Si je pouvais être en paix

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Le vide en moi ne cesse de grandir, envahissant chaque recoin de mon être. Mes journées s'étirent, sans rien pour les remplir vraiment. Ce vide, il fait partie de moi maintenant ; je l'accepte. Pourtant, passer d'un stress constant, oppressant, à ce calme écrasant, c'est une sensation si étrange... comme une fausse paix. Heureusement, j'ai pris mes cours avec moi. Dans cette période de ma vie, c'est la seule chose qui semble tenir debout. Depuis longtemps, c'est ainsi que je me coupe de ce qui m'entoure, que j'oublie ce qui me fait du mal. Dans mes études, au moins, je trouve un semblant de contrôle. C'est la seule chose que je puisse diriger de mes propres mains, la seule que je comprenne.

J'ai décidé de me plonger dans les révisions. Ma vie entre ces murs est si calme. Mais je garde en tête que ma vie dehors, est plus agitée avec le bac qui approche. Dans deux semaines et demie, j'ai mon oral d'anglais. Est-ce que je serai sortie d'ici ? Oui, ça doit être le cas, non ? Pourtant, malgré cette envie de m'échapper, je sais bien que je suis mieux... Ce calme apaise mes pensées, même si une inquiétude sourde ne cesse de me ronger. Ce n'est pas tant l'envie de sortir que la peur qui m'habite vraiment. Peur de retrouver l'agitation du monde, peur de croiser une voiture sur le chemin et de me rappeler mes anciennes pensées. Peur de ce monde extérieur, un monde que je trouve si brutal, si laid. Ici, tout paraît beau, simple, calme. J'aimerais que cette vie-là soit la vraie, que cette paix dure encore un peu. Mais la peur revient et, avec elle, les larmes. 

Je ferme mes cahiers, inutile d'insister, mon esprit s'est échappé ailleurs. Alors, pour tromper l'ennui et calmer l'angoisse, j'enfile ma veste, je mets mon casque sur les oreilles, baisse la tête et traverse le couloir. Au bout de celui-ci, il y a une petite cour tranquille avec un petit jardin fleuri. Il y a un babyfoot oublié, un abri, et un arbre qui trône au centre. Je m'arrête pour contempler les fleurs. Je veux en graver chaque détail dans ma mémoire. Elles sont encore belles, encore vivantes. Je les prends en photo, comme pour garder une trace de cette beauté qui me semble si fragile, si précieuse. Les employés ne savent peut-être pas à quel point ce jardin compte pour moi. Pour eux, c'est un coin de verdure ordinaire, pour moi, c'est un espace contenant la beauté de ce monde.

Parfois, tu sais, devant une fleur, j'ai presque l'air normale. On pourrait croire que je suis heureuse, là, à m'extasier devant une simple fleur... Mais la vérité est qu'en moi ce vide est toujours là, sombre et profond.

Ma maladie, la dépression (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant