Une vie

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Titre inspiré de "Une vie" de Maupassant, que j'ai du lire pour le français.

La première fois que Roy avait senti l'odeur des cadavres brûlés, ce n'était pas lors de la guerre à Ishval, mais lors du soir où il avait tout perdu.

Autrefois, on connaissait la famille Mustang dans toute la région de l'Est. Ils étaient les riches propriétaires d'une usine de métal, qui connaissait une prospérité florissante. Ils possèdaient une grande maison blanche couverte de lierre à l'extérieur et de boiseries à l'intérieur, en bordure de la ville, un personnel nombreux et beaucoup d'argent.

Les Mustang étaient admirés et respecté de tous. Ils respiraient la bienveillance. Mr Mustang était un grand homme, brun possédant une barbe de même couleur, bien fournie. Il portait en permanence des costume marrons. Ses yeux noirs auraient pu paraître méchant, mais ils étaient emplis d'empathie et de gentillesse. Il passait beaucoup de temps à l'usine, s'occupant des bonnes conditions de travail de ses ouvriers, et recrutant de nouveaux demandeur d'emploi.

Mme Mustang était une femme douce, aux longs cheveux noirs, comme son mari, mais avait de grands yeux bleus. Elle avait un air doux, souriait toujours et prenait beaucoup de temps à s'occuper de ses enfants de la meilleure manière possible.

Les Mustang avaient trois enfants, deux filles et un garçon. L'aînée, Elisabeth, était agée de dix ans, ressemblait en tout point à sa mère, douce, calme et posée. La cadette, Kate, avait sept ans, et était un véritable garçon manqué, tout l'opposé de sa grande soeur. Elle n'avait peur de rien et passait son temps dehors à courir après le chat, grimper au lierre qui entourait les murs de la maison, ou à construire des cabanes. Enfin, le petit dernier, Roy, avait six ans. Il était un peu un mélange de ses soeurs. Il aimait tout autant s'amuser comme un petit fou dehors, que de se poser à l'intérieur lire un livre.

Dans la vie privé comme dans la vie extérieure, les Mustang étaient admirés et enviés dans tout le pays, et partout où ils allaient, ils suscitaient l'admiration et la jalousie d'une famille si parfaite. Jusqu'à un soir de janvier...

C'était un soir comme les autres, la famille Mustang, après avoir dîné, s'était posée dans le grand salon. Les parents lisaient tranquillement assis dans le canapé, en compagnie de l'aînée des enfants, Elisabeth. Kate et Roy jouaient aux petites voitures sur le tapis, près de la cheminée qui réchauffait la pièce en ce soir d'hiver.
Dix heures avait sonné, et la petite famille avait décidé d'aller se coucher. Une fois le salon vidé de ses occupants une femme de ménage avait commencé à s'occuper de nettoyer la pièce. Pendant qu'elle nettoyait la surface de la cheminée, Mme Mustang l'avait soudain appelé. La femme de ménage avait posé son chiffon sur la grille de la cheminée et l'avait oublié là.

***

Le petit Roy se réveilla avec un terrible mal de tête. Il avait du mal à respirer, ses poumons le brûlait. Pour couronner le tout, il avait envie de vomir. Le petit tourna sa tête douleureuse vers la fenêtre. Il faisait nuit noire. Il avait encore du mal à lire l'heure, mais il était sûr qu'il était très tard. Pourtant il y avait de la lumière dans le couloir. Roy se leva, inquiet. Lorsqu'il poussa la porte de sa chambre, il tomba nez à nez face à un spectacle cauchemardesque.

Le couloir était en proie à de gigantesques flammes. La chambre des parents était déjà innaccessible, probablement déjà ravagé par les flammes. La première chose que Roy fit, c'est de courir vers les chambres de ses soeurs. Il arriva dans la chambre d'Elisabeth, la plus proche des flammes, qui ne cessaient de se rapprocher. Elisabeth dormait toujours. Roy hurla à sa soeur de se réveiller mais elle ne bougea pas d'un cil. Malgré son jeune âge, le garçon comprit qu'il n'y avait plus rien à faire pour sa soeur, qu'elle avait sûrement déjà été tuée par la fumée. Il sortit en vitesse, manquant de se faire brûler par les flammes qui commençaient à grignoter la chambre d'Élisabeth. Le petit courut vers la chambre de Kate. Le résultat fut le même. Elle ne se réveilla pas, elle aussi, probablement asphyxiée.

Un Temps De RoyaiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant