Confusion •}5{•

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"Let's take our time tonight, girl, above us all the stars are watching..." -Versace on the floor, Bruno mars

J'ouvris les yeux sans vraiment avoir eu l'impression de les avoir ouverts, alors que le noir le plus complet occupait ma vue. J'étais installé sur quelque chose d'étonnement très confortable, d'où une furtive pensée me traversa la tête.

Je n'étais probablement plus sur la chaise verticale de la torture.

Suite à cette pensée, une autre me transperça le crâne, apportant avec elle un douloureux martèlement sur mes tempes et me fit réfléchir pour encore un petit moment.

Où étais-je?

Malgré mes deux paupières repliées, je ne pouvais voir que de la noirceur et juste à cet instant, un message de panique s'envoya à mon cerveau, faisant palpiter mon coeur un peu plus, n'ayant jamais été aveugler par l'obscurité pendant si longtemps.

Étais-je devenue aveugle?

Sans grand contrôle sur moi-même, je me relevai pour m'assoir sur le -que j'avais déduit comme- matelas d'une vitesse incroyable, les jambes dépliées de toute leurs longueur, avant qu'une fulgurante déchirure au niveau du haut du corps ne me fasse plier en deux. Tenant la couverture -qui me couvrait il y a quelques instants- entre mes deux mains, je me mordis fermement ma lèvre inférieure pour m'empêcher de gémir face à cette douleur non identifiée.

Je me recouchai presque immédiatement, emportant avec ma chute -bien malgré moi- la douleur, lorsque dès le recontacte de mon dos dénudé avec l'enveloppe du lit, les souvenirs de ce qui s'était passé revinrent en flash.

Instinctivement, comme pour en prouver la réalité de la chose, j'apportai ma main gauche vers mon biceps droit d'une lenteur qui pouvait facilement être en compétition avec une tortue et finit par toucher un bandage enroulée tout autour.

Malheureusement, ce n'était pas un rêve comme je l'avais espéré.

D'une surprise sans égard, lorsque ma main entra en contacte avec le tissu qui enveloppait mon muscle, plus aucune souffrance ne se déclencha, provoquant -à cette simple réflexion- un frisson de bonheur.

Je passai ma main sur mon corps, décidé de savoir ce que je portais, avant de me rendre compte qu'un autre bandage bandait ma poitrine dégarnie d'un chandail et d'une brassière. Supposément étais-ce pour mon truc en plastique dans le dos que je sentais me suivre à chaque fois que j'effectuais un mouvement.

Par contre, étonnamment, j'avais toujours mon jogging, d'où la délicieuse texture me glissait sur la peau, me réconfortant -sur le moment- que la personne qui s'était occupée de moi avait une conscience et ne m'avait pas laisser complètement nue. Je pouvais sentir sous mes doigts, rendu à la hauteur de ma cuisse, un objet, dure, me remémorant le moment d'où le soldat m'avait arraché deux morceaux de peau pour installer les bidules qu'il aimait bien appeler "électro-onde". Un horrible souvenir, je devais bien l'avouer.

Me décidant à m'activer pour avoir des réponses à mes questions, je me remis doucement en position assise, alors que l'agonie -d'il y avait quelque temps- avait totalement déserté, puis, sorti mes jambes de sous la tendre et chaleureuse doudou pour déposer mes pieds sans chaussettes sur le sol aussi froid que de la glace.

Sûrement étais-ce du béton comme tout le bâtiment en fait.

Les mains appuyées sur le rebord du lit, je pris sur moi et me levai sans empressement et ayant été beaucoup trop lente à réagir, je m'affalai sur le sol dans un bruit sourd, étant atterrie sur mon bras fraîchement déchiqueté par le psychopathe de la dernière fois. La douleur décida à ce moment de se réveiller, activant mes tourments de partout. Je ne voyais toujours rien, alors que des spasmes électriques parcouraient chaque parcelle de mon pauvre corps qui se tordait sur le plancher, revivant le même instant lorsque le jeune docteur avait mis en marche le courant.

Rose étincelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant