Episode 7 : La Bataille de Yughout

3 1 0
                                    


Par cette froide matinée d'hiver, les valeureux guerriers de l'armée Nudiste se lèvent dans leur plus simple appareil (ce qui est assez logique...). Avec une bonne vieille gueule de bois pour certains, une peur au ventre pour d'autres, et parfois les deux, tous se préparent à la bataille approchante. Une bataille cruciale pour les Jean-Kévins qui espèrent stopper l'offensive Nudiste de Fort-Ecrain.


Après un bref petit déjeuner, Simon enfila sa nouvelle cuirasse d'acier avec l'aide de Frederik, son fidèle écuyer. Un écuyer pour un simple soldat... quelle drôle d'idée se dit-il à nouveau ! Son épée affûtée, son bouclier réparé et nettoyé, et son casque Bakien en cuir équipé, il se mit en route avec les autres soldats vers le champ de bataille.


Alors que les 2 armées se font face sur les collines de l'ouest, à un endroit où les ruines rappellent encore l'existence de l'antique village de Yughout, Simon revit la même chose que lors de la bataille de Croiseau : une mer grise et noire de Jean-Kévins. Il pouvait les apercevoir nettement puisqu'il fut à nouveau placé au meilleur rang, c'est à dire le premier. Peut-être le commandant Mac Dolan souhaitait-il le voir périr pour reprendre la garde de Frederik ? Ou le commandant Julius voulait peut être en finir avec lui ? Ou les deux ? Qui sait... Simon se dit qu'il était aussi peut être un peu parano...


Tandis qu'il se perdait dans ses pensées, les cors des Jean-Kévins sonnèrent, et le chaos s'empara de la vallée. Rapidement, la fine couche de neige qui recouvrait les collines se rougît du sang des Jean-Kévins et des Nudistes, et les têtes et les bras volèrent dans tous les sens. Dans ce chaos de sang, de tripes et d'acier, Simon put voir Brasera terrasser un énorme Jean-Kévin en armure lourde de pierres, avant de se prendre une flèche en plein cœur et de s'effondrer sur le côté. Plus tard, il vit Maraudy s'élancer sur un berserker Jean-Kévin qui, d'un double coup de hache, lui pulvérisa le bras droit en plusieurs morceaux. Et enfin Grivoir, le terrible guerrier qui combattait sur une pile de cadavre, toujours debout, luttant contre 3 berserkers...


Puis les cors sonnèrent la retraite, et la Bataille de Yughout fut une victoire retentissante. Parmi les cadavres et les blessés, Simon vit Grivoir encore vivant et genou à terre avec une flèche dans la panse, perché sur sa montagne de Jean-Kévins ensanglantée. Maraudy hurlait de douleur pendant que 4 soldats cautérisait son moignon avec une torche, et Brasera gisait inerte parmi les cadavres, mort en brave soldat qu'il voulait être.


Alors que Simon se dirigeait vers sa tente pour se soigner et se reposer, il y entendit une vois rauque et familière...


- [Commandant Mac Dolan] : Allez viens avec moi gamin. C'est fini, il ne reviendra pas.


- [Frederik] : Non !! Lâchez-moi !!


- [Commandant Mac Dolan] : Il doit être mort à l'heure qu'il est... oh ! J'ai parlé trop vite on dirait...


- [Simon] : Commandant Mac Dolan ! Je ne vous pas pas vu sur le champ de bataille, je comprends pourquoi maintenant...


- [Commandant Mac Dolan] : Impressionnant ! Vous avez survécu ! Et vu votre état vous vous êtes sacrément battu !


- [Simon] : Laissez Frederik tranquille !


- [Commandant Mac Dolan] : Cessez tout de suite ce ton soldat Dicajotta ! Je reste votre supérieur ! Je pensais que vous étiez mort, tout simplement. Je m'inquiète pour l'avenir du fils de mon ancien compagnon d'armes.


- [Simon] : Il sera en sécurité avec moi, rassurez-vous.


- [Commandant Mac Dolan] : Oui bien sûr, mais il ne pourra jamais être votre écuyer. Un simple soldat ne peut pas avoir d'écuyer.


- [Simon] : Je le sais, commandant. Vous n'avez pas besoin de me le rappeler.


- [Commandant Mac Dolan] : Néanmoins je pourrais remédier à ce problème...


- [Simon] : ...Que voulez-vous dire ?


- [Commandant Mac Dolan] : Je peux vous présenter au roi Lerunor en tant que grand guerrier pour qu'il vous anoblisse, vous et votre famille. Je dirai que vous sortez victorieux des batailles de Croiseau et de Yughout et que vous avez sauvé la vie d'un orphelin fils d'ancien combattant, ça suffira amplement pour le convaincre de votre force.


- [Simon] : Vraiment ? Mais qu'y gagnerez-vous ?


- [Commandant Mac Dolan] : Un honneur pour mon ancien compagnon d'armes roturier de voir son fils devenir écuyer et peut-être un jour chevalier, et un élément solide pour l'armée Nudiste et la chevalerie Lerunorienne.


- [Simon] : Je... je dois y réfléchir. Je dois aussi apporter les armes de mon compagnon d'armes à son père, à Lenan.


- [Commandant Mac Dolan] : Vous ferez ça plus tard, je dois partir ce soir à Nouvelle-Azur pour faire mon rapport au roi sur cette bataille. Présentez-vous à l'écurie ce soir si vous souhaitez devenir chevalier, ce sera sans doute l'unique chance de votre vie d'entrer dans la noblesse Lerunorienne. En attendant reposez-vous bien, et salut "écuyer" ! Haha !


Frederik tira la langue au commandant hilare tandis que Simon s'effondra dans sa couche, épuisé par le combat et par l'émotion. Devenir un vrai chevalier ? Impensable pour un fils de forgeron de basse bourgeoisie, mais pourtant... sa famille serait tellement fière !... Sauf peut être l'oncle Robert qui déteste les Lerunoriens... et le père de Jostain attend toujours qu'on lui ramène l'épée familiale des Carlson et la lance de pierre Jean-Kévin... que faire ??

L'épopée de Simon de BakiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant