Le diagnostic

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Ma fin, je l'imaginais simple, à l'image de la fille que je suis. Ce poids, plus lourd que moi, j'ai continué à le porter. J'ai fini par avancer, tel un zombie, existant en mode automatique.

Un jour, ma mère m'a annoncé que j'avais rendez-vous. Je n'y ai pas prêté attention. Je ne sais toujours pas pourquoi ma mère a pris cette décision, mais elle avait fait ce choix. C'était dans un centre qui avait pour but de m'orienter vers le médecin adapté. Ce matin-là, à cette occasion, j'ai manqué les cours. Mon premier réflexe était de prévenir mon petit ami, lui expliquant que je ne serais pas au lycée et qu'il devrait s'occuper de récupérer mes cours. Un infirmier m'a tout d'abord accueillie avec ma mère. Je n'écoutais pas réellement, encore une fois, j'étais si loin. Il a pris mes informations, puis a demandé à ma mère de quitter la salle.

L'infirmier m'a regardée dans les yeux et m'a demandé : "Alors, pourquoi es-tu ici ?". Je suis restée sans réponse. Il a repris : "Ta maman m'a téléphoné. Elle m'a dit que tu avais des idées noires." J'ai hoché la tête. "Des idées noires... C'est quoi pour toi ? Te sentir mal ? Les mots sont sortis tout seuls : "Je veux mourir, c'est la seule solution." Comme s'ils étaient là, à attendre, prêts à se libérer, ces mots sont sortis naturellement de ma bouche.

Il m'a regardée, surpris, puis m'a demandé de raconter ma vie, si j'avais vécu des troubles dans l'enfance. Je lui ai répondu calmement : "Non, monsieur, je n'ai rien de tout ça. C'est juste que maintenant, je n'ai plus la force de marcher, de me lever, de continuer. Je ne veux plus. Je ne veux plus sentir ce poids m'écraser. Je ne veux plus de cette vie sans sens. Je n'en peux plus d'être un fardeau pour les autres, je n'en peux plus de pleurer chaque jour, de m'enfoncer dans le vide."

Il restait stupéfait. Pourquoi ? Parce que je voulais tout arrêter ?

Nous avons discuté de tout, mais je ne me souviens pas exactement de cette discussion. Je me souviens avoir essayé d'être sincère. Il m'a demandé depuis combien de temps j'en étais là, et comment j'essayais de faire face. Je lui ai parlé du fait que j'attendais de mourir, je lui ai expliqué comment je souhaitais mourir. Je me souviens lui avoir répondu :

-"Je ne sais pas exactement depuis quand, mais je dirais que ça fait plus de deux mois que j'attends. Je ne fais rien de grave. J'ai choisi de ne plus regarder en traversant la rue, et d'attendre qu'une voiture me renverse. Je sais ce que j'attends."

Il a répété, abasourdi : "Deux mois ?" J'ai acquiescé encore, et il a répondu : "Tu as bien fait de venir ici." Ce moment, je m'en souviens très bien. Il s'est penché vers moi, les mains croisées, et m'a posé une question. Il m'a demandé si je savais ce qu'était la dépression.

Tout naturellement, je lui ai répondu que oui, ma mère en avait traversé une, et que ça avait été très dur pour elle. Elle ne mangeait plus, avait perdu énormément de poids. Mais je ne pensais pas avoir la même chose. Il m'a regardée droit dans les yeux et m'a dit :

"Tu sais, Rose, une dépression, tu as vu ce que c'était avec ta maman. Quand ça arrive, tu n'as plus goût à rien, et la seule solution qui semble logique, c'est mourir. Alors oui, Rose, je suis désolé de te l'annoncer, mais tu souffres d'une grosse dépression."

Dans ma tête, mes pensées se heurtaient. Moi ? En dépression ? C'est impossible. Cette maladie si horrible... non, je n'y crois pas. Me voilà, de nouveau perdue dans mon esprit. Il m'a laissée dans la salle, le temps de m'apporter des mouchoirs. Évidemment, le récit de ma vie avait fait remonter beaucoup d'émotions. Pendant ce temps, sans m'en dire un mot, il est allé voir la psychologue, lui a expliqué mon cas. Elle a voulu me rencontrer pour discuter. J'ai à nouveau résumé ma vie, mes envies, mes craintes, et elle a confirmé son diagnostic.

Elle m'a dit que j'étais un danger pour moi-même et pour les autres dans l'état où j'étais, et que j'avais besoin d'un suivi psychologique. Elle m'a aussi rapidement parlé de la possibilité d'un traitement. J'ai hésité, je n'étais pas pour. J'ai fini pourtant par accepter, car la suite de son discours m'a encore plus bouleversée. Plus que le diagnostic, elle m'a révélé quelque chose d'inattendu.

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Ma maladie, la dépression (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant