Ce n'était que maintenant que je comprenais parfaitement que ma sensation dérangeante de regard persant sur mon corps, était bel et bien existante. Voir même bien pesante. Le caporal-chef accélérait le pas. Était il inquiet ? Je l'avais déjà vu exprimer ce genre d'expression durant la dernière bataille. Quelque chose n'allait définitivement pas. Mais qui ou quoi donc venait interrompre le peu de tranquillité présente au bataillon. Si nous commencions à douter de l'humanité même, il y avait un problème, un gros et colossale problème.
Nous fûmes rapidement arrivés dans le bureau de mon caporal. J'avais envie de le prendre dans mes bras pour lui glisser un petit "tout vas bien, vous n'êtes pas seul." Mais ce paradoxe pesait. L'ombre amoureuse du soleil. Soleil pourtant camouflé, mais au fond si scintillant, je le savais. Je n'avais même pas besoin de m'en persuader, plus que c'était vrai. Et son expression presque démunie me déchirait le coeur.
« Monsieur, je partage vos doutes. Et nous ne sommes visiblement pas seuls à penser ça. Rien que ce matin, mon ami Armin m'a confié qu'il avait l'impression au quelque chose ne tournait pas rond... Enfin... Ce n'était même pas une impression... Plutôt une affirmation. Soufflais-je en regardant le noiraud, qui, se retourna lentement vers moi, essoufflé.
- Je... le sais bien que quelque chose ne va pas... Idiot... je... Sa voix se faisait saccadée, puis sa tête se retrouva vite écrasée contre mon torse.
- C-Caporal ?! Criais-je sans trop de puissance pour ne pas alerter les soldats dont les chambres se trouvaient proches.
Je paniquais presque. Que lui arrivait il !? Malade ? Fiévreux !? Je le portais à bout de bras jusqu'à son canapé, touchant son front qui était, à ma plus grande stupeur, inerte. Aucune trace de fièvre, juste endormi, completement endormi.
- Tout est si simple quand le connaissance des botaniques est acquises... Une voix inconnue d'homme mature semblait venir gratter mon oreille dans le fond de la pièce.
je fronçais les soucils. Oh non le caporal n'était pas malade. Et il savait parfaitement ce qui se passait à la vue de son expression rare de panique. On l'avait attaqué. Mon regard désormais noir de rage se retournait vers la voix. L'ombre assez grande s'avançait lentement. Je ne le connaissais pas. Mais lui semblait parfaitement me connaître. De faibles rides présentes sur son front m'indiquaient qu'il avait une quarantaine d'années. Des cheveux blonds et légèrement ondulés, avec une faible barbe. Je ne l'avais jamais vu. J'allais rappliquer mais il me coupa.
- Ne me regarde pas comme ça. Je ne l'ai pas tué, ni même empoisonné. Il dormira simplement... Le temps pour moi de te prendre avec moi... Son calme était presque trop intense pour la situation troublante. J'avais un intru devant moi, un intru ayant visiblement des idées précises à exercer.
Je me méfiais, mais rien que de savoir que mon caporal était hors de dangé me rassurais. M'emmener hein..? Pour aller où ? Et faire quoi ? Devenir un "joujou" de l'humanité ? J'habitais certes un monstre en moi. Mais je restais encore un humain !
- Qui êtes vous ? Et surtout que voulez vous ? Disais-je, méfiant comme jamais.
Il avançait vers moi. Une démarche plus élégante qu'autre chose. Comme s'il venait se la noblesse et des milieux aisés. Son physique faisait facilement penser à celui d'un bourgeois à vrai dire... Venait il de là ? Ses mains regroupées derrière son dos, droit.
- Qui suis-je ? Mmh... Bonne question. Ce que je veux ? Toi. Je ne suis pas orgueuilleux voyons... Mais... Disons que je n'aime pas ne pas obtenir ce que je désire.
Son regard à cet instant précis me paralisait presque. Ses yeux auraient pu me tuer s'ils étaient des armes... Bien plus terrifiant que celui du caporal-chef, car celui ci etait sérieusement dangereux.
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Sombre soleil
FanfictionFaible. Un bien petit mot qui pesait pourtant lourd à mon cœur. Pourtant, lui je n'avais jamais su si au fond il me trouvait fragile. Un "gamin" comme il le disait hein. Le bataillon reflétait une sorte de misère depuis la dernière bataille. Parfois...