Augmentation des délais

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Alors que Bernard caressait le chat sans bouger depuis des heures, la porte de la chambre s'ouvrit pour laisser passer le majordome.

«Si monsieur veut bien me suivre, madame Lania a quelques informations à lui communiquer.»

Bernard se leva et se dirigea vers la porte, quand il sentit soudainement un poid sur ses épaules. Lune avait sauté et s'y trouvait maintenant perché, les pattes avant sur l'une, les pattes arrière sur l'autre, et le museau occupé à renifler le front de Bernard. Le majordome sourit légèrement et sortit pour guider Bernard. Ils arrivèrent dans un salon où Lania attendait, assise sur un fauteuil à l'air moelleux. En le voyant avec le maejka sur les épaules, elle sourit puis prit la parole :

«Monsieur Berthieux. Vous vous rappellez que je vous ai proposé le poste de Garant du débat et que vous avez encore normalement quelques heures pour y réfléchir ou renouveler votre réflexion. Cependant, vous pouvez ne plus vous presser, votre poste est actuellement, mais cependant provisoirement, compromis. De par les circonstances actuelles, les survivants de l'attentat et moi même avons décidé de suspendre les débats démocratiques et de déclencher la loi martiale sur les planètes affiliées. Et de plus nous avons lancé des recherches dans toute la galaxie pour trouver les responsables. Votre réflexion ne souffre donc désormais d'aucun délais précis. Dites moi, votre maejka vous plaît-il ?»

Bernard regarda un peu Lune puis se reporta sur Lania avant de dire sans grande émotion :

«Je lui plaît. J'attend encore de vérifier la réciprocité.»

Lania l'observa sans savoir s'il fallait rire ou non, et jugea mieux de continuer à informer :

«Vos amis sont dans une position très délicate vous savez. Et par leur intermédiaire, vous même l'êtes. Leur rôle est extrêmement trouble et les recherches se concentrent en partie sur eux. Je vous conseille de me dire tout ce que vous jugez intéressant sur eux dans le cadre de la chasse à l'homme pour que tout puisse s'éclairer plus rapidement. Plus vite vos amis auront été trouvés, plus vite votre position sera stable. Que vous le vouliez ou non, leur image déteint sur vous, et par notre proximité, sur moi en partie.»

Elle fixait Bernard d'un air inquisiteur, attendant de lui des renseignements rapides.

«Madame, je n'ai rien. Sept ans que je vis seul sur une planète vide, je vais difficilement pouvoir dire autre chose que "le vaisseau s'appelle Jérôme" et que Murainan'Ta aime bien les pains aux algues gliesiennes.

- Ne vous payez pas ma tête. Vous savez forcément des choses.

- Lee-NA rêve d'avoir des dents.»

Lania serra les poings devant l'obstination de Bernard. Pourtant, il ne savait rien, qu'aurait-il pu dire dans ce cas ? Il continua :

«Je ne sais rien, et continuer à me poser la question ne me fera pas avoir d'éclair de génie. Tout ce que je sais, c'est que même si je ne le tiens pas en haute estime, Murainan'Ta n'est pas capable de faire un attentat, ni même de tuer des gens pour des idées politiques. Votre Nouvelle Alliance le peut peut-être, en employant des pirates pour faire le sale travail au lieu d'envoyer sa propre armée, mais Murainan'Ta ne le fera jamais.»

Lania se leva, véritablement énervée, et le pointa de l'index :

«Monsieur, je ne tolèrerais pas une seconde de plus que vous m'humiliiez de la sorte. Regagnez vos quartiers immédiatement, si j'ai besoin d'une expertise politique sur mes méthodes militaires croyez bien que vous en serez le dernier informé.

- Dans ce cas au revoir madame.»

Il se retourna et commença à partir, agacé d'avoir été dérangé pour au final pas grand chose. Au moment de quitter la pièce, il entendit Lania pousser un cris d'exasperation et la regarda. Lune était descendu de ses épaules et jouait avec des pans de tissu de la robe de la dirigeante. Il sourit légèrement, revanchard, et dit simplement, d'un air détendu :

«Viens Lune. Tu dérange la dame»

Le maejka le regarda et sauta à nouveau sur ses épaules, puis Bernard quitta la pièce sous l'oeil colérique de Lania. Bernard attendit d'être rentré dans ses quartiers pour prendre Lune dans ses bras et le regarder avant de le reposer sur le sol pour le caresser. Il commençait à l'apprécier.

L'ascension fulgurante d'un simple employé de bureau - Tome 2 - [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant