Comment ai-je pu me tromper ?

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  Chaque jour cette peur,
Peur qui m'entaille le cœur,
Peur de vous croiser,
Vous et mon fichu passé.

On s'était trouvé à deux,
Deux solitaires au fond de la classe,
J'ai mis tant de temps à comprendre pour eux,
Toi et tes innombrables tours de passe-passe.

Tu m'as présenté à plusieurs de tes amis,
On est vite devenu la table des sept, à midi.
Sept personnes remplient d'amitié et d'espoirs;
Si seulement ça n'avait pas été que brouillard...

Les demandes ont commencé,
Et j'ai garder les yeux fermés.
Un peut de mon repas, qu'est-ce que c'était ?
Je n'étais plus seul, tu me réconfortais.

Mais toi, vile moqueur,
Savais-tu déjà quel serais mon malheur ?
Tu as du bien rire de moi,
Toi qui avais le pouvoir du roi.

J'étais rendu à photocopié en trois exemplaires,
Tout mes devoirs, pour vous aidez, pour vous plaire,
Mais trop vite l'encre s'est transformée,
Et à nouveau du sang tachait mon oreiller.

J'étais fou, et bien trop aveugle.
Traîner avec six types que personne n'appréciait,
Personne n'a voulu me dire ce que vous, ce que tu étais.
Un monstre, gueule béante, assoiffé de souffrance, qui beugle.

Pourquoi, pourquoi un par un m'avoir frappé ?
Qu'avais-je mal fait, au point d'être violenté ?
Et jours après jours pendant des mois,
Vous veniez, un par un, vous occuper de moi.

Mais le démon n'est pas sans défense,
Moi aussi, j'ai su user de la violence.
Et c'est à plusieurs que vous êtes venus,
Pour finir à six contre moi, un intrus.

J'aurais du voir ce qui m'arriverait,
Au fur et à mesure que je me battais.
Mais jamais l'idée ne me serait venue,
Qu'un cutter me tranche la peau par la main d'inconnus.

Et cette histoire a durée, tellement de temps...
Je ne sais pas combien de mois, je ne sais plus vraiment...
Les journées de cours rythmées par les poings, le sang,
La violence de vos actes, les insultes, vous vous acharniez tant.

Je n'ai jamais rien dis,
j'avais trop peur, et vous le saviez...
Vos menaces, vos gestes et ce couteau brandit
Sous ma gorge, mon silence était gagné...

Mais me terroriser, me blesser était sans doute trop peu,
Car plusieurs fois j'ai sentis ce couteau furieux,
Mais jamais je n'aurais deviné votre projet,
Nous enfermés ensemble et me transformer en jouet.

Combien, oui, combien de fois ?!
Avez-vous tenté, vous délectant de mon effroi !
COMBIEN, OUI, COMBIEN DE FOIS ?
AVEZ-VOUS JOUÉ POUR FINIR PAR ME PRENDRE MA DIGNITÉ ?

JE VOUS ENTENDS ENCORE RIRE DE MON CORPS NU,
ET MOI IMMOBILE, ÉCŒURÉ ET PERDU !
JE N'ÉTAIS VRAIMENT PLUS QUE CE QUE VOUS PRÉTENDIEZ,
UN DIABLE, MONSTRE, MAINTENANT DÉCHU, EFFRAYANT ET EFFRAYÉ !

TOUT EST DE MA FAUTE,
C'EST CE QUE VOUS ME RÉPÉTIEZ !
ET J'AQUIESCAIS, AURAIS-JE DÛ NIER ?!
JE N'AI JAMAIS PU DE NOUVEAU GARDER LA TÊTE HAUTE !

Aujourd'hui encore, je ne comprends pas,
Comment des "amis" en sont arrivés là.
Oui, encore, je vous cherche des excuses, je ne comprends pas,
Comment ai-je pu me tromper à ce point sur eux, sur toi...  

Le BazarWhere stories live. Discover now