X : C'est mon désir caché

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Peyton

Je ne dis pas non à l'aventure, au danger, aux endroits les plus crasseux et perverses recoin d'un esprit. Parce que je viens d'ici, ce qui fait de moi quelqu'un comme Peter. Ce qui fait que j'ai un peu de Narvass en moi.

Lorsque je passe la porte de Marthas, la sonnette de l'entrée retentit et quelques têtes se tournent dans ma direction. Ça commence à devenir une habitude. Et je commence vraiment à en avoir marre de toutes ses paires de yeux scrutateurs et jugeurs. N'ont-ils rien de mieux à faire dans leur vie ? Mais j'avais oublié qu'à Narvass tout le monde se mêle des affaires des autres. Cette ville est exaspérante. Si tu ne mets pas de limite alors tu risques vite de te faire bouffer. Ici on applique la loi du plus fort ou plutôt celle du visage écrasé sous la botte si on se laisse dominer. Je marche la tête haute et rejoins la table la plus au fond du café. Celui-ci est de taille moyenne, aux couleurs chaude et cosy avec un orange pâle sur les murs, quelques pots de fleurs suspendues de çà et là avec un comptoir en bois rétro et des tabourets tout aussi rustiques d'un bois foncé nuancé ensuite par les chaises autour des tables d'un bois très clair comme l'érable. On y respire la bonne odeur du café, dévore des yeux les quelques mets exposés en vitrine du bar et pouvons entendre une musique country en fond. C'est vraiment l'un des meilleurs endroits de la ville.

J'attends sagement qu'on vienne prendre ma commande tout en regardant par la fenêtre avec comme un air de déjà vu. Finalement c'est la porte battante de l'arrière-boutique et son bruit de grincement qui me font tourner la tête. J'aperçois Martha, la patronne du lieu et également une vieille amie. Elle n'a pas changé depuis ses dernières années : le même ventre rondouillard caché par sa tenue rouge et son tablier blanc autour de sa taille, des bras dodus et une bonne tête ronde aux joues très rouges ainsi que des yeux marron qui s'éclairent comme des phares de voitures dès qu'elle m'aperçoit. 

_Peyton ! Crie-t-elle en écartant largement les bras.

J'apprécie son enthousiasme et me fends d'un sourire conquis. Tous les clients sont aux aguets, mais je m'en fiche. Martha se penche jusqu'à moi pour me prendre dans ses bras et je ricane un peu en sentant l'odeur du café chaud dont elle est imprégnée.

_Ça fait si longtemps, ma fille. Dit-elle en passant une main sous mon menton. Mon Dieu ce que tu as maigri ! Il va te falloir reprendre des forces.

Instantanément, elle claque des doigts et ordonne à la même serveuse qu'autrefois de me servir un plateau remplit de gourmandises. La fille en m'apercevant à un regard peu rassuré, mais celui de sa patronne, noir et calculé, la convainc de faire ce qu'on lui demande.

_Je te remercie, Martha, mais je ne crois pas être capable de manger tout ça.

_Tu rigoles, tu engloutissais tout ce qu'il te passait sous la main lorsque tu travailler ici ! Au moins, il n'y avait aucune perte de nourriture.

Merci de préciser que j'étais une vraie goinfre, principalement pour évacuer mes soucis. La nourriture était mon antidouleur, mais j'ai toujours eu un bon métabolisme même si j'ai perdu quelques kilos depuis. Chacun à sa compensation quand tout va mal.

Martha s'esclaffe d'un grand rire en s'asseyant sur la chaise en face de moi qui grince sous son poids. Elle tape de ses deux mains sur la table, l'une après l'autre et m'examine attentivement.

_Ce que tu es devenue belle ! Une très belle jeune femme ! Je suis contente de voir ça. Quand tout le monde a parler de ton retour en ville, je ne voulais pas le croire ! Toi qui désirais plus que tout de partir, je ne comprenais pas pourquoi on prétendait à ton retour et c'est finalement lorsque Alice m'a montré sa bague de fiançailles entre une commande de cupcake que j'ai compris. Toi, ma fille, tu as était forcée à revenir par ici.

Again and Again [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant