Premier et dernier cri

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Je me suis levée, comme chaque matin. Une routine mécanique, silencieuse, presque automatique. Je me préparais en entendant d'une oreille la énième dispute entre ma belle-mère et ma mère, un fond sonore devenu habituel. Les reproches, les éclats de voix, la lassitude... et toujours la même conclusion : c'était ma faute. À 6h40 du matin, à peine réveiller cette dispute était évidement de mon fait. J'étais déjà marquée par la fatigue et les accusations. Une fois encore, je devais fournir des efforts, moi, seule responsable, toujours moi.

Toi qui me lis... Ta vie est-elle comme la mienne? Remplie de reproches injustes, d'efforts vains, d'une peur sourde qui se mêle à l'ennui et à la tristesse ?

Si tu te reconnais, fais ce que je n'arrivais plus à faire : accroche-toi. Agrippe-toi à la moindre petite brindille, à la moindre lumière celle qui pourrait te sauver au bord de ce précipice. Bats-toi et réunis toutes tes dernière force.

Comme chaque jour elle me parlait me demandant de faire des efforts. J'ai fini par crier, de toute ma voix, comme un hurlement de survie : "Je veux mourir !" C'était un cri brut, douloureux, qui résonnait dans chaque recoin de mon être. Ma gorge se serrait à l'idée d'avoir prononcée ces mots, si compliqué à exprimer. J'ai saisi les poignées des tiroirs de la salle de bain, mes doigts crispés. Je l'ai su plus tard mais c'était cet appel ultime, cependant elle ne m'a pas prise au sérieux. 

- "Tu veux que j'appelle un psy ?" a-t-elle demandé, avec ce ton presque détaché.

J'ai murmuré un simple "oui", l'espoir fragile que ce serait enfin la prise en compte de ma douleur. J 'avais enfin réussis à dire à quelqu'un ce que je pensée mais en vain. Les jours sont passés, des semaines entières, et ce rendez-vous, celui que j'avais espéré, n'est jamais venu. Ce jour n'est jamais arrivé.  Au lieu de cela, de nouvelles disputes ont pris sa place, comme des vagues inlassables. J'ai fini par abandonner.

Un jour, m'a mère ma reposé la question. Voulais-je voir un psy, et j'ai refusé cette offre. Je pense maintenant que ma demande n'avait que pour but de réveiller ma mère. Je voulais lui faire comprendre ma douleur et lui montrait qu'elle était réelle, mais je n'ai pas réussi. Je ne l'accuse pas, j'aurais pu me prendre en main, faire les choses de moi-même. Cependant, j'étais épuisée et lasse de la vie. Je ne souhaitais ni faire d'effort ni me battre. Mon combat me paraissait interminable et perdue d'avance sans aucune solution.  C'est à cet instant là que j'ai perdu ma brindille, mon point d'accroche.

J'avais tenté tellement de fois de me sauvé par moi même. J'avais pris tout mon courage plusieurs fois, pour demander à ma mère de partir vivre chez mon père. A chaque fois ma mère se mettait à pleurer à m'en briser le cœur. Il était impossible pour moi de la rendre plus instable mentalement. De plus, à chaque fois je demander l'autorisation à mon père avant d'avancée cette discutions. Je savais très bien que quand je changeais d'avis, c'est mon père que je blessais à son tour et je ne supportais pas cette idée. Si bien que j'ai finis par oublié cette idée également. 

Je m'étais renseignée sur tellement de possibilité d'hébergement mais étant mineur mes droits étaient faibles.  Je souhaitais faire mes études ailleurs, mais je n'avais ni droit de bourses ni une famille qui me soutiendrait.

Personne ne pouvait plus rien pour moi. Je ne pouvais que souffrir, subir, sans échappatoire...

Ma maladie, la dépression (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant