Chapt 2

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Après que tout le monde soit partit je m'installe à même le sol attendant que Pape Ibrahima se décide à commencer le débat. Ce qu'il fît.

Pape Ibrahima: Shaby.... tu sais je connais ce prof et de la manière dont il te regarde je sais qu'il aspire à plus qu'une relation élève-prof entre lui et toi..

Moi: Ne t'inquiète pas Pa Ibou il n'y aura jamais rien entre..

Il me coupe la parole et continue sur le même ton grave qui me donne la chair de poule.

Pape Ibrahima: Je sais mais...

Moi: Mais quoi !?.... Fais mois confiance bordel.

Il posa sa main sur ma cuisse ce qui me fait sursauter.

Lui: Mais j'ai peur pour toi. Et même si je sais que t'es une battante je sens le besoin de te protéger.

Moi: J'ai pas besoin de protection Pa Ibou, je sais me défendre.

Lui: Tu ne supportes même pas que je te touche. Tu sursautes dés que je t'approche et tu crois tenir tête à ce coureur de jupons ??

Moi: Je suis plus forte que je n'y parais. Et comme tu dis ce prof c'est un coureur de jupons, moi je porte des jogging.

Lui: Hum si tu le dis. En tout cas saches que je serais toujours là pour toi et quoi qu'il arrive.

Je relève ma tête pour jauger le degré de sincérité de ses paroles et c'est là que je croise son regard si envoûtant, si déstabilisant. On était physiquement trop proche. Et une électricité malsaine se degageait dans l'air. Il savait que je ne supportais pas cette tension, que j'étais très pudique en réalité. Il me fixa un moment avant de se lever et de m'aider à faire pareil puis déposa un chaste baiser sur mon front avant de me raccompagner chez moi.

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Le reste de l'année s'est déroulé normalement. Le professeur ne me faisait plus d'avances et tant mieux. J'avais réussi mon examen ( j'étais en 3eme ) et j'ai passé de merveilleuses vacances. J'ai même reçu un cadeau pour me féliciter du bfem que j'ai décroché. C'était un joli smartphone même s'il n'était pas dernier cris. Par ce qu'il faut le dire ma famille n'est pas très aisée financièrement. Ma mère vend des légumes devant notre maison et son mari était comptable avant de prendre sa retraite. Et grâce à sa maigre pension il maintenait en vie ses autres enfants. Pour ma part ma mère se debrouillait pour me donner 400cfa  avec lesquels je me nourissais toute la journée.
À la maison il n'y avait pas de repas fixe à part le déjeuner à 14h. Et même ça c'était un parcours du combattant pour rassembler tout les ingrédients. Fatou la plus grande de mes nombreuses demi-soeurs devait d'abord passer chez ma mère pour qu'elle lui donne ses invendus, puis chez la awo, ou première épouse du mari de ma mère (P.S: Je ne l'appelerais jamais mon père), pour qu'elle lui donne une part des recettes de sa vente de thiouraye (encens) pour enfin tout remettre à la quatrième femme de son père. Cette dernière est une jeune fille moins âgée que Fatou et avait juste deux ans de plus que moi. La mère de Fatou était la deuxième épouse et travaillait comme femme de ménage dans une petite entreprise.
Moi j'étais l'inconnue de la maison ou la petite toubab ça m'allait bien car je n'avais rien a faire de particulier à part aider ma mère quand c'est son tour. Moi et ma mère on n'entretenait pas une relation mère-fille jamais elle ne me conseillait ou des trucs du genre. Même si je ne sollicitais pas son aide non plus. Donc voilà j'étais le plus souvent absente de chez moi, passant mes journées au studio.
Ah oui!, le studio c'est l'endroit où on fait nos répétitions. Avant on les faisait chez les jumeaux ou dans le parc mais on a amassé assez d'argent grâce aux concours pour acheter un studio que le père de Pape Ibrahima vendait. Nous l'avons équipé avec tout ce qu'on a gagné durant nos concours comme des baffles, deux ordinateurs de mixage, des platines de DJ et nos trophées.
Bref on est en Novembre et devinez qui est mon professeur de Littérature...

L'année s'annonce très longue.



❤.

Virgin of ecstasy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant