Chapitre n°3:

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Je reprends peu à peu mes esprits.

J'ai vraiment cru qu'il allait me frapper.

Mais c'était qu'une peur. Ça ne va pas se passer.

Enfin si, cette réalité va se produire, mais à la maison.

Je n'ai pas envie de rentrer. Je ne veux pas revivre cette enfer que je vis depuis plus d'un an déjà.

Mon père est devenu complètement fou. Quand la dépression a emmené ma mère loin de nous, c'est mon père qu'elle a fini par chercher mais elle ne l'a pas mené jusqu'à la mort. Du moins pas encore.

C'est peut-être horrible ce que je vais dire mais..

j'ai envie que cette dépression en finisse, avec mon père, une bonne fois pour toute.

Je ne mérite pas d'être frappée comme ça, c'est moi la mère à la maison à présent, je m'occupe du repas, du repassage, du ménage, de tout.Je fais même des petits boulots le week-end. Et lui il passe ses journées à boire du rhum.

Je préfère me promener dans Séoul, ce soir, je ne vais pas rentrer à la maison, je vais veiller, rester éveiller, danser jusqu'au bout de la nuit !

Je vais aller boire un bubble tea !

Autant me faire plaisir pour me remonter le moral.

Après avoir bu mon bubble tea, je compte m'acheter de quoi manger. Des moshis tiens. Mais je n'ai plus d'argents sur moi.

Je sais, je vais faire en sorte d'en gagner. Je vais faire comme tous ces artistes à Montmartre qui se trouve à Paris, je vais leur montrer mon unique talent qu'est la danse. Peut-être que des personnes voudront bien me donner de l'argent pour me féliciter. Avec ma jambe qui boîte, ça ne va pas être facile, mais je vais faire de mon mieux.

Je décide d'aller sur l'une des grandes places de Séoul. Il y a du monde et de la place surtout.

Mais avant de danser, je me maquille et me coiffe, et utilise mon écran de téléphone comme miroir.

Je sélectionne une musique sur laquelle je danse depuis longtemps, que je connais par cœur. Je connecte mon enceinte au téléphone puis le pose devant moi, par terre.

Puis lorsque les premières notes du morceau commence, mon corps se met à bouger tout seul, comme si c'était une seconde nature de suivre la musique.

Au bout d'une dizaine de secondes, quelques personnes s'approchent de moi pour me regarder danser. Je continue, malgré que ma jambe droite commence à me lancer.

Je suis fière de moi. Mon professeur de danse au lycée me dit que je suis l'une des meilleures danseuses de tout l'établissement. Mais pour éviter de faire de l'ombre aux autres, d'attirer la jalousie des autres, je ne me maquille pas, ne me coiffe pas les cheveux, je m'habille n'importe comment. Car lorsque j'étais petite, on me harcelait car tous les adultes m'appellaient « la petite poupée ».

Mais quand je suis à l'extérieur, quand je sors, c'est différent, je suis une autre personne. Je suis maquillée, coiffée, bien habillée. Surtout pour mon boulot où je suis serveuse dans un café réputé de Séoul. On doit au moins être bilingue et vu que je parlais couramment anglais avec ma mère, qui était professeure d'anglais...

Elle me manque. Pourquoi est-elle partie ? Comment a-t-elle pu m'abandonner, moi sa seule et unique fille ?

Des larmes coulent le long de mes joues, tandis que je continue ma danse. Je vois des personnes s'avancer près de mon sac pour poser des pièces, même parfois des billets. A la fin de la chanson, je m'arrête de danser tout en douceur. Et là fin de cette danse est accueillie par de nombreux applaudissements.

- Merci ! Merci beaucoup ! Je m'exclame le sourire aux lèvres.

Je les salue tous en me penchant en avant. Puis je m'abaisse pour ramasser l'argent qu'ils m'ont donné. J'ai en tout une vingtaine d'euros. C'est formidable.

Lorsque je relève, la douleur est là, dans ma jambe. Elle ne m'a pas quittée tout le long mais elle est cette fois-ci très intense.

- Tu n'aurais pas dû forcer, bien que c'était une belle prestation, me dit une voix derrière moi, que je ne connais que trop bien.

Je me retourne pour faire face à Taemin.

M'aurait-il suivie ?

DangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant