais.
Je remarquai alors que son absence avait laissé un creux en moi... un trou qui se referma à l'instant où mes lèvres entrèrent en contact avec les siennes. Comme si un baume magique refermait mes plaies sanguinolentes...
Comment avais-je fait pour tenir ?
Sa présence m'étais indispensable ! Je m'en rendais compte plus que jamais !
Comment allais-je faire quand il me faudrait le quitter pour plusieurs mois... Je préférais ne pas y penser !
-Tu m'as tellement manqué, lui murmurais-je, prête à éclater en sanglots tant j'étais heureuse.
-Toi aussi, chuchota-t-il en me serrant encore plus fort contre lui.
J'enfuis ma tête dans son cou et respirai son odeur douce et sucrée qui emplissait mes narines, me faisant tourner la tête. Je goûtai à la douceur de sa peau pâle et me pressai un peu plus contre son corps parfait, souhaitant de tout mon être que l'espace entre nous deux devienne inexistant.
Ayden avait ce quelque chose qu'il était – pour moi – le seul à avoir... Il avait cette étincelle dans le regard, cette flamme de malice, et ce petit sourire en coin absolument. Il avait cette façon fascinante de bouger, de parler, de se battre, il était hypnotisant !
Et surtout, il y avait, dans sa façon de me regarder, quelque chose qui me rendait indéfinissablement heureuse. Quelque chose qui me poussait à vouloir être la plus belle à ses yeux, la plus forte, la plus courageuse, la plus intelligente, ... la plus parfaite...
Les gens souriant quand ils nous voyaient nous balader, main dans la main, yeux dans les yeux, un air totalement absent sur le visage.
Jale et Walter, eux par contre, faisaient des grimaces chaque fois qu'on s'embrassait... C'était leur façon à eux de montrer qu'ils étaient contents pour nous...
Helena avait fini par l'apprécier autant qu'elle appréciait Michaël. Ça n'avait pas été facile au début mais Ayden avait le don de savoir se faire apprécier de n'importe qui !
« Il te rends heureuse, m'avait un jour confié ma mère, et pour cela, je l'adore ! »
Elyssa, elle par contre, l'avait immédiatement adoré.
Le jour où elle avait appris son existence, elle avait littéralement exigé de le rencontrer – c'est à peine si elle n'est pas sortie dans la rue en hurlant « Ayden ? Qui est Ayden ? »
Elle l'avait directement considérer comme son beau-petit-fils et l'avait intégrer à la famille sans autre forme de cérémonie.
Pour elle, l'affaire était classée : je me marierai avec Ayden et c'est avec lui que je ferai ma vie, que j'aurai des enfants, que je vivrai jusqu'au restant de mes jours, etc.
Et elle avait entièrement raison !
Il me serait catégoriquement impossible de faire ma vie avec quelqu'un d'autre.
Il était la seine qui coulait en moi et sans laquelle je me dessécherais au moindre rayon de soleil.
Il s'écarta quelque peu de moi et contempla avidement mon visage, comme pour graver mes traits à jamais dans sa mémoire, avant de m'embrasser à nouveau.
-Et tes examens, ais-je fini par demander.
-Enfin terminés, sourit-il. Et je suis plutôt confiant...
-Tu es le meilleur, lui dis-je en haussant les épaules. Si tu rates, tout le monde rate...
Il sourit et m'embrassa.
-Et bientôt, tu seras Chevalier, fis-je, aux anges.
-Et lorsque j'aurai fait mes preuves, je t'épouserai, renchérit-il, me faisait rougir de plaisir.
-Volontiers, monsieur An'hardiel, répondis-je en prenant un air faussement sérieux.
-Mais en attendant, continua-t-il, acceptes-tu de m'accompagner au bal d'adoubement ?
-Evidemment, m'exclamais-je. Je me disais justement qu'il était temps que je trouve une occasion pour mettre ma nouvelle robe...
Nous sourîmes à l'unisson et nous embrassâmes à nouveau.
Tout était tellement parfait que j'avais du mal à croire qu'ailleurs, les combats avaient déjà commencé. Et que des dizaines de personnes risquaient de perdre leur vie pour sauver ce monde...
Cette contrée méritait d'être sauvée !
Et j'étais la seule à en être capable !
Il fallait que j'agisse ! Absolument ! Il n'était plus question de retarder l'échéance. Dès que je serai prête, je repartirai. Et tant pis si je dois y laisser la vie. Je sauverai ce monde !
Le monde de mes parents.
Le monde d'Ayden.
Mon monde...
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La Fille de la Foudre, Tome 2 : l'Ombre
خيال (فانتازيا)Merry a retrouvé sa terre natale - qui semble d'ailleurs étonnamment paisible - mais son héritage maléfique transmis par son arrière, arrière-grand-père, Forghorn, grandit en elle de jour en jour, de même, son tatouage s'étend à présent sur toute sa...