La guerre des Clans

Chapitre 7

Nuage de Lune se réveilla dans la tanière du guérisseur. Elle ne voyait pas grand chose, sa vision était trouble et rosée. Elle releva la tête et la rebaissa immédiatement en retenant un cri de douleur. Elle resta donc allongée comme ça à attendre que sa vision redevienne normale et que quelqu'un arrive. Elle n'aurait pas su dire si elle attendait depuis quelques secondes ou une éternité. La douleur lui enlevait une partie de sa tête. Donc, d'une part, elle était en train d'attendre et de souffrir, de l'autre, il n'y avait rien. Enfin, un chat entra dans la tanière. Il était visiblement seul. Et n'avait pas remarqué Nuage de Lune.
En même temps je suis toujours couchée.
Il la remarqua enfin.
- Nuage de Lune ! Sa voix était chaleureuse. Enfin réveillée ? Espèce de loir ! La taquinât-il.
- Nuage... If ! Nuage de Lune avait du mal à parler. Sa voix était rauque et déformée comme si quelque chose entravait sa gorge. Il n'y prêta pas attention.
- Ça va mieux ? Tu veux que j'appelle Fleur de Pavot ?
- ... on... Merc...
Nuage de Lune fut à la fois surprise et agacée par sa propre voix. On aurait dit qu'elle n'avait pas parlé depuis des lunes.
- Depuis... ombien... de temps... je ... ici ?
Ça lui demandait beaucoup d'efforts pour parler.
- Environ 3 lunes. Pourquoi ?
Elle faillit s'étouffer.
3 lunes !!!
Trois lunes... qu'est-ce qui avait pu changer au camp ?
- Où... est... papa... ?
Nuage Vif baissa les yeux. Nuage de Lune le regarda sans rien comprendre.
- Il... est mort.
Elle resta quelques minutes sans bouger. Elle n'arrivait pas à y croire. Son père... était mort.
Elle commença à pleurer. Elle essaya de s'arrêter car ça ne faisait qu'empirer la douleur à sa mâchoire. Elle n'y arriva pas. C'était trop triste et dur. Elle continua de pleurer. Elle avait envie de crier pour que la Toison Argentée l'entende : « Papa ! Reviens !!! S'il te plaît... Je t'en supplie ! Je ne veux pas que tu partes ! » elle se retint. Le fait de penser qu'elle ne le reverrait plus jamais était tellement dur à accepter. Mais c'était la vérité. Elle ne le reverrait plus jamais. Il ne la reverrait plus jamais. Ils étaient séparés par une barrière infranchissable: la mort. On peut tous y rentrer, mais jamais en sortir. Nuage de Lune aurait voulu le revoir, lui dire « Au revoir. ». Mais la vie peut se montrer très cruelle.
Nuage de Lune aurait pu le sauver.
- J'aurais... pu... le sauver...
- Non Nuage de Lune. Tu n'aurais pas pu. Lui dit-il.
Elle continua de pleurer. Il se mit à côté d'elle.
- Tu sais, il nous regarde depuis la Toison Argentée. Lui dit-il pour la rassurer.
Nuage de Lune ne s'arrêta pourtant pas. Son père la voyait peut-être mais elle, non.
- Je veux qu'il revienne...
- Moi aussi, Nuage de Lune.
Elle aurait pu s'endormir contre son frère mais elle releva vivement la tête. Elle venait de remarquer quelque chose.
- Nuage Vif ?
- Oui ?
- Tu..., elle hésita à lui poser la question mais au bout de quelques secondes elle lui demanda, Tu es guerrier ?
Nuage de Lune espérait que non. Elle ne voulait pas se retrouver encore toute seule...
- Oui ! Tu as remarqué ? Je suis plus grand !
Nuage de Lune se sentit démunie. Comme si le Grand Clan avait fait exprès de lui faire subir ça. Elle mit sa tête sur ses pattes.
- Oui, j'ai remarqué, dit-elle sans grand enthousiasme.
Nuage de Lune se contenta de soupirer. Elle ne pouvais rien faire contre tout ce qu'il lui arrivait. Elle finit finalement par s'endormir, fatiguée d'avoir pleuré.

Nuage de Lune se retrouva de nouveau dans la petite clairière où Cœur Pur venait tout les soirs pour l'entraîner. Comme d'habitude, il était là. Il regardait la tête dépitée que faisait Nuage de Lune.
- Tu vas bien ? Lui demanda t'il.
- ...
- Bon, on s'entraîne ?
- ...
- Nuage de Lu...
À ce moment, la clairière se changea en forêt. Nuage de Lune regarda autour d'elle. La forêt était extrêmement sombre comme celle de son Clan mais encore plus sombre. Elle avança. Elle vit un chat brun. Il avait l'air de l'attendre. Il affichait un grand sourire. Ses poils étaient poussiéreux et ses griffes très longues. Nuage de Lune s'assit en face de lui et le regarda droit dans les yeux. Il faisait froid dans le dos mais Nuage de Lune ignora cette étrange impression.
- Ça fait longtemps que je t'attends, Nuage de Lune.
Nuage de Lune frissonna. La voix de ce vieux matou était grave et un peu comme... cassée ?