L'ascension fulgurante d'un simple employé de bureau - Tome 2 - [Terminé]

La rencontre

Ophélie resta debout, sans savoir quoi faire et assez anxieuse. Ce vaisseau n'était visiblement pas un vaisseau pirate, mais elle n'avait aucune idée de si elle était en danger d'une quelconque manière. Peut-être un vaisseau de milice ? Ils n'avaient pas l'air affiliés à la Nouvelle Alliance, sinon elle aurait vu au moins l'un de leurs soldats. Elle regarda autour d'elle, surveillée par un des hommes en combinaison. Quelques minutes plus tard, deux hommes armés entrèrent dans la pièce et se mirent chacun dos aux murs droit et gauche. Ophélie les regarda, étonnée et angoissée. Celui qui gardait la porte s'écarta, laissant passer quelqu'un. Visiblement, ce quelqu'un n'était pas humain. Écailleux, une tête étrange... un Epmacoppih visiblement. Ophélie réalisa soudainement qu'elle était en face de Murainan'Ta. Il n'eut pas le temps de se présenter qu'elle avait déjà pris une grande inspiration et commençait à parler :

«Vous êtes Murainan'Ta ! Je voulais tellement vous rencontrer ! Il y a tellement de choses que j'ai envie de vous demander !»

Murainan'Ta afficha un visage surpris et se fendit d'un sourire en répondant jovialement :

«Eh bien me voilà agréablement surpris ! Moi qui pensais me retrouver en face d'une personne hostile.»

Il semblait s'être beaucoup détendu et reprit :

«Alors, quelles sont ces questions si pressantes ?

- Je ne sais plus par quoi commencer... vous pouvez me dire comment s'est passé la mort de Shekafdala ?

- C'est... peu anodin comme question ! Eh bien elle a été tuée par son ex subordonné, PA-UL, que nous avons par la suite détruit.

- Pourquoi PA-UL a-t-il trahi ?

- C'est connu que votre planète a du mal avec cette partie de l'histoire donc je vais expliquer en détail : PA-UL était un pilote automatique à personnalité spontanée. Il s'est activé quand nous l'avons découvert et est immédiatement devenu organico-phobe. Quand il s'est rendu compte que Shekafdala était elle-même organique (je rappelle qu'il ne l'avait jamais vu, il existait depuis seulement deux jours) il s'est révolté et a fini par la tuer. Ensuite nous l'avons nous même détruit, vous avez peut-être déjà visionné les images données par Lee-NA.»

Ophélie prit un petit temps de réflexion pour assimiler cette nouvelle. Celà ne chamboulait pas grand chose à ses idées. Elle continua, voyant que Murainan'Ta était totalement prêt à discuter :

«Et... Pourquoi êtes vous contre la Nouvelle Alliance alors que vous étiez un défenseur de l'Union Galactique ?

- Là c'est plus compliqué. Avant tout, j'étais un défenseur de l'Union car je pensais qu'une union des planètes permettait la paix totale et la sûreté. Celà était juste, mais j'avais sous-estimé les enjeux personnels et le corruption. Je pensais pouvoir lutter contre mais le fait est que je n'ai pas pu. Ça, c'est pour l'Union. Maintenant, la Nouvelle Alliance. Vous avez remarqué, elle aide beaucoup les petits mondes et leur envoie des soldats. En vérité, c'est pour s'assurer une base militaire suffisante. Si jamais ces petits mondes voulaient partir de l'Alliance, les soldat mettraient en place une grande répression. La Nouvelle Alliance, sous des dehors démocratiques est en réalité dirigée par un minuscule groupe de personnes, et vampirise ses planètes affiliées. Quand l'une d'elle choisit de sortir malgré les pressions, ils vont payer les bandes de pirates pour les attaquer, se rendant indispensables. Ce n'est pas une Alliance altruiste, mais bien une Alliance créée dans une optique de pouvoir. C'est donc pour cela que je milite contre.»

Ophélie mit cette fois-ci bien plus de temps à digérer ces révélations. C'était en contradiction totale avec ce qu'on lui avait toujours enseigné. Elle avait toujours vu la Nouvelle Alliance comme une âme bienveillante et charitable, contrairement à l'Union Galactique, corrompue et inégalitaire. Désormais, elle devait accepter que la Nouvelle Alliance était pire que l'Union Galactique. C'était beaucoup.

Murainan'Ta remarqua son trouble et patienta, bienveillant. Il fit un petit signe aux soldats et ils sortirent, sauf un qui resta pour garder la porte, laissant Ophélie réfléchir tranquillement.