Partie 11

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-Tiens! me lança Roland en me tendant un petit sachet transparent contenant deux petites gélules. Ça agit vite alors...
-Es-tu sûr de son efficacité ? questionnai-je en observant les deux gélules qui m'avaient l'air bien inoffensifs.
-Ces trucs assomeraient un cheval Mélaine...
-Tant mieux, murmurai-je comme si je me parlais à moi même
-Puis-je savoir ce que tu comptes en faire? demanda Roland en se retournant vers moi
-Comme je te l'ai dit, je vais prendre les choses en mains. Jouer les gentilles filles ne m'intéresse plus. Carin sera à moi qu'il le veuille ou non et toi, tu n'as pas besoin d'en savoir plus.
-Écoutes, ces médicaments je n'ai pas le droit de te les fournir...
-Arrête de dramatiser! le coupai-je. Ce sont de simples somnifères.
-Mais pas n'importe lesquels ! rétorqua t-il. Tu ne dois...
-Conduis moi chez Carin; l'interrompis-je une nouvelle fois.
-Je dois savoir...
-Tu le sauras assez tôt Roland alors maintenant conduis moi chez Carin je t'en prie.
-Je ne peux pas... Il...
-Ne me dis surtout pas que tu ignores où il habite; dis-je agacée
-Je le sais mais je ne vois pas en qualité de quoi je dois te conduire là bas. Il ne me pardonnerais pas ça.
-Ne t'inquiète pas! Il n'en saura rien... Tu me déposes et tu t'en vas?
-À cette heure-ci?
-Contente toi de me déposer !

J'avais été ferme parce je ne supportais pas la lâcheté de Roland. Il m'observa longuement puis il démarra la voiture. Roland ne comprenait pas mes plans actuels mais cela ne saurait tarder.
Il me déposa dans un quartier résidentiel extrêmement calme à quelques maisons de celle qui m'intéressait vraiment, celle de Carin. Il ne voulait pas être vu alors il préféra me déposer le plus loin possible.

-Ne lui dis surtout pas que c'est moi qui t'ai conduit ici; fit Roland le regard vagabondant dans la rue
-Va rejoindre ta femme ou l'une de tes nombreuses maîtresses maintenant et ne t'inquiète pas.
-J'espère au moins que tout ça paiera et que je profiterai de toi parce que sinon crois moi que ça va mal se passer.

J'aperçus son regard sombre malgré le fait que son visage soit à moitié dans la pénombre. Je tressaillis mais je me repris rapidement. J'avais vécu trop d'horribles choses pour être effrayer par un homme comme Roland. Il n'arrivait pas à la cheville des rapaces que j'avais connu dans ma vie alors je savais que je pourrais lui tenir tête.
Je descendis de la voiture faisant mine d'ignorer la menace de Roland. J'attendis qu'il redémarre et s'éloigne avant de m'avancer dans la rue. Si je ne savais pas que Carin habitait dans l'une de ses maisons, j'aurais juré que le quartier était vide. J'avançai néanmoins les mains dans les poches de mon blue jean effleurant le sachet de gélules avec mes doigts.
Je m'arrêtai devant l'unique maison éclairée de la ruelle et j'appuyai nonchalamment sur la sonnette. Carin n'était pas à l'hôpital et vu l'heure tardive, il ne pouvait être que chez lui. Je n'eus pas à patienter longtemps. Un Carin torse nu vêtu d'un simple short m'ouvrit le portail. Je pus constater une fois de plus combien il était bel homme avant que son visage ne durcisse à ma vue.

-Que fais-tu ici? grogna t-il
-Carin, s'il te plait permet moi d'entrer! suppliai-je
-Qui t'a indiqué ma maison? questionna Carin en scrutant les alentours
-J'ai besoin de te parler, continuai-je
-Dis moi qui t'a conduit ici! cria Carin
-Je te le dirai mais avant je dois te parler alors laisse moi entrer; dis-je

Il me jaugea du regard un instant puis il me laissa entrer. La maison était moyennement spacieuse. Une allée en béton conduisait vers l'entrée de la salle de séjour et le reste de la cour était recouverte d'une pelouse bien verte. Un coin détente était aménagé au loin sur un petit ilot au toit recouvert de paille.
Il me devança et m'ouvrit la porte du séjour. Je fus émerveillée en découvrant le séjour. Un espace qui ne reflétait pas du tout le genre masculin de son propriétaire. Le carrelage noir et les canapés brun clair réchauffait la salle. Un petit bar bordé de trois tabouret agrémentait la pièce. L'endroit était totalement cosy.
Carin m'indiqua les sièges de la main et je prit place dans l'un d'eux en croisant les jambes. J'étais stressée par la situation.

Entre coups et amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant