Chapitre 11

8 0 0
                                    

- C'est quoi le programme du jour ?

Je m'engouffre dans la voiture et Eliott démarre pour une destination inconnue.

- Aujourd'hui, je t'emmène dans le Vieux-Québec, mon endroit préféré au monde après mon lit. Il faudra aussi qu'on passe faire des courses. Je l'ai promis à Lison et je vais finir par passer la nuit dehors si je ne le fais.

Eliott s'engage sur des routes de plus en plus urbaines, bordés d'habitations et encombrées de véhicules. Il tourne dans des ruelles, à la recherche d'une place pour se garer. Déjà, j'ai l'impression d'avoir pénétré dans un autre lieu, plus rustique.

- En premier, on va visiter les Fortifications-de-Québec et la Citadelle. Après on ira manger un bout dans un restau la rue Saint-Jean ou Saint-Louis, je ne sais pas encore.

- Comme tu veux. De toute façon je n'ai aucune idée de ce dont tu me parles, ni de qui est le meilleur entre Jean et Louis.

Mon commentaire le fait rire. De l'index, il pointe une sorte de grande forteresse a la toiture verte qui se dessine dans le pare-brise.

- C'est le château Frontenac.

Le bâtiment surplombe la ville de toute sa hauteur, tel un mont au milieu d'une vaste plaine. J'adore ce genre d'infrastructure, imposante, puissante et remplie d'histoire.

- On va le visiter ? je demande.

Il rit.

- Non, c'est un hôtel.

- Ah.

Pour moi, transformer un si beau monument en un simple logement, qui voit défiler tout un tas de personnes plus ou moins respectueuses du lieu, constitue un vrai gâchis. Tout de suite, il m'apparait moins majestueux.

- Dommage, c'était beau.

- Ouais, je me suis dit la même chose la première fois. On se gare là et on continue à pied, dit-il.

Eliott s'engage dans un créneau. La place est juste assez large pour la voiture, mais après avoir tourné en rond de longues minutes, nous n'aurions sans doute pas pu espérer mieux.

Arrivés aux fameuses fortifications, un guide nous réceptionne afin de commencer la visite. Nous marchons sur les grands murs de pierres qui encerclent la vieille ville sur près de quatre kilomètres. Le guide nous explique le système défensif de la ville, mais je décroche asses vite, perdue dans la contemplation du paysage hors du temps qui s'étend au-delà les remparts. La couverture de neige qui habille les toits des habitations ajoute de la magie au décor. L'excursion se poursuit jusqu'au parc de l'Artillerie. Des touristes de divers endroits du monde prennent des photos dans tous les angles possibles. Pour ma part, je préfère imprimer chaque image sur la paroi de mon cerveau. Nul cliché ne vaut un souvenir. Je suis charmée par la beauté historique de la ville. Maman serait émerveillée, elle qui fait toujours valoir l'importance de la culture et du patrimoine. D'ailleurs, il serait temps que je l'appelle, même si j'imagine qu'elle ne se porte pas si mal sans moi, puisqu'elle ne m'a pas non plus donné de nouvelles.

La visite s'enchaine avec la Citadelle, la plus importante forteresse britannique d'Amérique du Nord, d'après le guide. Il nous parle des bâtiments historiques comme la Redoute du Cap Diamant, l'un des bâtiments les plus évocateurs de la ville de Québec, la poudrière française ou encore l'ancienne prison militaire. Là aussi, les paysages sont magnifiques. Vue du ciel, la Citadelle est un enchâssement de formes géométriques représentant une sorte d'étoile. Enfin, notre accompagnateur nous laisse parcourir librement les expositions du Musée Royal 22e régiment. Je suis Eliott dans une salle où sont exposées plusieurs centaines de médailles militaires, accompagnées des photos et des biographies de ceux à qui elles ont appartenues. Le silence observé par chaque visiteur marque le respect qu'impose les souvenirs gravés dans chaque mur. Je prends le temps d'enregistrer dans ma mémoire tous les joyaux historiques exposés, je fais le tour de toutes les pièces, au grand dam d'Eliott.

This Is Our SongWhere stories live. Discover now