Chapitre 6 - « La couleur des yeux d'une certaine personne. »

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Est-ce que cela vous est déjà arrivé de vous lever de bonne humeur mais d'avoir le moral qui retombe à zéro uniquement parce que vous avez changé de pièce ? Vous savez ce moment le matin quand vous vous approchez de votre famille pour avoir une petite conversation sur le programme de la journée ou même un simple échange de regard qui met en place un silence confortable ? Et bien c'était quelque chose qui n'arrivera apparemment jamais chez mon père.

L'idée de passer une journée avec mes amis à la plage avait de quoi me mettre de bonne humeur, même lorsqu'il fallait se lever bien plus tôt que lors d'un samedi normal. Je ne suis pas une personne qui aime faire la grasse mâtiné mais ça ne veut pas dire que j'aime me lever tôt.

J'ai donc décidé de me glisser dans ma tenue de plage en sachant que Piper venait me chercher et qu'il me restait environ 20 minutes à attendre. Quand je descendis dans la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner, mes deux petits frères, Bobby et Matthew, étaient déjà installés à la table et ma belle-mère leur servait des pancakes. Mon père quant à lui était assis avec son café dans une main et un stylo dans l'autre pendant qu'il corrigeait un tas de copies. Personne ne leva la tête à mon entrée. Rien d'inhabituel mais de quoi me faire serrer les dents.

Le petit déjeuner se déroula exactement sur le même schéma, moi qui essaye de faire la conversation et aucune réponse en retour. Au bout du sixième essais, j'abandonnai. C'était exactement comme ça tous les jours, j'avais beau faire mon maximum pour entamer une conversation ou alors simplement attirer le regard, rien ne marchait. Autant vous dire que je n'avais plus la tête à sauter de joie en vu de ma journée à la plage.

Un coup de klaxonne résonna m'annonçant que Piper était arrivée. « J'y vais, ne m'attendez pas, je risque de rentrer tard ce soir. » Dis-je en me levant et en m'emparant de mon sac et d'une pomme.

Et c'était pile à ce moment que mon père décida enfin de remarquer ma présence. « Où est-ce que tu vas ? »

Je m'arrêtai avec la main sur la poignée pour me tourner vers lui et lui lancer un regard noir. « Tu l'aurais su si tu ne m'avais pas ignoré pendant les 20 dernière minutes, » j'allais sortir avant de m'arrêter et d'ajouter, « ou alors pendant les 17 dernières années. »

Sans lui laisser le temps de répondre, je claquai la porte derrière moi, peut être un peu plus brutalement que prévu. Au bout de l'allée, deux voitures m'attendaient. L'une d'elle contenait Jason, Thalia, Piper sur les sièges arrières et Percy qui conduisait et la deuxième Léo, Hazel, Frank à l'arrière et Travis qui conduisait avec son frère à côté. Je devais bien admettre que j'étais bien contente de monter dans la première voiture car vu la tête d'Hazel et Frank, ce ne devait pas être facile d'être coincé dans un endroit aussi restreint en compagnie de trois garçons plus hyperactif que nous tous réunis.

Apparemment Piper n'avait pas envie de conduire et j'étais la dernière à être récupérée, Grover ne pouvant pas se libérer et Nico ayant déclaré qu'il n'aimait pas la plage et qu'il ne voulait pas venir. Je monta dans le siège passager à coté de Percy et leur adressa un sourire. Ils me le rendirent et le chaos commença. Jason et Thalia se disputaient sur je ne sais quel sujet et essayaient de m'expliquer pour que je choisisse. Le problème c'est qu'ils parlaient tous les deux en même temps et que Piper faisait presque autant de bruit qu'eux. Elle était tellement excité qu'elle parlait, faisait de grands gestes et poussait même de petits cris aigus de temps en temps. Je ne la reconnaissais pas.

J'étais abasourdie. Je n'avais clairement pas la tête à essayer de comprendre ce qu'il se passait alors je me retourna vers la route et regarda par la fenêtre. Je ne comprenais pas et je n'aimais pas ne pas comprendre. Pourquoi est-ce que mon père ne me prêtait pas attention ? J'étais quand même sa fille, sa première et seule fille, alors pourquoi se forçait-il à m'ignorer comme ça ? Je faisais tout pour être parfaite, notes parfaites, appréciations parfaites, réputation parfaite. Malgré moi, tout le monde semblait m'apprécier alors pourquoi mon propre père était l'exception ?

Le Renouveau - Tome 1 (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant