Cela faisait plusieurs jours qu’Anne souffrait de nausées. Certains marins lui faisaient quelques réflexions en riant lorsqu’il la voyait penchée au dessus du bastingage: “ben alors on a plus le pied marin ?”, ou encore “Le capitaine t’as refilé une saloperie, c'est ça ?”. Il suffisait qu’elle leur jette un regard noir pour qu'ils retournent vaquer à leurs occupations comme s'ils n’avaient rien dit.
Pour se faire accepter sur le navire elle avait dû se travestir. Cependant les marins avait rapidement découvert qu’elle était une femme, cela ne l’empêchait pas de continuer à se travestir. Malgré tout, elle avait su s’affirmer et gagner le respect de la plupart des marins, même si certain continuait à la mépriser car elle appartenait au "sexe faible".
Un matin, elle alla voir Alexander qui était sur la dunette. Il était debout devant deux tonneaux surmontés d’une planche qui faisait office table, et où étaient posés une carte, une boussole à sa gauche et une bouteille de rhum à sa droite. Il tenait un compas dans la main gauche.
- Nous arrivons … dans … environ... 2 jours au port le plus proche ! S’exclama-t-il
- Magnifique ! On pourra faire des réserves ! Et voler deux trois trucs au passage. Renchérit Anne en prenant la bouteille.
Alexander lui repris aussitôt et la déposa à sa gauche loin de la jeune fille. Anne s’indigna.
- Pas de rhum pour les malades, L’informe-t-il. Dès que nous accosterons, je t’emmène voir un médecin.
- Mais je vais bien ne t’inquiète pas. Dit-elle en s’appuyant sur le bureau
- C’est pour ça que tu vomis tes tripes tout les matins ? C’est non négociable !
Elle répéta la dernière phrase en faisant un grimace.
- C’est ça rigole. Dit-il d’un ton agacé. S’il le faut j'emploierai la force.
- Ah oui ? Tu n’oserais pas ? Le provoca-t-elle avec un ton mielleux en lui prenant la main.
Il lui jeta un regard qui lui intimait de ne pas continuer sur cette voie. Elle l’embrassa sur la joue. Il soupira et descendit les quelques marches qui menaient au pont. Elle le suivit et l’écouta annoncer la bonne nouvelle à l’équipage penchée sur la barrière. L’annonce motiva les hommes à doubler d’effort.
Ainsi, Ils ne mirent qu’une journée et demi et arrivèrent en début de soirée au port du royaume de Squamates qui était reconnaissable par ses drapeaux verts où était brodé un serpent enroulé autour d’une épée. Alexander pouvait le reconnaître entre mille.Des bateaux de pêches et de marchandises exotiques accostaient en même temps que le Santa virgen. Femmes et enfants, surtout, enfants attendaient sur le quai, l’excitation se lisait sur le visage des plus jeunes. C'étaient sûrement la première fois qu'ils voyaient leur père, du moins leur père officiel. Les autres, des jeunes garçon en âge de travailler, attendaient qu'on réclame leurs bras en échange de quelques sous.
- Regardes les, toutes ces femmes sur le port qui n’attendaient que mon retour ! S’exclama Alexander à l’intention d’Anne
-N’y crois pas trop, petit coureur de jupon. Répliqua-t-elle d’un ton cinglant, elles veulent surtout l’argent qu’apporte leur mari !
Elle rejoignit les hommes afin de les aider à amarrer. Le capitaine était à la barre du bateau. Le navire étant trop imposant, ils jetèrent l’ancre non loin du quai et s’y rendirent en barques. Deux hommes de confiance étaient resté sur le navire pour le surveiller.
Une fois pied à terre, Alexander tira Anne par le bras pour ne pas qu’elle s’enfuit et s’approcha d’un jeune garçon d’une dizaine d’année et lui demanda ou il pourrait trouver un médecin. Le garçon les toisa avant de répondre en tendant la main:
- L’information ne sera pas gratuite.
Alexander lui donna une pièce d’argent. Le garçon mordit la pièce pour en vérifier l’authenticité et les regarda.
- Suivez-moi.
Il s’éloigna rapidement sans se préoccupé du couple, s’engagea dans plusieurs petites ruelles et s’arrêta devant trois petite marche qui donnait sur une cave.
- Je vous conseille de ne pas la provoquer. Elle est très susceptible
Il s’éloigna sans attendre de remerciement. Alexander s’approcha de la porte. Avant qu’il est pu frapper, la porte s'ouvrit sur une femme qui était encore très jolie malgré ses cheveux blancs joint en chignon et ses quelques rides discrètes (qu’il ne fallait en aucun cas mentionner !) qui trahissaient son âge. Elle était vêtue d’une robe sobre noire qui couvrait entièrement son corps, ne laissant visible que ses mains et son visage. Elle les invita à entrer d’un geste de la main. Ils descendirent les quelques marches qui menait à une pièce mal éclairé.
N’ayant aucune fenêtre hormis celle de la porte, l’endroit était éclairé par des bougies. Deux murs étaient entièrement camouflé par des étagères remplis de bocaux contenant toutes sortes d’éléments allant des racines jusqu'aux organes animaux. Une bibliothèque couvrait le troisième. Elle leur indiqua deux chaises où ils devraient s’assoir. Ce qu'ils firent sans un mot. Elle prit place sur un rocking chair en face d’eux.
- Je présume que vous venez pour la demoiselle. Affirma-t-elle sans hésitation
- Oui. Ça fait plusieurs jours qu’elle ger… vomi. Répondit Alexander.
- D’autre symptômes, fièvre, douleur ? Demanda la vieille femme en regardant Anne
- J’ai un peu mal aux seins, et parfois me sens un peu fatigué. Mais je vais bien. C’est que temporaire. Répondit la jeune femme d'un ton hésitant.
- Je vois...
Elle se leva et s’approcha d’Anne. Elle prit ses mains et la regarda dans les yeux pendant un moment qui paru une éternité pour Anne qui n’osait ciller. Malgré l’obscurité elle parvenait à distinguer parfaitement les iris orangés de la vieille femme. Puis, la médecin regarda Alexander avec un sourire qu’il devina sans peine. Il blêmit à cette pensée, ce que la vieille femme remarqua.
- Vous êtes marins n’est-ce pas ?
- Oui. Répondit Anne
- Et vous étiez sur votre bateau lorsque les symptômes sont apparue ?
Anne acquiesça.
- Cela doit être un léger mal de mer. Vous devriez rester à terre pendant quelque jours et vous reposer aussi. Conclut la femme.
- C'est tout ? Demanda Alexander. Vous auriez quelque chose pour accélérer le rétablissement ?
Elle réfléchit, se leva et fouilla dans ses bocaux. Elle choisit de l’Acérola, elle en versa un petite quantité dans une petite fiole et recommanda à Anne d’en mettre une pincé dans un verre de liquide et de le boire, et cela au moins une fois par jour jusqu'à arrêt complet des symptômes, cependant elle ne devrait pas en abuser. Ce que la “malade” comptait bien évidemment faire.
Ils la remercièrent. Alexander glissa discrètement une pièce d’or dans la main de la médecin et lui murmura quelque chose à l’oreille, pendant qu’Anne l’attendait dehors. Il la rejoint rapidement.
- On devrait se séparer. Je dois chercher un homme capable de réparer les quelques dégâts qu'a subis le bastingage. Toi pendant ce temps cherche un ou deux marins pour remplacer ceux qui restent ici. Lui dit-il
- T’es sûr que je peux pas venir avec toi ? Demanda-t-elle d'une petit voix semblable à celle d’un enfant.
- Non, si tu t’en occupe sans moi, on perdra moins de temps. Moins on restera ici mieux ce sera.
Il ne lui laissa pas le temps de répondre et s'éloigna à grand pas vers le port.
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La prison d'Émeraude
ParanormalAlexander entra dans la chambre d'Anne. - C'est une magnifique robe que vous portez là. La complimenta-t-il - une prison je dirais tellement elle me comprime. Répliqua la jeune femme d'une voix étouffée - Une belle prison d'Émeraude alors. ...