Chapitre 5

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Ça vous est déjà arrivé de vouloir mettre une gifle à quelqu'un pour lui faire regretter l'absurdité de ce qui vient de lui sortir de la bouche ? Car moi, c'est exactement ce que je crève d'envie de faire, là, maintenant. Mais frapper son patron est sûrement un sérieux motif de licenciement alors, je garde mon calme et tente d'expliquer à cet inconscient que d'organiser une soirée de lancement pour un nouveau produit en dix jours seulement est tout bonnement impossible.

Ne vous habituez pas à ce genre vocabulaire car, croyez moi, je ne l'emploie pas souvent. En réalité, je n'ai jamais réellement été confronté à l'impossible ; enfin à l'impossible du possible. Rassurez vous, je sais que manger un kilo de burritos en trente-six secondes est impossible. Je connais le sens littéral du mot "impossible" mais je ne l'ai jamais vraiment rencontré dans ma vie. Dans quelle situation ? Je réussis tout ce que je fais. Enfin, pour le moment, car faire la publicité d'une soirée aussi important et qui est prévue pour dans moins de deux semaines, c'est infaisable.

- Enfin Ashley, ça n'a pas besoin d'être la soirée de l'année. Une centaine de personnes tout au plus fera amplement l'affaire. Tente t'il de me rassurer alors que nous sommes assis face à face, seulement séparés par son bureau.

- Ça reste une centaine de cartons d'invitation à envoyer, au moins une trentaine de voyages à organiser et de chambres à réserver. Il me faut plus de temps. Je ne peux pas tout gérer en dix jours.

- Enfin, ne faites pas plus bête que je ne le suis ! Bien sure que c'est impossible à faire ! Lance t-il avec décontraction. J'avoue que je ne comprends plus rien à ce qu'il me raconte. Organiser ça toute seule n'est pas réalisable, mais heureusement Monsieur Gate s'est proposé pour vous prêter main forte. C'est normal, après tout, c'est son travail de préparer ce genre d'événement.

Je le regarde fixement sans rien dire pendant une bonne dizaine de seconde, il faut le temps que je digère l'information. Mon pic de stress viens de remonter en flèche rejoignant celui d'irritabilité. Une tâche impossible avec Dents Blanches...juste parfait. Outre le fait que personne ne soit assez qualifié dans ce domaine pour m'apporter une quelconque aide, comment vais je supporter de l'avoir avec moi enfermé dans un bureau sans vouloir lui faire ravaler son sourire. Allez y, amenez moi les burritos, se serait plus probable que j'y arrive.

Je dois être perdue dans mes pensées depuis un bon moment car M. Conrad me regarde bizarrement. Je me défige et lui répond l'inverse de ma pensée :

- Si il est là pour m'épauler, je ne vois pas le problème. Je me lève précipitamment et le salue avant de quitter le bureau énervé. Qu'ai-je fait ? Si je sais ce que j'ai fais. Je viens de signer mon arrêt de mort. Le Titanic va couler et moi avec.

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