SUBSTANCE

SUBSTANCE - troisième partie

15. Il allait mourir

Marik et Quentin s'étaient approchés assez près pour observer les va-et-vient des outambas. Un petit groupe revenait des paniers pleins de plantes inconnues, certainement des légumes ou des fruits.

- Et vous pensez qu'ils ne vous voient pas, les gars ? ironise Loé.

Elle avait accepté à contrecœur cette mission. Le commandant leur avait demandé de revenir chez les outambas pour connaître avec précision leur mode de vie, leur source de nourriture et surtout obtenir toute information utile sur Hydramnis.

- Eh bien je t'avouerai que ça m'arrangerait qu'ils nous trouvent, ça nous éviterait de toquer à leur porte.

- Ah, parce que tu penses qu'ils vont t'envoyer un carton d'invitation dans une jolie enveloppe enrubannée de couleurs ?

- Ne te moque pas ma Loé, tu as une meilleure idée ? demande Marik.

- D'abord je ne suis pas « ta » Loé et puis nous pourrions tout simplement aller les voir.

- Ces zouaves plus grands que moi m'intimident ... ma Loé.

Quand Marik ne titillait pas sa sœur, Loé la remplaçait malgré elle. Au moins il était sûr de ne pas prendre un coup dans l'estomac.

- Nous sommes arrivés tard, établissons le camp ici. Sortons les sarcophages de campagne. Nous irons les rencontrer demain matin.

- Bien Monsieur l'officier, sourit Loé à Quentin.

- Il faut que je trouve une clé pour arriver à mieux communiquer, dit Marik pensif en regardant le village.

- L'analyse des enregistrements réalisée par Mari-Sofi devrait nous aider. L'algorithme qu'elle propose grâce à la comparaison des milliers de langages et moyens de communication de sa base va dans le bon sens, répond Quentin.

- Oui ... mais pas sûr que nous tenions de grandes conversations philosophiques.

- Ça ne devrait pas trop te changer, Marik. Tu feras des gestes et des dessins comme Tom. C'est le moment de montrer tes talents de comédien dessinateur, lance Loé revancharde.

Au réveil, deux outambas les attendaient, immobiles face au soleil. Les yeux plissés, Loé regarde les deux immenses silhouettes. Inquiétantes. Majestueuses. L'un deux fait un large geste en guise d'invitation. Comme les trois humains restent immobiles, mal réveillés, l'outamba émet des clips et des clops.

- Vas-y, allume le traducteur de Mari-Sofi. L'enchaînement de ces sons doit bien avoir une logique. Tout langage en a une, s'excite Marik.

- « Prendre ... temps ... prêt ... suivre ... chef ... voir ».