Ethrian II - Shira

Acte I, scène 4.

Shira, l'officier, le Roi, Raen, Ar, Tyvan, Diril, Morran et Kith.

ROI — Je me retire maintenant. Lady Shira, je vais vous quérir une servante, elle sera ici dans quelques minutes. En attendant, profitez-en pour vous présenter aux Princes.

SHIRA, s'incline — Ce sera fait, votre Majesté.

Le Roi s'en va. Ne restent plus que Shira, l'officier et les six Princes. Ceux-ci s'avancent vers elle en groupe.

TYVAN, d'un ton morne — Ce palais manque de présence féminine noble.

RAEN — Oui, c'est un réel plaisir de vous y accueillir, Lady Shira ! Mis-à-part mon épouse et celle de mon second frère, il n'y a que les servantes ici. Ceci est assez lassant si je puis dire.

SHIRA, ne sait comment réagir — Je me réjouie que ma présence vous ravisse, vos Altesses.

Elle s'incline sur le champ.

AR — Nul besoin de vous abaisser, Lady. Vous ferez bientôt partie de cette famille.

SHIRA — Je serai néanmoins toujours à un rang inférieur. Il est donc de mon devoir de me soumettre, vos Altesses.

RAEN, éclate de rire — Vous êtes très divertissante, Lady Shira. Vous l'a-t-on déjà dit ?

SHIRA — Non, pas vraiment, votre Altesse.

RAEN — Pourriez-vous dévoiler votre visage ?

Elle se raidit inconsciemment et cela n'échappe guère aux Princes.

MORRAN, bienveillant — Ne soyez point aussi gênée, ma Lady. Peut-être une tasse de thé vous détendrait-elle ?

SHIRA — Ce n'est pas ainsi, vos Altesses.

Elle prend son courage à deux mains et enlève sa capuche. Irrémédiablement, on la scrute d'yeux examinateurs.

OFFICIER — Lady Shira n'est pas très à l'aise avec son visage. Soyez indulgent, vos Altesses.

KITH, nonchalant — Je ne vois pas le problème. Tout ce que j'aperçois est une peau pâle qui semble être douce, des lèvres rosées, un nez fin, deux yeux bleus limpides et de beaux cheveux blonds. Y a-t-il autre chose à noter?

SHIRA — Je...(interdite) N-Non, certainement, non.

OFFICIER, sourit, satisfait — Je vais vous laisser, vos Altesses, Lady Shira. Je dois envoyer une lettre à vos parents pour les prévenir de notre arrivée.

Il part.

AR — Je vous souhaite la bienvenue à la Capitale, Lady Shira. Que votre séjour ici soit des plus agréables.

TYVAN — De même, Lady Shira.

SHIRA — Je vous remercie, vos Altesses.

TYVAN — Quelques affaires nous occupent en ce moment, mon second frère et moi. Nous y allons. Je remets donc notre conversation à plus tard.

Elle s'incline et les deux frères s'éclipsent.

RAEN, ne tenant plus en place — Est-ce de naissance ?!

SHIRA, crispée — N-Non. J'ai été blessée, lorsque j'étais enfant. Je ne me souviens plus comment cela est advenu, mais mes parents m'ont racontée que j'étais tombée d'un arbre et qu'une branche m'avait laissée cette affreuse cicatrice qui parcourt mon visage de mon front à mon menton.

RAEN — Affreuse ?! Loin de là. Vous êtes magnifique ! Une véritable œuvre.

SHIRA — A-Ah bon ?

RAEN — Je vous assure ! Vous êtes splendide ! On dirait qu'un artiste est venu peindre sur votre visage.

DIRIL — C'est horrible.

RAEN, s'extasie — Oui, c'est horriblement déconcertant ! Si attirant et charmant. Ah ! que je regrette d'avoir déjà une épouse. (un sourire niais) J'aurais adoré me promener à la Capitale muni d'une telle créature à mes bras.

DIRIL — Non, c'est horrible. Juste horrible.