{TERMINÉE} À l'âge de 11 ans, Sana, princesse du royaume de Gandhara, doit quitter sa famille pour rejoindre le harem du jeune prince Adriel, le futur héritier de l'Empire. L'union de ses deux enfants survivra-t-elle aux complots des courtisans ? L...
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CHAPITRE 2
Malgré son impatience, Sana parvint à se contenir ... ou tout du moins pendant quelques heures. Elle n'était qu'une enfant après tout, et aussi excitant cela soit-il, voyager implique inévitablement un trajet laborieux et ennuyeux. Malheureusement pour les serviteurs et les gardes qui avaient été choisi pour l'accompagner, cela impliquait des questions des plus agaçantes de type « c'est quand qu'on arrive ? ». Le silence fut la seule réponse qu'elle obtint à ses interrogations. Elle trouvait l'attitude de ceux qui l'entouraient des plus étranges. Elle ne reconnut aucun des gardes et leurs tenues étaient différentes ... Le doute s'insinua lentement en elle, tel le venin d'un serpent. Pourquoi s'éloignaient-ils de la ville ? Le harem ne pouvait pas être aussi éloigné. Le roi devait pouvoir s'y rendre à loisir et le convoi avançaient depuis des heures. Elle repoussa les fins rideaux qui voletaient autour d'elle pour observer le paysage qui l'entourait mais les étoiles bien que nombreuses ne brillaient pas suffisamment pour lui révéler quoi que ce soit.
Sana n'était presque jamais sorti du palais depuis qu'elle s'y était installé sept ans plus tôt et sa curiosité pour le monde extérieur était à son paroxysme mais l'idée que son père ait pu lui mentir sur sa destination ne lui laissait pas vraiment de répit. Les détails s'amoncelaient. Elle remarqua que les chameaux étaient chargés de victuailles. Bien plus que nécessaire. Bien trop pour que ce ne soit pas suspect. De plus son ancienne nourrice l'accompagnait alors que celle ci ne se séparait jamais de Beren. Le fait que le fils d'Asma soit aussi du voyage confirma les doutes de l'enfant.
Lorsque le convoi fit halte pour monter le campement, la petite princesse quitta sa chaise et rejoignit sa nourrice près du feu. Le jeune Naïm lui prêta un pan de la couverture dans laquelle sa mère l'avait enveloppé et elle se pressa contre son frère de lait, reconnaissante.
- Rapprochez vous du feu, leur ordonna Asma. Les nuits sont froides dans le désert.
- Pourquoi ne sommes nous pas déjà arrivés ? Demanda Sana en fixant son regard sur sa nourrice.
Asma se tendit subrepticement à la question de la petite princesse et sembla peser le pour et le contre avant d'opter pour la vérité. Ils étaient suffisamment éloignés du palais pour cela.
- Nous n'allons pas au harem, lâcha-t-elle s'attendant à des cris de protestations ou même à une crise de larmes mais la petite fille n'en fit rien, comme si une part d'elle savait que ce n'était pas tout. Nous nous rendons à Tadmor, ajouta donc Asma.
- Tadmor ? Répéta Sana en fronçant les sourcils. Je ne connais pas cette ville. Pourquoi ma mère est là bas ?
- Ta mère ne s'y trouve pas, avoua la nourrice et si tu écoutais un peu plus tes professeurs tu saurais que Tadmor est la capitale de l'Empire.
- Nous quittons le royaume ? Demanda la princesse incrédule. Et ... Mais ... Et mon cadeau ? Père a dit ...
Son père avait donc bien menti. La panique l'envahit et les paroles de son petit frère lui revinrent en mémoire. Les courtisans avaient affirmé qu'elle ne reviendrait pas. Jamais. Qu'elle partait pour toujours. Elle sentit les bras de la nourrice l'envelopper et la serrer avec force. Encore sous le choc, Sana découvrait pour la première fois le goût amer de la trahison. Elle se mit à pleurer à chaudes larmes, suppliant sa nourrice de faire demi tour mais cette dernière se contenta de la consoler sans faire mine de faire quoi que ce soit pour rectifier la situation. Après la tristesse, la colère se décida à prendre le relais pour faire plier Asma.
