Niños Desaparecidos (fr)

Chapitre 11

Plusieurs semaines ont passées, durant lesquelles la relation entre ma mère et moi a été très tendue depuis notre dispute. Jusqu'à aujourd'hui, ce matin elle a dit vouloir me parler à mon retour de l'école. J'angoisse sur tout le chemin du retour, pensant à cette discussion. Je ne peux plus faire marche arrière, je suis arrivée.

« María c'est toi ? Appelle ma mère.

- Oui je suis rentrée.

- Viens au salon, je t'attends.

- J'arrive. »

Quand j'arrive au salon, je vois ma mère l'air pensive et plutôt angoissée, mais je ne sais pas pourquoi. En m'approchant un peu plus, mon regard se fixe tout de suite sur une enveloppe posée sur la table. J'essaye de lire ce qu'il a écrit dessus : résultats de...Non ! Je ne rêve pas ! Il y a vraiment marqué ce que je pense ?

«  Oui, c'est ce que tu crois, devine ma mère.

- Mais pourquoi ? Pourquoi aujourd'hui ?

- Ecoute María, ça fait des années, des années que j'y pense et que j'ai envie d'en avoir le cœur net. Mais tu sais, ce n'est pas une décision facile. Ce qui est à l'intérieur de cette enveloppe pourrait bien briser notre famille à jamais.

- Ou en reconstruire une !

- Ce n'est pas évident tu sais, pourtant ça fait longtemps que je m'y prépare. Quand j'avais ton âge, moi aussi je faisais ces cauchemars. Et puis un beau jour j'en ai parlé à mes parents, mais je ne m'attendais pas à leur réaction. Ton grand-père m'a puni, je suis resté deux jours entiers dans la cave sans lumière. Depuis, ce jour-là je ne leur en ai jamais plus  reparlé. Mais cet incident a encore plus éveillé mes soupçons, je me suis promise que dès que je serais majeure, je ferais ce fichu test ADN. Puis les années ont passées, il y a eu ta naissance, le mariage avec ton père... C'est peut-être égoïste, mais je ne voulais rien changé de ma petite vie parfaite. Et puis ce sont mes parents, enfin maintenant je ne sais plus, mais tu sais quoi qu'il arrive, ils m'ont élevé, ils m'aiment.

- Ne t'inquiète pas pour ça maman, ta famille, enfin papa et moi, seront toujours là pour toi quoi qu'il arrive. Aller, maintenant, tu peux ouvrir cette enveloppe. »

Ma mère s'exécute, et l'ouvre. Je suis tellement impatiente mais à la fois si nerveuse du résultat.

"Positif, il est positif !  S'écrie-t-elle en pleurant."

Sous le choc, je ne sais que lui répondre, et même si j'avais imaginé ce scénario des tas et des tas de fois dans ma tête, je ne suis pas prête. Pas prête à accepter que ses analyses sanguines correspondent à l'un des échantillons de la banque de données des bébés volés. Ni prête à accepter le fait qu'elle fasse partie de ces cinq cents bébés volés de la dictature d'Argentine et encore moins que mes « grands-parents » ne soient en réalité que des imposteurs. Si ce n'est pas plus, des monstres, des meurtriers. J'ai du mal à croire que ma grand-mère soit une tueuse, mais si elle savait, pourquoi n'a telle rien dit ?

« Cette mascarade a assez durée, suis-moi ! Se ressaisit ma mère, enfilant son manteau.

- Ok, j'arrive, je la suis sans poser de question, j'ai deviné que nous nous rendons chez mes grands-parents. »

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«  Oh chérie, que nous vaut cette visite à l'improviste ? Nous accueille ma grand-mère.

- Où est papa ? Esquive ma mère.

- Dans son bureau, pourquoi veux-tu le voir ? Rien de grave j'espère.