The 100 : OS ships

Kabby

La lumière lui faisait plisser les yeux. Elle ne pouvait ouvrir les paupières sans que sa tête ne se mette à bourdonner abominablement. Tout était beaucoup trop éclairé, d'une lumière aussi blanche que la neige et aussi brûlante que le soleil.

Les rayons la brûlaient, la piquaient de toutes parts. Sa peau la démangeait, comme s'il s'agissait d'une enveloppe artificielle qu'elle devait retirer. Mais à chaque fois qu'elle frôlaient son corps, une douleur indescriptible la transperçait.

Et puis soudain, plus rien. Plus de souffrance.

La lumière, elle aussi, avait faibli, et elle pouvait à nouveau ouvrir les yeux.

Mais tout était noir autour d'elle. Elle fut prise de frissons. Elle sentit alors une force derrière elle, invisible, la poussant à avancer dans les ténèbres qui l'entouraient. Elle tenta de résister, mais cette force était plus puissante que le plus violent des vents, sans pour autant courir sur sa peau comme le faisaient les souffles d'air.

Alors, ne pouvant plus lutter, elle se laissa emporter. Mais à peine avait-elle fait un pas qu'une nouvelle vague de douleur la traversa et explosa à l'intérieur de son corps, de sa poitrine, lui arrachant un hurlement, alors qu'un flash de lumière l'éblouissait. Ses jambes ne supportant plus son poids, elle se laissa glisser au sol et se recroquevilla sur elle même, la tête entre les genoux. Des larmes de douleur laissaient des sillons salés sur ses joues. Un bruit strident lui vrillait les oreillers ; elle avait l'impression que quelqu'un se servait d'une perceuse juste à côté d'elle ; ou même peut-être à l'intérieur de sa tête.

Elle tenta d'échapper au bruit en mettant ses mains sur ses oreilles, mais il ne diminua pas , au contraire, elle le sentit s'immiscer dans son esprit, de plus en plus profondément...

"Abby !"

Elle crut entendre quelque chose. Un appel. Son nom. Mais cet appel était-il vraiment réel ? N'était-ce pas simplement son imagination ? Peut-être voulait-elle tellement qu'on lui vienne en aide qu'elle se mettait à entendre des voix.

"Abby !"

Encore cette voix. Ce ne pouvait plus être son esprit. Quelqu'un était là, avec elle, et il venait de hurler son nom. Quelqu'un venait la sauver. Même le bruit de perceuse insoutenable avait quelque peu diminué. Elle redressa la tête, et reprit espoir. Ce n'était pas terminé. Si elle n'avait plus la force de se battre, quelqu'un allait le faire pour elle.

"Abby !"

La voix était plus forte, plus claire ; pourtant elle ne parvenait toujours pas à la reconnaître.

A chaque appel de l'inconnu, elle retrouvait des forces. La douleur diminuait, le bruit de fond s'amenuisait, jusqu'à qu'elle ne l'entende presque plus.

Alors, enfin, elle le vit. Son sauveur. Il était apparu dans le brouillard qui, sans qu'elle ne l'ai remarqué, l'avait à présent entouré, formant une sorte de brume blanche remplaçant les ténèbres.

Il courut vers elle et, à mesure qu'il s'approchait, ses traits se faisaient plus nets.

Bien sûr, songea-t-elle quand elle le reconnut enfin.

Comment avait-elle pu ne pas deviner plus tôt son identité ? Elle aurait pourtant du savoir qu'il tait le seul à être assez fou pour la sauver sans penser à sa propre sécurité.

Arrivé devant elle, il la regarda dans les yeux, avant de tendre la main pour l'aider à se relever. Elle se réfugia contre son torse, et sentit ses bras l'entourer d'une chaleur protectrice. Elle enfouit sa tête dans le creux de son épaule, et se sentit rassurée à l'instant même où elle sentit la main de l'homme caresser doucement son dos. Plus rien ne pourrait l'atteindre, tant qu'elle restait blottie contre lui.