Amnesia - Dramione

« Est-ce que j'ai bien joué ? »

Le lendemain matin, un samedi, tout le monde ne parle que du match de Quidditch qui s'en vient. Je comprends que Ron est le nouveau gardien puisqu'Oliver Wood à quitté Poudlard. Je suis contente pour lui. Je n'ose pas lui demander des détails sur comment il est entré dans l'equipe : toute évocation du passé risque de troubler Harry et je ne voudrais pas que ça arrive, même si ça implique ne pas connaître une information. C'est un gros sacrifice.

Je ne croise aucun de mes deux meilleurs amis après mon réveil. J'en conclus qu'ils sont trop occupés à se préparer pour cette partie importante qui opposera les Serpentards aux Gryffondors.

Deux heures plus tard, je suis assise dans les gradins du terrain de Quidditch, attendant que la partie commence. Les rouges et or entrent et s'élèvent dans les airs. Fred et George, les Batteurs, s'échangent un regard complice. Ils sont parfaitement identiques, ce qui nous empêche de les différencier. Je crie pour les encourager.

Puis, c'est au tour des vert et argent d'entrer en jeu. Je reconnais les cheveux platine de Malfoy. Le souvenir de lui venant me voir à l'infirmerie est encore frais dans mon esprit, mais je tente de le repousser. Pour une raison qui m'échappe, je n'en ai parlé à personne. J'ai l'impression que si je racontais tout à mes amis, je trahirais un important secret.

Les deux capitaines se serrent la main. On capte leur regard dont la haine prouve que ce geste n'était que purement formel. Un coup de sifflet retentit, marquant le début de la partie. Immédiatement, les poursuiteurs se mettent à se battre pour le Souafle. Les Batteurs tapent sur les Cognards pour les envoyer sur l'autre équipe. Les Attrapeurs se reculent du jeu dans le but de repérer le Vif d'Or.

Le pointage est de 200 points à 100 pour les Serpentard lorsque Harry aperçoit la petite balle dorée. Il se dirige vers elle à une vitesse hallucinante, bientôt suivi de son pire ennemi. Ils s'élancent dans une course aussi folle qu'en serrée au bout de laquelle mon ami attrape le Vif d'Or.

Tout le monde applaudit, moi la première. Gryffondor a gagné ! Je ne pourrais pas être plus heureuse. Certes, je n'aime pas ce sport, mais toute occasion de dépasser les Serpentards est la bienvenue.

Pourtant, cette fois, mon attention est dirigée vers le bel attrapeur de l'équipe adverse. En ce moment, il redescend lentement jusqu'à toucher le sol. Son regard est rivé sur Harry, une expression de haine sur le visage. Du moins, c'est l'expression que j'ai au premier abord. En regardant plus attentivement, je comprends quelque chose : ce n'est pas Harry qu'il déteste ainsi. C'est lui-même. Il se hait.

Dès qu'il pose pied au sol, toute l'équipe des verts vient lui crier après. Malfoy se contente de baisser la tête sans ne rien dire. C'est étrange parce que dans mes souvenirs, personne n'aurait osé faire cela au fils d'un homme aussi important que Lucius.

Je descends les gradins à toute vitesse pour féliciter mon ami. Cette fois, je vais moins vite. Je ne voudrais pas risquer de tomber une deuxième fois et de rester inconsciente trois autres mois. À cause de cela, je n'ai pas été présente pour réconforter Harry suite à ce qui s'est passé au Tournoi. Je ne sais même pas qui a gagné. Je ne le demanderai pas à lui, pour ne pas raviver des mauvais souvenirs. J'interrogerai Ron quand on sera seuls.

Comme mon ami est emporté par une foule de fans en délire, je le manque de justesse. Je soupire et décide d'essayer de me rendre à la salle commune.

Toutefois, alors que je passe dans un couloir assez peu fréquenté, une main surgit de l'obsucrité. Elle m'attrape par le coude et me tire d'un coup sec, me projetant contre le corps de quelqu'un. Je me dégage brusquement et relève les yeux, me demandant qui a bien pu me faire un coup pareil. Ce serait le genre de Ron, sauf que les cheveux de l'inconnu sont d'un blond presque blanc.