This Is Our Song

Chapitre 10

Deux heures, trois bières et trois whiskys plus tard, nous sommes de retour chez Eliott. De la cuisine nous parviens le tintement des casseroles que Lison fait chauffer. Elle laisse ses fourneaux pour nous accueillir.

- Salut Maya ! Tu as fait bon voyage ?

Son sourire jovial plaqué sur le visage, elle me prend dans ses bras.

- Oui, merci, je réponds en souriant.

- J'espère que tu as faim. J'ai fait des spaghettis à la bolognaise, une valeur sûre.

- C'est parfait.

Eliott la suit dans la cuisine, et je fais un aléa dans ma chambre pour poser mes achats. Dans la pièce de vie, la table est déjà dressée, la casserole fumante au centre.

- Alors, quelles sont les nouvelles en France ? Ta mère va bien ? s'enquiert Lison

- Maman va bien. Je l'ai laissé en bonne compagnie, elle a rencontré un homme.

- Ton frère m'a raconté. Tu la rencontré ?

- Ouais, ses enfants aussi.

Je prends place à table, devant l'assiette de pâtes fumantes qu'Eliott me sert.

- Ils sont cools ? demande-t-il. Ils ont quel âge ? Maman ne m'a pas dit.

- Lola a 8 ans, Evan en a 12 et Mélanie 15. Ils sont sympas, mais Mélanie a un caractère... spécial.

- C'est l'âge qui veut ça, commente Lison.

- Sans doute.

Elle prend place sur la dernière chaise vacante, et nous mangeons en abordant les dernières anecdotes de nos existences.

- Maya a un copain, fini par annoncer Eliott.

- Ça n'est PAS mon copain, je corrige, agacée.

- Il s'appelle William, elle l'a rencontré au concert d'Adrian Falls.

- Vraiment ? se réjouit Lison. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas eu de copain apparemment. Je trouve ça génial.

Un soupire m'échappe.

- Ça n'est pas mon copain. Et il ne s'appelle pas William, je lance sans réfléchir.

- Comment ça ? Tu l'as inventé ? se moque Eliott.

- Mais non, c'est Adrian Falls.

Son expression se fige un instant, le temps que l'information chemine jusqu'à son cerveau, et il pouffe.

- Ouais, et moi Michael Jackson.

- Voilà pourquoi je ne te l'ai pas dit, je savais pertinemment que tu ne me croirais pas, dis-je sans plus de conviction. Mais c'est toi qui parle de le rencontrer, alors tu ne t'étonneras pas, je t'aurai prévenu.

Le repas se termine dans un silence où chacun est perdu dans ses pensées, après quoi je file me coucher, épuisée.

*

- Maya, réveille-toi.

Cette voix qui chuchote à mon oreille m'est familière. La personne a qui elle appartient me secoue doucement, jusqu'à me sortir de ma torpeur. J'émerge, et distingue les traits de Lison dans la pénombre.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? dis-je en me redressant.

J'attrape mon portable, 8h du matin. J'ai bien dormi, d'un sommeil profond, mais carrément pas assez. J'ai la tête lourde et mes yeux, à peine ouverts, peinent à ne pas se refermer.