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Je regarde le corps d'Isabelle nue. Je détaille son visage essayant de trouver une seule partie qui ne soit pas refaite. Je l'observe de la tête aux pieds. La position pas du tout élégante dans laquelle elle dort, les jambes écartées laissant une vue sur les traces de nos ébats de la veille qui découle encore de son sexe.

Même coucher avec ces femmes ne m'apportent plus aucun plaisir. Je me force, tout cela pour quelques billets en plus dans mon compte en banque.

Je décide de me lever et de rentrer chez moi. Je me laverai une fois là-bas pour me purifier. Je ne me retourne même pas. Je ne laisse pas de mots.

Sous la douche, toujours après avoir salis mon corps, je me demande comment je peux encore continuer à faire cela. J'ai assez d'argent pour ne plus avoir à travailler. J'ai tout ce que j'ai toujours rêver d'avoir. Je n'ai rien perdu à part ma dignité. Vendre mon corps aux plus offrants. J'avais des rêves, des projets à accomplir mais aujourd'hui que j'ai de quoi les accomplir je me rends compte qu'ils n'auraient pas la même saveur que si j'avais trimé pour les accomplir. Je me les refuse tout simplement. Je fais une croix dessus et mets un terme à la vie que je mène. Cette vie qui au début me donnait adrénaline, me donnait foi en un avenir meilleur. La chute a été brutal lorsque de la bouche d'un homme qu'autrefois je considérais comme mon ami m'a qualifié comme étant un gigolo, une putain. La seule chose que j'ai eu à répliquer n'était qu'un coup bas : "Ce n'est pas moi qui rame pour donner de la bouffe à mes gosses". Je regrette ces paroles qui ont cette fois étaient trop loin, beaucoup trop loin. Mon style de vie m'a conduit à l'opulence, à la solitude, la perte de mes valeurs et de mes principes.

J'essaye désespérément de rincer mon esprit de tous ces mauvais souvenirs pour n'en laisser qu'un, celui de cette Fameuse Reine des glaces. Une beauté aussi froide qu'inaccessible. Je me perdrais bien dans les flammes de ses yeux pour me laver de toutes mes actions pour ensuite me plonger dans la nature verdoyante et pure qui s'éparpille ici et là dans ce feu ardent que contiennent ses yeux. Elle n'est pas comme ses femmes vénales et fausses. Je ne saurais la décrire, mettre des mots qui pourraient la définir. Il faut que j'en apprenne plus sur elle.

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Une bouche qui se perd sur mon cou. Une langue qui caresse lentement la longueur de celle-ci.

Une main qui se pose sur mon sein.

Une autre main qui se faufile dans l'intérieur de mes cuisses, tout droit vers mon sexe.

Un gémissement sourd qui s'échappe de ma gorge.

Mon sous-vêtement qui est déplacé sur le côté.

Un effleurement, une chaleur qui se répand, enfin une caresse franche.

Mon corps se cambre. Il en demande plus. Plus, encore et encore.

Lorsque la bouche qui se perdait dans mon cou, se perd finalement sur mon sexe brûlant, un torrent de sensations s'éveille en moi et m'enveloppe. Je ne cesse de geindre.

Cette langue jouant avec habilitée sur cet endroit si sensible me fait chavirer et une explosion se fait en moi.

Le visage de l'homme qui était encore entre mes cuisses, remonte à moi en flattant la peau de mon abdomen de ses lèvres. Ses deux chairs pulpeuses et rosés viennent frôler les miennes. Nos regards s'accrochent et se défient. De son pouce il effectue de petits cercles invisibles sur mon flanc.

Il plonge subitement sa bouche sur la mienne. Le baiser est dur, brutal. Un grognement bestial quitte sa gorge pour venir se noyer dans notre échange. Il passe alors son bras dans mon dos et presse mon corps contre le sien.

Je sens son sexe titillé mon entrée. J'ondule sous lui pour lui faire comprendre. Sans hésitation, d'un coup de rein, il s'insinue en moi. J'ouvre la bouche et il s'empresse de me mordre la lèvre. Notre étreinte n'a rien de brutal comme notre baiser. Elle est lente, passionnée et sensuelle. J'enfouis une de mes mains dans sa chevelure et l'autre se dépose sur son dos où je sens ses muscles se mouvoir. Sa bouche cajole mon cou et mes seins. Je ne suis plus maîtresse de mon corps. Mes pensées... Et bien elles ne sont plus pensées. Je suis libre de ressentir.

Je suis dans mon bureau, un verre de vin rouge à la main, les yeux perdus dans le vague. Je pense. J'aimerai à nouveau ressentir mais l'homme, l'être humain est cruel. Sa cruauté a autant de limite que l'infini. Sa bonté et sa bienséance sont aussi éphémères qu'un battement de cils. Il n'y a que lorsque nos corps se lient et se complètent que je peux enfin sentir et ressentir car rien est plus vrai que les réactions d'un corps au contact d'un autre corps.


On s'est perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant