Rose étincelle

Inconscience •}7{•

"I've wasted my nights, you turned out the lights, now I'm paralyzed..." -Payphone, Maroon 5

Je me réveillai enfin. Ou plutôt, encore. Un peu écoeuré de toujours dormir, j'ouvris finalement mes deux orbites rouges, découvrant un plafond blanc mal éclairé, comprenant immédiatement que nous étions la nuit. La fenêtre à ma droite confirma ma pensée, voyant de belles étoiles qui illuminaient le ciel de leurs éclats magiques. Un bruit régulier et incessant d'une machine comme à l'hôpital me fit tourner la tête vers la gauche d'où je pus percevoir un engin qui me disait le rythme de mon coeur et autres choses que je ne comprenais pas. Je remarquais aussi une aiguille plantée dans mon bras d'où un tube était relié à une poche contenant un liquide transparent d'où la provenance m'était inconnue. Étais-je tombé sans connaissance? Sûrement.

Puis, tout me revint en mémoire. J'espérais ne pas trop à avoir à revenir trop souvent ici, je détestais la senteur de médicaments et de produits désinfectants comme la plupart des personnes.

Sans m'y être préparée, de multitude de questions proclamèrent des réponses que je n'avais pas dans ma tête, alors qu'aucune barrière ne pût toutes les retenir, me décourageant un peu plus à chaque question posée.

N'avais-je pas le droit à un livre d'instruction pour vampire ici? Et si je pouvais enflammer ma couette sans le faire par exprès, comment allais-je faire pour l'éteindre? Ma salive en avait-elle le pouvoir? Et que ferais-je si je ne pourrai plus jamais profiter du soleil l'été comme j'aimais bien le faire? Avais-je maintenant la capacité d'hypnotiser des gens? Et le sang? Allais-je devoir en boire à chaque deux minutes?

Mon cerveau allait disjoncter à ce rythme.

La porte un peu plus loin à ma gauche -que je venais tout juste de voir- émit un léger bruit avant de s'ouvrir, alors qu'une infirmière assez jeune et aux cheveux bruns attachés entra dans la pièce, me tournant le dos pour la refermer. Je pris sur moi pour me fermer les yeux, faisant semblant de dormir pour ne pas la déranger, devinant bien évidemment qu'elle venait pour en voir ma condition. Sans pour autant regarder, j'entendais ses pas taper sur le sol délicatement, presque imperceptiblement, alors que son souffle régulier emplissait ses poumons et ressortait par son nez. Tout proche de moi, je l'entendais vérifier mon état en regardant sur la machine qui faisait du bruit, papier et crayon en main, écrivant des choses sur celle-ci, alors que je pouvais sentir une douce odeur sucrée de miel, sûrement était-ce son délicieux parfum.

J'entendais son bras se rapprocher de moi, froissant sa blouse blanche un tout petit peu, mais qui n'échappa pas à mes oreilles surdéveloppées, alors que mon coeur battait à la chamade à l'intérieur de moi sans éveiller les soupçons chez la jeune femme, sans que le moniteur n'émette un moindre bruit trop rapide qui aurait pu me trahir.

Peut-être étais-ce le sien?

Je pouvais sentir sa chaleur corporelle s'approcher de moi tendrement, alors que l'odeur enivrante emplissait mes narines goulûment, me rendant folle de savoir quelle sorte de parfum elle avait bien pu mettre. Une main douce et froide entra en contact avec mon front, l'odeur addictive devenue trop intense, je ne pus m'empêcher de lever les deux mains vers elle et de l'agripper, approchant son corps du mien pour profiter d'encore un peu de ce délice d'effluves mielleux.

Sa respiration était devenue saccadée, envoyant des secousses d'airs dans mes cheveux, ayant relevé la tête pour en aspirer la senteur.

Goûter à ce plaisir était tout ce qui se trouvait dans ma tête.

Passant ma langue sur cette odeur, alors que l'infirmière essayait de se débattre sans trop savoir pourquoi, je resserrai mon emprise et je mordis dans ce fruit à l'arôme exaltant, croquant comme dans une pomme, aspirant le jus de celle-ci qui me provoquait une excitation sans égale. La saveur était exquise, remplissant de son jus ma bouche alors que j'avalais tout rond à chaque grande gorgée de cette excellente pomme. Les yeux toujours fermés, je sentais le corps -que j'avais enveloppé de mes bras- perdre peu à peu de sa force, alors que j'en voulais toujours plus de ce fruit plus que divin, jusqu'à la dernière goutte de ce fruit rouge arrondi, lâchant ma prise sur celle-ci lorsque l'odeur n'y était plus.