Destin •}1{•

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"But i don't want to be a monster, i'm not a monster, monster, no..." -Monster, Henry.

Ma robe -reflétant les rayons épurés de la lune- brillait de mille feux à travers le rideau d'arbres et de feuillages que constituait la zone forestière tout autour de moi. Racines par-ci, troncs par-là, j'esquivais avec agilité et souplesse les obstacles naturels qui me bloquaient la route, malgré l'handicap que mon vêtement me procurait, alors que les branches des feuillus à mes côtés s'accrochaient -comme des désespérés- à ma longue robe noire bouffante. Entre déchirure et coupure, ma course folle devenait de plus en plus éprouvante, sentant l'adrénaline de mon corps qui épuisait ses dernières réserves.

— Eh purée, ne puis-je m'empêcher de dire, haletante.

Mes pieds nus glissaient sur la terre et les brindilles comme une patineuse de vitesse professionnelle sur la glace, ayant été dans l'obligation d'enlever mes magnifiques escarpins de couleur noire fade -que je trouvais beaucoup trop haut- pour ne pas me tordre une cheville en courant. Qui serait assez idiote de courir en talon haut?

Sûrement moi. Mais pas aujourd'hui.

Surtout que la mort cognait à ma porte, je ne pouvais me permettre une seule erreur.

Toujours en me faufilant dans les bois comme un ninja, je ne pus retenir mon intelligence d'analyser quelque chose que j'aurais probablement voulu ne pas remarquer pour ne pas me déstabiliser et ainsi freiner ma course. Malheureusement pour moi, le destin s'était jeté avec furie sur mon être et me permit alors de sentir mes muscles se tendre à l'entente de plusieurs pas derrière moi se rapprocher dangereusement. Déjà que mes muscles de jambes me brûlaient atrocement, je ne pouvais accélérer tout en gardant le rythme. J'étais à bout et beaucoup trop fatigué. C'était donc dans un dernier élan pour les éloigner de moi que je sprintai, m'enfonçant encore plus dans la forêt danse et profondément obscure.

Le silence qui régnait dans la noirceur de cet amas d'arbres et toutes autres sortes de plantes, ne fit qu'augmenter mon stress du début.

Quelque chose clochait. L'ambiance venait subitement de plomber. Trop subitement.

Puis, une petite dose d'intelligence me prit la tête et je pus constater que ce quelque chose était à la fois le pur bonheur et la frayeur la plus extrême:

je n'entendais plus les pas précipiter de mes poursuivants.

Suspect. Même beaucoup trop.

Je ne ralentis pas pour autant, me fiant à mon instinct qui me criait que le danger était encore présent.

Triste.

C'était donc à ce moment-là que mes jambes me lâchèrent dû à la rencontre avec une racine, et je plongeai en avant. 

Ma concentration commençait à avoir des failles.

J'avalai de la terre et des feuilles mortes du mois d'octobre alors que je fermai les yeux un court instant, sentant la peau de mes deux paumes de main ainsi que le côté droit de mon visage s'éraflait sur l'écorce des morceaux de bois qui était sur mon passage. Un déchirement sinistre qui fendit l'air résonna alors dans la nuit comme une flèche traversant la noirceur dans tout son intégralité, ne laissant qu'après ce bruit l'orage qui était sur le bord d'éclater. Un orage à l'intérieur de moi.

Une flèche. C'était ça, le bruit.

Après avoir terminé ma glissade sur le sol, la vitesse et la facilité avec laquelle la flèche me traversa le ventre me surpris, avant qu'une douleur encore plus intense que mes jambes en fourmillement se rendit jusqu'à mon cerveau sur le bord de surchauffer et me fit suffoquer de souffrance. Les bras de chaque côté de ma tête, les jambes repliées, je criai de douleur, sentant un liquide chaud et visqueux se rendre jusqu'à ma cuisse droite d'où la robe était remonté à cette hauteur ainsi que mon bras droit dénudé, sûrement salies et remplies de petites entailles. Les larmes entrèrent vite au spectacle en sentant l'odeur nauséabonde de la terre et sang mélangé qui pourrait très certainement me rendre malade.

Rose étincelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant