《 Zoey : 2.2 》

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Je suis réveillée par la sonnerie stridente. J'ai mal à la tête,
la nausée et la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de me recoucher et de me rendormir pendant mille ans.
Mais je me lève pour aller au réfectoire, déjà presque plein. Je m'assois à la table de ma brigade en saluant tous ses membres. Seulement, un de nous manque au tableau :
-  Où est Eden ?
Ava me montre du doigt une table où est assis seul notre chef.
Je fronce les sourcils, perplexe : Eden n'a jamais été particulièrement ouvert ni jovial, et il lui arrive d'être contrarié mais je n'avais jamais vu cette expression sur son visage : un mélange de peur, de colère et de forte inquiétude. Je me demande ce qu'ont bien pu lui dire nos supérieurs pour le mettre dans cet état.
Mais j'ai bien vite ma réponse puisque, une fois tout le monde dans le réfectoire, Eden monte sur l'estrade et hausse la voix.
En quelques mots brefs et concis (comme tous ce qu'il fait), il nous explique que les entraînements et les missions sont finis, que nous sommes envoyés à la guerre.

Je regarde Ivan, assis à côté de moi. Ses lèvres sont crispées. Je sais que le même sentiment nous traverse. Un mélange acide de peur de ce qui va arriver et de colère contre ceux qui nous le font subir.
- On va y arriver, je murmure.
Il hoche la tête mais fronce les sourcils. À l'évidence, il ne croit pas vraiment ce que je dis.
- Je m'y attendais un peu, avoue Ivan.
- Oui, on ne pouvait pas s'entraîner comme on le fait jusqu'à la nuit des temps.

Le brouhaha dans le réfectoire ne s'est pas arrêté. On dirait même qu'il s'intensifie de plus en plus, s'insinuant dans toutes les parties de mon cerveau. Les autres futurs soldats tempêtent, crient, pleurent un peu et posent des centaines de questions auxquelles Eden ne répond pas....
Je revois les gardes qui sont venus me chercher, les bruits, les cris. Ma tête me lance affreusement. Un goût âcre de répand dans ma bouche et me donne la nausée. Je sens une main large et rassurante se poser sur mon épaule. Celle d'Ivan.
- Ça va ? Demande-t-il.
Je me mord les lèvres et acquiesce. La douleur me quitte peu à peu. J'ai encore le goût âcre de la peur, de la tristesse et de l'abandon dans la bouche mais je sens Ivan à côté de moi, sa présence rassurante, son visage tellement familier et son sourire encourageant.
La mort nous attend sûrement quelque part, bien plus proche que nous le pensions. Mais au moins, je ne suis pas seule.

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