Que cent fleurs s'épanouissent

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Bonjour !

Oui, je sais, ça fait très longtemps que je n'ai pas publié de critiques. Mais j'ai de moins en moins de temps pour lire sur WattPad (et comme certains livres sont longs à lire, ça n'arrange pas les choses). Cependant, ce n'est pas pour autant que j'ai abandonné.
En ce moment, je lis davantage de livres papiers, je me suis donc dit tout récemment : « mais pourquoi ne pas proposer une critique d'un livre papier que j'ai lu ? ». C'est donc ce que je vais faire aujourd'hui.

Bonne lecture !

Titre du livre : Que cent fleurs s'épanouissent

Auteur : Feng JiCai

Catégorie : Roman jeunesse / historique

Prix : 7.90€

Éditeur : Gallimard, collection Scripto

Nombre de pages : 125

Date de publication : 1990

Présentation du livre (4ème de couverture) :

Quelle faute a bien pu commettre Hua XiaYu, élève de l'Institut d'Art de Pékin et peintre promis à un avenir brillant, pour se retrouver du jour au lendemain dans une fabrique de céramique au fin fond de la Chine ? S'il le savait...
Commencent alors ses épreuves : pauvreté, brimades, amour brisé, amitiés trahies et l'exil, enfin, dans un camp de rééducation. Seule la certitude de créer lui fera accepter l'inacceptable...
Ce récit bouleversant sur la Chine de Mao évoque avec une grande délicatesse la magie de l'art, le bonheur de la création et dénonce l'intolérance impitoyable de la Révolution Culturelle.


I. Première Impression

La couverture est entièrement rouge, avec le titre inscrit en jaune. J'avoue que si on la regarde trop longtemps, ça peut légèrement faire mal aux yeux. Il y a également un motif floral sur tout le bas de la couverture. Sinon, c'est très joli, très harmonieux.

Quant au résumé, c'est évident qu'il a été écrit par des professionnels qui savent faire des résumés corrects qui donnent envie de lire l'œuvre en question !

En 4ème de couverture c'est également signalé que ce livre a remporté en 1991 le prix Sorcières du roman et le prix Lecture Jeunesse.

D'ailleurs, c'est donc sensé être une lecture jeunesse, mais par moment je trouve le livre quand même bien violent pour être une lecture jeunesse. Après tout dépend de ce qu'on appelle lecture jeunesse.


II. Points forts

Le titre est ce qu'on peut qualifier de « titre de génie » ! Il arrive à faire une référence à plusieurs choses en même temps et c'est vraiment brillant. « Que cent fleurs s'épanouissent » est une phrase prononcée par Mao ZeDong dans un discours en 1956 qui invitait globalement les intellectuels à exprimer librement leur avis. Cependant, en 1957, les intellectuels ayant exprimé une pensée jugée sceptique envers le mouvement antidroitier durant la campagne des Cent Fleurs, ont subi des représailles. Et c'est exactement ce qui est arrivé à Hua XiaYu, le peintre du roman (d'ailleurs, il ne sait lui-même pas ce qu'il a bien pu dire). Ensuite, ça fait aussi référence au fait que le peintre, qui est donc envoyé dans une fabrique de porcelaine, se retrouve à peindre essentiellement des motifs floraux. Joli, non ?

J'avoue que quand j'ai acheté le livre, j'avais un petit doute sur le « un récit bouleversant » qui figure dans le résumé. C'est ce que je n'aime en général pas voir dans les romans, parce que c'est souvent exagéré. Mais là, c'est vraiment un livre poignant et vraiment bouleversant : on est pris dans l'histoire de Hua XiaYu et je trouve qu'on ressent des émotions à travers ce qui lui arrive, de la tristesse, de la joie et surtout beaucoup d'espoir. C'est ça qui est magnifique dans ce livre, même quand toute la merde du monde lui tombe dessus (et je ne dirai pas ce qui lui arrive pour ne pas spoiler d'éventuels lecteurs) il arrive à garder espoir en se disant que même s'il n'a plus rien en apparence pour être heureux, il lui reste encore sa peinture et l'art en général.

« Que cent fleurs s'épanouissent » est une très belle et très poétique leçon de vie qui déborde d'espoir.

Je terminerai en citant le livre : « La vie est vraiment surprenante ! Quand tout semble désespéré, elle réserve toujours des moments de répit pour reprendre haleine. Quand tout semble perdu, elle te donne les moyens d'imaginer un avenir possible. Même lorsque tu te sens accablé, dans une solitude infinie, elle guide discrètement tes pas vers l'espoir. [...] Même anéanti par le plus profond des désespoirs, l'homme ne peut se résoudre à quitter la vie. Est-ce la peur de l'inconnu ou l'espérance insensée de jours meilleurs qui le retient ? Peu importe qu'il soit bafoué, torturé, l'homme continuera, envers et contre tout, à vivre. ».


III. Points faibles

Ce qui me dérange le plus avec ce livre, c'est la catégorie dans lequel il est rangé. C'est soit littérature jeunesse voir même littérature enfant. Personnellement, je pense qu'un enfant n'est pas à même de comprendre un tel livre. Je veux dire par là que c'est une histoire qui a quand même un contexte historique et je trouve que si on a 8 ans, on ne va pas forcément comprendre toutes ces histoires de Révolution Culturelle, de campagne des Cent Fleurs, de dénonciations, de camp de rééducation, de dazibao... Bref, si on est trop jeune, il y a toute une partie du livre à côté de laquelle on va passer et c'est fort dommage.


IV. Bilan

« Que cent fleurs s'épanouissent » est vraiment une très belle découverte pour moi. C'est un excellent livre qui se fait facilement une place parmi les meilleurs livres que j'ai lu. Je pense qu'il est plutôt méconnu d'ailleurs, ce qui est dommage parce qu'on fait parfois beaucoup plus de bruit pour des livres qui n'en valent finalement pas la peine. Après je conçois très bien que c'est un genre d'histoire qui n'intéressera pas tout le monde. Mais, si vous aimez l'histoire, si vous vous intéressez un peu à la Chine et à la période maoïste, si vous aimez les récits de vies (tirés d'une histoire vraie en plus) et si la lecture d'un livre de 125 pages ne vous fait pas peur, je pense que ce livre devrait vous plaire !


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