Plus jamais d'alcool ! C'est décidé : j'arrête ! Regardez où cela nous mène ! Moi dans la chambre d'un inconnu, dans son lit pour être précis.
Alors c'est évident que sur un malentendu cette situation pourrait être intéressante. Mais là je suis seule dans le lit, encore habillée et avec un mal de crane pas possible !
Il est très tôt le matin à en juger par l'obscurité que j'aperçois à travers la fenêtre.D'accord, première étape : trouver quelque chose à se mettre. Pas facile lorsque l'on se trouve dans le noir complet. Quoi ? Allumer la lumière ? Bande d'inconscients ! J'espère ien que ce ne sera jamais à vous de sauver le monde car la discrétion ça n'est pas votre fort. Bingo ! Une armoire. Bon je n'ai réussi qu'à trouver une chemise et un pantalon trois fois trop grand mais c'est mieux que rien.
On peut passer à l'étape suivante : la localisation des effets personnels. Il ne sont apparemment pas ici. Allez courage ! Je suis prête. Je pose la main sur la poignée, la baisse quand... A vous aussi cette situation vous semble familière ? Ah oui, mon premier jour de travail après mon séjour à l'hôpital.
Quoi qu'il en soit cette fois-ci je ne me laisserais pas surprendre. J'ai en moi la discrétion du tigre et la vitesse du jaguar. J'ouvre la porte et m'engouffre dans une pièce que je devine étant le salon. Le parquet craque. Bon, pour la discrétion on repassera. J'aperçois mon sac Vuitton sur une chaise en face de moi. Je m'en empare et à cet instant les lumières s'allument.
- Bonjour, me salue une voix un peu trop familière à mon goût.
Et merde ! Pourquoi est-ce James Bond ça ne lui arrive jamais ça ? Il pourrait s'infiltrer dans la maison blanche personne le verrait. Moi je n'arrive même pas à traverser un salon !
- Bonjour, je répond sans me retourner.
- Je suis habillé si c'est ce que vous craignez, me dit-il, un sourire dans la voix.
- Ce n'est sûrement pas ça qui m'aurait arrêtée, répliquais-je en me retournant avant d'avoir pu savoir ce que je disais. Étrangement l'expression « tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler » prend soudain tout son sens.
Ethan affiche une expression amusée ou moqueuse...je ne saurais le définir.
- Je n'en doute pas une seconde mademoiselle Collins, Comment vous sentez vous ?
- Bien. Merci ..... pour hier......je crois, je déclare avec difficulté. Oui les remerciements c'est pas mon truc.
- Vous croyez ? Je vous ai retrouvée endormie au milieu d'un couloir, vous ai sauvé, ai pris soin de vous en parfait gentleman et ça ne vous suffit pas ? il déclare d'un air taquin.
- Que se soit bien clair, ramener une fille inconsciente dans sa chambre puis la déshabiller sans son consentement n'est pas ce que j'appelle se comporter en parfait gentleman.
- Que se soit bien clair, laisser une femme inconsciente et ivre morte dans un couloir ne l'est pas non plus, répond t-il du tac au tac.
Cette répartie, bien que distrayante, commence clairement à me taper sur les nerfs.
- Très bien vous avez gagné. Vous avez sauvé une vie hier. Laissez moi quelques instants que je passe un appel pour qu'on puisse vous décerner une médaille, j'ironise en faisant mine de sortir mon portable de ma poche arrière.
- Ne vous en faites pas, votre semi-merci me convient pour l'instant. Vous souhaitez manger ? conclut-il en se dirigeant vers la cuisine ouverte.
Ma gueule de bois me rendant plus que légèrement nauséeuse, je préfère décliner poliment.
- Non merci. Croissants et téquila c'est pas un super mélange.
- Tequila, vraiment ? Je vous voyez plus avec un verre de vin rouge au coin du feu, me dit-il avec une pointe d'amusement, dos à moi. Du café ?
- Volontier oui merci. Bah quoi ? On refuse pas une tasse de café. Règle n°6.
Il me donne alors une grande tasse fumante de café noir. Juste parfait...manque juste... je m'empare de trois sucres précédemment disposés dans un récipient en inox sur ma gauche. Ça c'est un bon café !
- Vous êtes célibataire ?
Je m'étouffe avec la gorgée que je m'apprêtais à avaler. Pardon ?
- Je vous demande pardon ?
- Vous êtes célibataire ? Parce que si votre mec doit venir me casser la figure car vous avez dormi dans ma chambre, j'aimerais m'y préparer.
Est-ce que c'est censé être drôle ? Et merde, l'humour moi j'y arrive pas. En tout cas son humour j'y arrive pas ! Bon allez, donnons une réponse brève et concise.
- Euh...Non...Enfin si...Non je n'ai personne. Les hommes c'est pas trop mon truc.
C'est à son tour de recracher son café.
- Enfin si ! Les mecs c'est mon truc, même carrément mon truc. Mais...c'est compliqué...J'ai..
Bon, pour le bref et concis on repassera.
- Je ne compr...commence t-il.
- Je suis une hétéro célibataire !
Ah bah là, on ne peut pas faire plus clair. Et toc ! Mais est-ce qu'il se moque de moi ? Cet espèce d'ignare ricane, sa tasse au bord des lèvres.
- C'est bon, vous avez fini ? dis je plus que gênée.
- Vous êtes incroyable ! dit-il en me regardant bizarrement.... presque avec...affection ?
Ok. Stop. Ma bonne humeur s'éteint aussi vite qu'elle était arrivée. Tout cela va beaucoup trop vite pour moi. Je me renferme totalement sur moi et mon cerveau opte pour une position de défense. Je n'entends plus rien et ne perçois plus rien de ce qui m'entoure clairement. D'accord on se calme... Règle n°17 : on ne fait pas d'attaque de panique dans la cuisine d'un quasi inconnu. Respire...Respire....
- Ashley ? Ashley, vous m'entendez ?
Je sors soudainement de ma torpeur et prend conscience que Ethan tente d'attirer mon attention.
- Ashley vous allez bien ? me demande t-il d'une voix douce.
Je pose d'une main tremblante ma tasse sur le comptoir.
- Je suis désolé. Il faut que j'y ailles, annonçais-je d'un ton froid.
Je quitte la cuisine, récupère mon sac et me dirige vers la porte d'entrée.
- Ashley attendez ! M'interrompt Ethan d'une main sur l'épaule qui me contraint à lui faire face. Est-ce que j'ai fais...
Je ne lui laisse pas le temps de finir :- Merci pour hier soir et ..ce matin... on se voit plus tard.
Je tourne les talons et sors de la suite avant qu'il n'est pu m'arrêter. Craignant qu'il tente de me rattraper je cours jusqu'à l'ascenseur et m'enfuis comme une voleuse.
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La Rencontre
HumorAshley a tout ce qu'elle a toujours voulu : elle habite à New York, dans un appartement luxueux, et elle a décroché le job de ses rêves. Un seul petit détail vient perturber ce cadre idyllique : elle déteste les hommes. Tous, sans exception. Jusqu'a...