BAD

Chapitre 14

Jake était parti depuis plusieurs heures. J'en avais profité pour me laver. Et depuis que ma douche s'était achevée, j'étais assise sur le lit, le regard dans le vide. Je repensais à ces derniers jours et tentais de comprendre comment j'en était arrivée à ce stade. En vain. Moi qui pensais qu'en traversant la moitié du pays je fermerais définitivement la porte à mon passé. Putain, ce que je pouvais être conne, bien évidemment que John m'avait retrouvé, il obtenait toujours ce qu'il voulait.
Mes pensées vagabondèrent jusqu'à Jake. Comment et pourquoi éprouvais-je l'étrange besoin de me blottir dans ses bras chaque fois que la réalité devenait trop difficile à affronter? Pourquoi était-il resté à mes côtés alors qu'il était censé me détester ? C'était dans des moments comme celui-ci que j'aurais aimé avoir mes parents. Ma mère m'aurait aidé et conseillé. Tandis que mon père se serait gentiment moqué. Nous aurions ris et tous mes problèmes se seraient envolés. Mais au lieu de cela, j'étais assise dans cette chambre merdique à fixer cette foutue fenêtre, plus seule que jamais. Certains pourraient penser que la mort était la chose la plus horrible qu'il soit, mais pour moi, c'était de devoir vivre une vie sans les êtres qui m'étaient les plus chers. La mort aurait été tellement plus douce.
Malheureusement pour moi, je n'étais pas assez courageuse pour abréger les souffrances.
Un oiseau passa devant ma fenêtre me faisant sortir de ma transe. Je n'en pouvais plus d'être enfermé dans cette putain de chambre. Je pris alors toutes mes affaires et les rangeais  dans mon sac. Puis sortis de ma chambre. Le couloir était désert. Parfait. J'éteignis donc l'ascenseur sans encombre. Enfin du moins jusqu'à ce que les portes s'ouvrent sur Jake. La surprise était empreinte sur son visage.
"Qu'est ce que tu fous là?
-Euh, ils m'ont laissé sortir.
-Bien sur, dans ce cas, peux-tu me dire pourquoi je viens de croiser ton médecin qui m'a dit que tu pourrais sortir dans une semaine?
-Ah beh je sais pas moi, il a dû se tromper de personne. Répliquais-je en souriant.
-Mais oui ça doit être ça. Bon allez retournes dans ta chambre, ou c'est moi qui t'y amène."

Sur ce, je soufflais mais me dirigeais vers ma chambre. Quel gâchis, tout ça pour rien. La vérité est que je sais que ce n'est qu'une question de temps avant que John ne vienne me rendre une petite visite. Et j'apprécierais que Jake ne soit pas là, sinon, cela pourrait vite dégénérer.

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