Chapitre 32. Camille.

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J'ai ravalé toutes mes questions, sans exceptions, ayant bien compris à quel point ça lui était difficile d'affronter les erreurs de son passé. J'en suis même arrivée à avoir des remords d'avoir voulu à tout prix le pousser dans ses retranchements, alors qu'il est clair que tout ça le bouleverse entièrement et que de se replonger dans ces souvenirs ne ferait qu'aggraver son cas. Il a promis qu'il m'en parlerait quand il s'en sentira prêt, et j'ai décidé de le croire et de lui faire confiance parce que sérieusement, décider de le quitter pour ça serait la pire décision que je pourrais prendre de toute ma vie. Je tiens beaucoup trop à lui. Et même bien plus que ça.      

Depuis cette presque rupture il y a quasiment une semaine, aucun de nous n'a remit le sujet sur le tapis. On fait même volontairement en sorte que ça n'arrive pas, chacun pour préserver l'autre j'en ai l'impression. Bien que je ne comprenne pas vraiment pourquoi est-ce qu'il ressent autant le besoin de me protéger, incurablement persuadé que je le quitterais une fois que je connaitrais la vérité.

Mais moi je le sais, rien de ce qu'il pourra me confier ne pourrait changer ce que je ressens pour lui. C'est impossible.

-Bonjour beauté, m'attrape Kyle par la hanche en déboulant dans mon dos au milieu d'un couloir, comme il le fait souvent.

Ma joue s'enflamme quand il y pose un doux baiser.

-Bonjour bébé.

Son sourire béat s'élargit comme chaque fois que je l'appelle par ce surnom, ce que je prends un malin plaisir d'utiliser de plus en plus souvent rien que pour jubiler de sa réaction. 

Vraiment, j'adore ça !

-J'ai eu le chirurgien au téléphone, j'ai rendez-vous à onze heures pour faire retirer mon plâtre, m'annonce-t-il, tout excité. Oh, et j'ai récupéré des places pour toi et ton père.

Il me tend deux billets que je range précieusement dans mon sac.

-T'es sûr que ça va le faire ? ne puis-je m'empêcher de m'inquiéter. Je veux dire, tu retires ton plâtre aujourd'hui, avec une semaine d'avance, et tu rejoues déjà deux jours après...

-Je suis un guerrier princesse, se vente-t-il en gonflant son biceps libre. J'ai trop hâte de me débarrasser de mon pâtre et de retourner sur le terrain, tu n'imagines même pas.

-Oui, ça doit de manquer depuis le temps.

-Ça, et aussi pour un tas d'autre raison... laisse-t-il planer en arquant un sourcil coquin, me faisant glousser. T'as cours jusqu'à quelle heure ?

-15h30. Mais on a soutien de seize à dix-sept, n'oublie pas !

Il grogne en levant les yeux au ciel. Je ris en repensant à la première fois où je l'ai vu débarquer dans la salle réservée au cours de soutien, la mine dépitée puis rapidement stupéfaire quand il a vu que j'en faisais partit.

-Tu sais que je continue d'y aller seulement parce que je peux fantasmer sur ton joli petit cul pendant une heure et demi ? minaude-t-il en me pinçant discrètement les fesses. Sans ça, ce serait un enfer. 

-Je penserai à me placer devant toi pour alléger tes souffrances dans ce cas.

-Allumeuse, râle-t-il faussement.

On s'arrête dans le hall principal, où nos chemins se séparent.

-Tu m'appelle après ton rendez-vous ? réclamais-je en l'embrassant rapidement.

-Ça marche. Bye princesse !

-Bye !

Je reste plantée là un moment, à regarder sa silhouette disparaitre à mesure qu'il avance. Ses fesses parfaitement moulées dans un Levis noir. J'inspire et expire longuement, totalement folle de lui.

BrokenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant