Chapitre 4: Embrouilles et peau de bizon

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Soudain, sans crier gare, elle pris le pot de pâte à cookie entre ses mains et renversa son intégralité sur ma tête.

Alors là. Je ne me laisserai plus avoir à être généreuse, c'est fini. La guerre, la vraie commence maintenant. Mais pas tout de suite, la vengeance est un plat que j'aime glacial. Au moment où on ne l'attend pas, c'est là que ça fera le plus mal. Mais pour le moment je ne peux pas vraiment suivre mon plan puisque mes émotions prennent le dessus.

Je cours aux toilettes alors que j'entends des bruits de pas assez marqués derrière moi. J'ouvrai alors une porte au hasard et m'engouffrai dedans. C'est là que je laissai mes pleurs s'accentuer.

Je n'aime pas vraiment dévoiler mes émotions devant les gens, j'ai l'impression d'être vulnérable. Je sais que comme ça ça peut paraitre ridicule de pleurer pour de la pâte dans les cheveux. Mais je ne sais pas, ça m'a rappelé plein de mauvais souvenirs d'avant et... merde quoi, je suis trop faible.

Les pas que j'avais entendu tout à l'heure s'approchèrent de plus en plus et bientôt une respiration saccadée arriva jusqu'à mes oreilles, m'annonçant que la personne était entrée dans les toilettes. L'être humain s'approcha des différentes portes tour à tour et toqua en essayant d'ouvrir. Voyant que ma porte ne s'ouvrait pas, il entama une phrase.

-Mayliss ?... Mayliss, je sais que tu es là. Je... Suis désolé. Je n'étais pas au courant que Prune allait faire ça, elle ne m'a pas prévenu.

Je reconnus alors la voix grave de Milo. Alors là c'est gonflé ! Sa petite amie me renverse du cookie sur la tronche, et lui réplique par : "Gneu gneu gneu, j'étais pas au courant" ? Il se paie ma tête lui.

Je sortis alors en furie de ma toilette, que j'avais déverrouillé agilement juste avant, et le poussai avec rage contre les lavabos.

-Tu n'es qu'un hypocrite Milo Wails. Je me suis forcée à être généreuse avec toi et ta Prune grise là, et toi tu la laisses me balancer je ne sais quelle mixture sur mon crâne ! Je vais te dire une bonne chose: on ne m'y reprendra pas à deux fois.

Mais Milo, à qui apparemment mon petit monologue ne plut pas, se releva et mis ses deux mains des deux côtés de ma tête avant d'approcher la sienne d'un air menaçant.

-Écoute moi bien petite enfant gâtée à qui on a pas offert la modestie ni l'intelligence, déjà ne t'adresse pas à moi comme ça. Ce n'est pas de ma faute si tu n'as pas su te montrer sociable avec nous durant toutes ces années. Tu as d'ailleurs bien de la chance d'être une fille, sinon je t'aurais direct réglé ton compte. Alors tiens toi à carreau.

Au bout de sa tirade il enleva ses mains et comptait partir mais je lui maintenus l'avant-bras de façon à l'empêcher de partir. Il se retourna surpris et j'en profitai pour lui foutre une gifle. Enfin, c'est ce que j'allais faire. Mais soudain nous nous soulevâmes dans les toilettes désertes et un rond d'étincelles suivi de milliers de couleurs dans les bleus, mauves se succèdèrent avant que nous ne soyons face à un grand noir.

Puis enfin la lumière revenait petit à petit en forme de tunnel puis elle nous projeta vers un sol poussièreux... Attendez j'ai dit poussièreux ? Je voulais dire désertique ! Ce qui est sûr c'est qu'on a dû me mettre un paquet de stupéfiant dans mon bol de céréales ce matin pour que je puisse imaginer tout ça. Mais passons.

Je crois que je suis restée quelques minutes dans la même position, à fermer et rouvrir les yeux en attendant de voir si je me réveille ou pas. À mon grand dam, ce n'est pas arrivé puisqu'en rouvrant une dernière fois les paupières et tournant la tête je me rendis compte que j'étais toujours coincée dans ce stupide rêve avec un imbécile qui me sert de compagnon de voyage. Après m'être habitué au grand soleil tapant et avoir enlevé mon pull je me relevai et époussetai mes vêtements. Milo n'était plus à la place qu'il occupait. Paniquant légèrement, je commencai à chercher autours de moi quand une voix au loin me sortit de mes recherches.

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