Amnesia - Dramione

"Il y a un problème?"

Draco, après un léger moment de surprise, répond à mon baiser. Je sens ses mains sur ma taille. Je place les miennes autour de son cou.

Je le sens reculer après quelques secondes.

- Il y a un problème? m'inquiété-je.

- Non, c'est juste que... c'est bizarre, tu ne m'embrasses que quand je réussis à attraper le Vif d'Or et que je suis une mini-vedette.

Mon cerveau prend quelques secondes à processer l'information.

- Quoi? Non! C'est pas pour ça! Je me rappelle, Draco! Enfin, juste d'une chose, pas de tout, mais c'est mieux que rien...

- De quoi?

- Tu te rappelles, quand je suis montée sur ton balai et qu'on s'est promenés...

- On a fait ça plein de fois...

- Je crois que c'était la première fois. Il faisait froid, mais ce n'était pas l'hiver. C'est après ça que je me suis rendue compte que je t'aimais. Quand tu as vu que j'avais peur, tu m'as dit que tu ne me laisserais pas tomber.

Son visage s'éclaire. Il me prend dans ses bras et me fait tournoyer, comme dans les films. Il me repose et me sourit.

- Donc... tu veux encore de moi?

Je l'embrasse pour seule réponse. Puis, je me rappelle la raison qui me faisait douter de notre relation au départ. Maintenant, je sais qu'il dit la vérité et j'ai confiance en lui, mais je souhaite juste comprendre.

- Mais pourquoi personne autre que nous deux ne sait à propos de notre relation? Ça doit vraiment rester un secret?

- Oui, c'est moi qui voulais ça au départ...

- Pourquoi?

Il se tord les mains, soudain mal à l'aise. Se pourrait-il qu'il ait honte de moi?

- C'est juste que, après la guerre, tout le monde t'adulait, toi et le balafré, et moi on me détestait. Je ne voulais pas entacher ta réputation en me montrant avec toi. Tu as essayé de me dire que c'était ridicule, mais c'était plus fort que moi. Je t'ai convaincue.

Je soupire de soulagement. Il n'a pas honte de moi. Cependant, le fait qu'il avait une si basse estime de lui-même me brise le coeur.

- Mais maintenant, tu as vu comment les autres agissent avec toi, argumenté-je. On te traitait comme un sorcier normal, il y a quelques secondes. Tu t'es fait de nouveaux amis. On ne t'insulte plus. Ça ne me ferait pas de tort qu'on se montre en public.

Il hausse les épaules, pas convaincu. Je prends sa main et la serre. J'ai envie qu'il me regarde pour qu'il comprenne que je suis avec lui et que je l'aime. Je m'en fiche de ce que les autres peuvent bien penser. Je ne me soucie que de lui.

- Tu t'imagines que tu n'aurais pas eu autant de mal à me convaincre de notre relation si elle avait été publique. En plus, tu feras quoi si je perds la mémoire de nouveau? Ou si c'est toi qui deviens amnésique?

Il fronce les sourcils. Je vois qu'il essaie de trouver un contre-argument, en vain. Je sens la satisfaction monter en moi. Il sera bien obligé d'accepter.

- Je... je ne sais pas, Mione. Je t'aime, mais...

- ...mais...?

- ...mais je ne sais pas si je suis prêt à ce que tout le monde le sache.

Je lâche sa main, déçue.

Vraiment?

- D'accord, fis-je froidement.