Le 14 février. Le jour maudit par excellence ! Des petits cœurs, des mots d'amour, des bisous, des chocolats (immangeables la plupart du temps)... Cette quantité de niaiseries et d'imbécillités me donne envie de vomir.
Elles devraient s'entendre, les pimbêches du bureau à déblatérer des idioties pareilles : « Je suis sûre qu'il m'a prévue une incroyable soirée avec bougies, champagne et cadeaux ». Foutaises !!!
Qu'on se le dise une bonne fois pour toute, la saint Valentin c'est commercial. C'est qu'ils en font des bénéfices les fleuristes, pâtissiers et bijoutiers. Et attention, si l'homme a le malheur d'oublier la date, on démarre une troisième guerre mondiale ! Le jour le plus stressant de leur vie !
Alors il y aura toujours celles qui essaieront de les faire déculpabiliser en leur disant que ce n'est pas grave, que c'est même mignon d'être tête en l'air. Ne vous y fiez pas : à l'intérieur, elles ont envie de vous assassiner. Méfiez vous si c'est elle qui prépare le repas du soir, le cyanure ça revient à la mode.
Je sors à peine de chez moi que ces imbéciles de marchands de roses me sautent littéralement dessus. Après avoir envoyé balader je ne sais combien de ces individus, je passe les portes métalliques. À l'intérieur, c'est pire que dehors. De la stupidité, croyez moi j'en ai vu, mais alors là on touche le ciel. Jusqu'à présent, le numéro un avait été cet ignare de Jean-Michel Poissard, un stagiaire à l'époque, qui s'était coincé le doigt dans la photocopieuse. Il était donc parti avec cette dernière, direction l'hôpital. Il n'a ensuite pas fait long feu dans l'entreprise.
Bon, revenons à l'instant présent avec des tas et des tas de discussions inintéressantes et futiles de la part de l'hôtesse d'accueil, des assistants, des clients... Je me précipite dans mon bureau que je ferme à clé. Je peux enfin souffler.
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Oh non ! Non, non, non ! Plus d'encre dans cette fichue imprimante ! Je vais devoir sortir de mon bureau, de mon refuge, de ma tanière, de ma seule protection envers cette journée si abominable. J'avais tout prévu pour passer la journée enfermée. Allez courage Ashley !
Je m'avance vers la porte, l'entrouvre, jette un regard vers l'extérieur : personne. Je fonce vers le bureau d'Agatha. Je sais qu'elle range les cartouches à cet endroit. Je les récupèrent et me prépare à faire marche arrière quand mon dos percute quelqu'un. Je me retourne et... Et merde ! Le type de l'ascenseur. Il m'adresse ce fameux sourire capable de faire fondre un glaçon. Dommage pour lui, je suis un iceberg.
- Mademoiselle Collins c'est bien ça ? Me demande t-il charmeur.
- Monsieur Gates c'est bien ça ? Je lui réponds d'un air que j'espère condescendant.
- Exactement. Petit problème de cartouche à ce que je vois, dit-il avec une lueur d'amusement dans les yeux.
- Rien qui ne puisse être réglé. Si vous voulez bien m'excuser, je ne lui laisse pas le temps de répondre et pique un sprint en direction de mon bureau. Je fais déjà un effort pour être courtoise, ne me demandez pas non plus de faire la conversation !
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La Rencontre
HumorAshley a tout ce qu'elle a toujours voulu : elle habite à New York, dans un appartement luxueux, et elle a décroché le job de ses rêves. Un seul petit détail vient perturber ce cadre idyllique : elle déteste les hommes. Tous, sans exception. Jusqu'a...