II

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Mikey était parti trente minutes plus tard. Frank l'avait laissé essayer sa guitare et il était heureux d'avoir essayé un instrument qui avait six cordes.

Pendant toute la soirée, Gerard entendait de la guitare. Le son ne lui lassait pas. Il adorait entendre ce certain Frank jouer de la guitare à n'en plus finir. Lorsque l'instrument se tut, il pensa même à crier « encore! »

Frank avait rit et parlé, mais il se sentait toujours seul. Sa famille et sa vie d'avant lui manquaient. Il se leva et regarda par la fenêtre, se demandant où était sa famille.

Il finit par se coucher et s'endormir. Le lendemain, à son réveil, il était surpris de voir sa mère à ses côtés. Il lui donna un énorme câlin. Il lui parlait de tout et n'importe quoi. Il lui parlait de l'existence de Mikey, lui jouait quelques chansons à la guitare, lui disait à quel point elle l'avait manqué.

« Frank, je suis venue ici pour te dire quelque chose d'important, disait la mère de Frank.

- Quoi? Demanda Frank.

- Moi et ton père allons déménager, mais nous allons te laisser ici, dit-elle.

- Où? Demanda Frank.

- En Floride, Dit-elle.

- Quoi? C'est hyper loin d'ici! Maman j'ai besoin de toi! Dit Frank.

- Frank... commençait sa mère. »

Frank se mit à pleurer et criait à sa mère de sortir. Il tremblait énormément et avait juste envie de frapper dans quelque chose. Il se détestait. Il avait brisé la vie de ses parents et il le savait.

Plus tard, quand Mikey vint rendre visite à son grand frère, il décida d'aller dire bonjour à Frank. Il le trouva couché en petite boule, pleurant dans ses bras.

« Frank? Demanda Mikey.

- Laisse moi Mikey, Dit Frank. »

Mikey sortit de la chambre. Lorsqu'il entra dans la chambre de son grand frère, il était un peu contrarié par l'état de Frank. Il ne l'avait jamais vu pleurer. Gerard, Lui, avait tout entendu. Les murs de l'hôpital étaient vraiment mal insonorisés.

« Maman veut que tu reviennes pour la fin de semaine. Tu lui manques, disait Mikey à son frère.

- Je ne sais pas Mikey... dit Gerard.

- Ne viens pas me dire que cet endroit est meilleur que ton lit douillet à la maison, Dit Mikey. Viens! C'est juste deux jours!

- Entendu... soupirait Gerard. »

Si Gerard n'avait pas été chez ses parents, il aurait été voir Frank. Le jeune de quatorze ans l'intriguait vraiment. Il se sentait terriblement désolé pour lui.

Plus tard, lorsque Gerard était prêt à partir, Mikey passa par la chambre de Frank. L'adolescent était couché sur son lit et regardait le plafond, se demandant qu'est-ce qu'il avait fait pour que ses parents le détestent. Il était tellement heureux de voir le visage de sa mère!

« Frank? Ça va mieux? Demandais Mikey. »

Frank hocha la tête doucement et vit rapidement Gerard. Il avait de longs cheveux noirs, un nez de petite fée et il était assez grand.

Gerard aussi vit Frank. Il était étonné de le voir comme ça. Il ne savait pas que Frank avait le cancer depuis quatre ans. Gerard distingua directement les joues de Frank. Il avait les joues d'un hamster, les joues que l'on peux facilement pincer. Frank avait aussi de magnifiques yeux. Gerard sourit à Frank avant qu'il parte avec son petit frère.

Un médecin emmena Frank pour faire un autre traitement et le jeune resta faible tout le reste de la journée.

Pour Gerard, la fin de demain est passée assez rapidement. Il avait vu Ray, son ami d'enfance. Évidement, Gerard avait parlé de Frank à son ami et celui-ci se moquait de lui. Ray disait que Gerard avait le béguin pour Frank.

« Ça va pas la tête? Il a quatorze ans! C'est l'âge que Mikey aura l'année prochaine, Disait Gerard. »

Ray continuait à rire. Le dimanche, en après-midi, Gerard était de retour à l'hôpital. Il était venu seul. Lorsqu'il arriva, la première chose qu'il vit, c'est qu'on avait posé des fleurs dans sa chambre. Il avait toujours aimé les fleurs, elles lui rappelaient celles qui poussaient dans son jardin. Il s'était couché dans son lit, espérant entendre la guitare qu'il aimait tant. Le silence régnait dans les deux pièces. Gerard se décida à parler à Frank et il se dirigea vers la chambre du jeune. Il toqua à la porte et entendit un juron.

« Putain de merde, murmurais Frank. »

Gerard comprit que le jeune voulait rester seul donc il est retourné dans sa chambre. Lorsqu'il n'y avait plus personne, c'était un peu ennuyant pour Gerard. Il se demandait comment Frank faisait. Or, Frank n'a jamais eu d'amis, il était habitué à l'extrême solitude.

La fin de semaine de Frank avait été l'une des pires. Il avait appris que ses parents déménageaient à des milliers de kilomètres d'où il était. Il doutait aussi sur sa mort. Ça faisait quatre ans que rien n'avait l'air de s'arranger. Il se détestait et avait juste envie de crever plus vite, d'abréger ses souffrances. Il ne pourrait pas mourir d'autre chose que du cancer, il est déjà à l'hôpital. Souvent, les gens se suicider chez eux, loin de l'hôpital, afin d'avoir « plus de temps pour mourir ». Frank, déjà qu'il est à l'hôpital, est sous une surveillance spéciale. Il s'était déjà mutilé une ou deux fois.

Frank détestait aussi son apparence. Quand il n'avait pas son cancer, ses cheveux noirs étaient assez épais et longs comme ceux de Gerard. Son visage avait l'air moins pâle et ses yeux ressortaient moins. Maintenant, la première chose que tu remarques chez Frank, c'est ses yeux.

Le lendemain, Gerard alla voir Frank. Le plus vieux lui posait surtout des questions sur son cancer et il se maudissait de parler de cette condition, cette maladie que personne ne veux. Gerard voulait juste des renseignements, ayant le même cancer que Frank. Frank répondait aisément, ne passant pas par quatre chemins. Gerard lui dit aussi qu'il avait entendu la discussion avec sa mère. Frank était encore sur le point de pleurer, mais Gerard le serra dans ses bras pour le réconforter.

Ils parlèrent aussi de leur vie avant. Frank avait eu une tonne de chiens. Gerard, Lui, il a eu une tonne de dessins qui trainaient sur le plancher de sa chambre. Ils avaient des vies bien différentes, mais maintenant, ils sont réunis grâce au cancer. C'est peut-être la seule chose que cette maladie ait fait de bien dans toute l'histoire de l'humanité.

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