Jour 59

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  Cela fait quelques jours que le calme est revenu dans le camp.

Les soldats se sont battus toute la nuit et les rayons du soleil commençaient à se montrer quand les ennemis ont battu en retraite.

Les pertes ont été lourdes, et le nombre de boite qui ont été envoyé au pays ne pouvait se compter sur les doigts d'une main.

Ma blessure a été soignée, et je suis resté plusieurs jours allongé avec d'autres soldats blessés, attendant d'être de nouveau sur pieds pour retourner sur le terrain et affronté les monstres qui ont tués les nôtres.

Mon plus gros soulagement a été quand je l'ai vu revenir. Jayden n'avait pas été tué.

Son visage était sale du sang et du sable, mais il était en vie et à présent en sécurité auprès de moi. J'ai été si soulagé que la douleur a semblé faiblir et devenir supportable.

Mark aussi était toujours en vie, et je ne pourrais que remercier le ciel de les avoir préservés durant cette longue nuit.

Je me suis senti étrange.

En effet chaque soldat s'était battu pour protéger la base, mais moi j'étais caché, attendant que d'autre se fasse tuer à ma place. J'ai été faible, et je n'ai été d'aucune utilité.

J'ai fait part de ce sentiment à Mark, et mon ami m'a dit que je n'aurais pu faire autrement, que bouger n'aurait fait que d'aggraver mon cas. Il fallait que je survive et rester sans bouger était ma meilleure chance à ce moment.

Mais malgré les mots du blond, je ne cesse d'y penser. Et je revois en moi le soldat du premier jour, celui effrayé par la mort.

Mourir était la pire chose pour moi à ce moment-là, je savais que je ne reviendrais jamais chez moi en vie, que jamais je ne pourrais sentir l'odeur de l'herbe fraichement coupé sur lequel s'est déposée la rosée du matin.

Mais à présent je n'ai plus peur de mourir. Ce qui me paralyse c'est la mort des autres, de deux personnes en particuliers. Mark est mon ami et j'ai peur pour sa vie, il est l'ami que tout le monde souhaite, que j'aurais aimé avoir durant mon adolescence. Peut-être que mes choix auraient été différents et que je ne serais pas ici aujourd'hui. Un ami qui aurait pu me soutenir dans ma vie.

Puis il y a Jayden. Chaque fois que je pense au fait qu'il est en danger, je sens mon estomac se serrer et la nausée caresser mes lèvres.

Nous ne nous connaissons depuis 58 jours maintenant, et pourtant ça me semble être l'éternité pour moi. J'ai l'impression de le connaitre depuis toujours et qu'il est la personne qui me connait le plus sur terre.

Alors j'ai peur.

Je ne sais comment me débarrasser de ce sentiment constant qui me tord les tripes et qui fait que ma tête me tourne. Mais je sais ce que ça signifie, mais je ne suis pas encore près à l'accepter.

Je laisse nos baisers calmer mon cœur et mon esprit de cette peur qui me paralyse.


AudreyPh18

Ce jour làWhere stories live. Discover now