La princesse et ... la princesse ?

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  Quand j'étais petite, on me lisait des contes de fées tous les soirs avant de m'endormir. Avec des princes qui terrassent des dragons pour sauver des princesses. Qui les réveillent d'un baiser. Qui les emmènent au bal. "La belle au bois dormant", "Blanche-Neige", "Cendrillon", "La belle et la bête", "La petite sirène"... Je les connais tous. Alors forcément... Comme toutes les petites filles, je me suis mise à rêver du prince charmant qui m'emmènerait danser moi aussi...

En grandissant j'ai compris que mon prince charmant ne m'emmènerait pas forcément danser au bal comme dans les contes. "Prince charmant" est devenu pour moi une autre façon de parler de l'homme "parfait" pour moi. Avec des critères que j'aurais choisis. Et le truc... C'est que j'étais très, mais alors très, exigeante. Je revoyais les princesses que j'admirais étant enfant. Elles avaient leur homme parfait elles, alors pourquoi pas moi ? Je voulais mon prince. Celui qui me ferait rire, celui qui prendrait soin de moi, celui pour qui je serais toujours la priorité absolue, celui qui me soutiendrait toujours à 100% dans mes projets, celui qui serait généreux envers les autres, celui qui serait prêt à rendre service à ses amis, celui qui s'inquiéterait dès que j'aurais une seule petite minute de retard à un rendez-vous, celui qui me ferait ressentir des papillons dans le ventre quand il me dirait "je t'aime"... Celui qui serait aussi beau à l'extérieur qu'à l'intérieur... Oui, je sais... Je voulais un homme parfait, et l'homme parfait n'existait pas. Mais c'est ce que je voulais... Je voulais mon prince charmant. Je voulais celui que j'épouserais pour ne jamais le quitter. "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants"... C'était ça la fin heureuse que je voulais. La même que dans les contes de fées de mon enfance. Ceux que mes parents me lisaient, m'apprenant ainsi à croire qu'un jour mon prince charmant viendrait...

Mais ils avaient oubliés de me dire que ce prince... Pouvait ne pas être un homme... Ils ont oubliés de me dire ce que les contes de fées ne disaient pas... Et ça, le jour où ça m'est tombé dessus... Ma vie a complètement changée...

J'étais à la fac, ma quatrième année venait de commencer et je tenais le stand des Bellas avec Aubrey. Prêtes à recueillir un maximum de filles pour nous rejoindre. Et puis... Elle est arrivée. Sur le moment je n'ai rien ressentis de spécial... C'était une fille brune, magnifique certes, mais une fille... Je me disais que je pourrais être amie avec elle, mais que ça n'irait jamais plus loin. Sauf que... Dès qu'elle est partie j'ai immédiatement ressentis un manque. C'était complètement ridicule, je venais juste de la rencontrer... Elle ne pouvait tout de même pas me manquer. Si ?

Enfin bref, ce soir-là dans les douches j'ai entendue une fille chanter. J'ai quitté ma cabine de douche, et mon "copain" en l'y laissant seul. La seule chose à laquelle je pensais c'était qu'il fallait que je recrute cette fille pour notre groupe. Mais quand j'ai vu que c'était la même brune que tout à l'heure, mon cœur s'est soudain emballé et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire bêtement en l'écoutant...

- Tu sais chanter !

Je lui ais fais peur en me mettant à parler d'un coup. C'est compréhensif, elle ne s'attendait pas à se retrouver avec une autre femme nue au milieu de sa douche. Et moi je ne pouvais pas partir. J'étais comme... hypnotisée par sa voix, par son corps, par sa beauté... Mais j'essayais de cacher mon admiration pour elle en parlant et en parlant toujours... Jusqu'à ce que je parviennes à la faire chanter avec moi, nues dans sa cabine de douche. C'était magnifique...

Et les mois ont passés, comme elle a rejoins les Bellas j'ai pu me rapprocher d'elle. On est vite devenue amie mais... J'avais une impression de vide. Je changeais de copain toutes les semaines pratiquement parce que dans tout ça, je n'avais pas oublier de chercher mon prince charmant... Mais ce vide dans mon cœur n'était jamais comblé. Les fois où il l'était un peu plus, c'était quand j'étais avec elle... Il n'était pas comblé complètement, mais il l'était un peu quand même... Et je ne savais pas ce que ça voulait dire. Je savais juste que j'étais bien avec elle et que j'étais moi-même. Que j'aimais sa présence près de moi et que je voulais la protéger... Elle me faisait rire très souvent... Et j'étais encore trop aveugle pour voir que cette fille correspondait déjà à l'un de mes critères de l'homme parfait... De mon prince charmant que je cherchais encore et toujours... "Celui qui me ferait rire"...

Petites histoires Bechloe / SendrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant