La douleur était intenable. Elle se répandait dans tout mon corps au rythme bien trop élevé de mes palpitations cardiaques. J'étais terrifié. Je ne savais ni où j'étais, ni qui j'étais, ni pourquoi on me faisait aussi mal. Je n'eus pas le temps de m'interroger plus, car je pris une nouvelle bouffée de gaz et sombrai à nouveau dans l'inconscience.
Ma première pensée lorsque j'émergeai à nouveau des ténèbres fut : "Zut, est-ce que j'ai mes lunettes ? Puis j'ouvris les yeux, et la lumière des néons acheva de me réveiller. Je me redressai et constatai que le monde n'était plus réduit à des taches de couleur informes comme d'habitude.
C'était totalement nouveau. Mais, en même temps, tout était nouveau. Luttant contre la panique qui m'envahissait, je constatai que je ne connaissais pas la pièce où je me trouvai. En fait, je ne me rappelais rien. J'abandonnai vite la fouille de ma mémoire déficiente et décidai de commencer par explorer l'endroit où je me trouvais. Je descendis de l'espèce de lit en pierre, dur, lisse et froid et fit deux pas hésitants en me retenant pour éviter de glisser sur le carrelage.
Une fois que je me rappelai comment marcher, je fis une fois le tour de la salle, sans rien remarquer que le miroir posé contre un mur. Comme il n'y avait rien d'autre à faire, à part remuer sans cesse des questions sans réponses, je m'en approchai.
Il me renvoya l'image d'un garçon à l'air perdu, avec des cheveux roux et des yeux marrons, dont le visage et les bras étaient couverts de taches de rousseur qui ressortaient sur sa - enfin, ma - peau pâle.
Je sentis soudain une présence dans mon dos et fis volte-face. Je découvris un jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années, me dépassant d'une tête, aux courts cheveux noirs. La timidité me fit rougir et me coupa momentanément la voix. Je me mis à fixer le sol pour cacher la gêne que je ressentais toujours en présence d'inconnus. Et ce type était l'exemple même de l'inconnu.
- Salut, fit-il. Je m'appelle Éden. Et toi ?
Nouvelle bouffée de panique. Je déglutis. Il m'observait sans rien dire, ce qui ne m'aidait pas me calmer.
- Youhou ! Tu m'entends ?
Je hochai la tête et réussis à retrouver assez d'assurance pour bredouiller :
- Je sais plus...
Sans que je puisses m'en empêcher, la situation m'apparut très clairement et je me mis à pleurer de découragement. Éden me prit contre lui et me chuchota :
- C'est pas grave. Ça va te revenir.
J'essayai de respirer, mais les sanglots m'étouffèrent à nouveau et je perdis complètement pied. Je passai un certain temps à sangloter dans son tee-shirt, mais il semblait s'en ficher et je finis par me sentir mieux. Je reculai d'un pas pour remettre une distance raisonnable entre lui et moi, effaçai les traces de ma crise sur mon visage avec le dos de la main et reniflai.
Maintenant que mon cerveau semblait fonctionner à peu près normalement, je pus réfléchir à mon problème et la solution me sauta dessus brusquement.
- Ivan. Je m'appelle Ivan Shynn. Et j'ai treize ans.
Éden me fit un sourire et répondis :
- Enchanté. Je vais t'expliquer ce que tu es et pourquoi tu es ici.
Notre Terre est malade... La population a été décimée, victime de ses propres inventions.
Les fameuses Intelligences Artificielles, autrefois humaines, ont tenté de prendre le pouvoir par la violence, avec comme alliés une armée de robots. Les combats faisaient rage dans le monde entier. La population, prise au dépourvu et réduite par une série d'épidémies et de catastrophes naturelles, n'était même plus en état de se battre.
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Post Apocalyptique
Science Fiction《 Le futur dont on parlait tant jadis est devenu présent...Et il est loin d'être aussi idyllique que promis. Le monde tel que nous le connaissions n'est plus que chaos et désolation. Notre Terre est malade...la population a été décimé, victime de se...