Une planète incroyable

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Ils se mirent une nouvelle fois en chemin de la salle de communication, qu'ils voyaient décidément bien souvent en ce moment et Murainan'Ta en profita pour mettre Lee-NA au jus des dernières actualités. Quelques visites, quelques changements dans le vaisseau et le sauvetage d'Ophélie... ce n'était pas incroyable mais il n'allait pas inventer des événements pour garnir ses informations. Ils étaient à peine arrivés en salle de communication qu'un technicien arriva vers eux et dit :

«La communication était en parfait état. En vérité, il semble que ce soit le haut-parleur de la Macarena qui était défectueux. Le message contenait des coordonnées, à la fois spatiales et planétaires. Certainement la localisation de monsieur Slimani. Elles ont été transmises et on attend que votre ordre pour s'y diriger. »

Lee-NA se mit alors à danser la Macarena pour fêter la nouvelle et Murainan'Ta ordonna de foncer incessamment vers ces coordonnées, en la regardant toujours d'un œil amusé.

Le vaisseau était en vitesse supra-luminique moins d'une minute plus tard, et à l'issue d'un long voyage de huit heures, très ennuyeux (Lee-NA semblait avoir décidé que parler à un mur serait une occupation sympathique et elle s'y consacra durant la totalité du chemin) ils arrivèrent devant une planète rouge écarlate, aux nuances marron. Les pilotes étaient tous étonnés, leurs cartes n'affichant aucune planète à cet endroit. Celà ne les empêcha pas d'atterrir au plus prêt possible des coordonnées, là où un vaisseau de cette taille pouvait tenir. Après quelques préparatifs de matériel, une petite organisation de protocole pour le cas où ils auraient besoin d'aide et un dernier passage aux toilettes, Murainan'Ta, Clara, Lee-NA et Ophélie sortirent du vaisseau, accompagné d'une dizaine de soldats.

Le panorama qui s'offrait à eux était à la fois beau et singulier. Ils n'avaient jamais eu l'occasion de voir ce genre de paysage, nulle part dans la galaxie. Toute la région, peut-être toute la planète était composée de gigantesques canyons, imposants et majestueux. Entre chaques falaises se trouvait une large bande de terre, voire une vallée entière. Il n'y avait pas d'horizon : où que le regard se porte, il y avait une falaise qui bouchait tout, même à plusieurs kilomètres de distance. Les falaises, le sol, toutes les roches et même quelques nuages étaient d'un rouge éclatant, couleur sang.

Mais les nombreuses plantes présentes créaient tout de même une certaine rupture dans les couleurs. Il y avait des sortes d'immenses arbres d'un bois très foncé, mais ne possédant aucune feuille. À la place, le tronc rapetissait et s'enroulait autour d'une sorte d'énorme grappe de fruit rouges brillants, de la taille d'une grosse pastèque pour les plus petits. Ces grappes faisaient des tailles impressionnantes, parfois aussi grosses que des montgolfières. Il y avait également des sortes d'immenses tentacules d'un blanc laiteux, figés, pointant vers le ciel, comme si une pieuvre gigantesque s'était calcifiée au moment de sortir du sol. La dernière sorte de plante récurrente ressemblait à une épaisse racine sortant du sol pour y replonger quelques mètres plus loin. Sa largeur pouvait être d'un mètre à une dizaine pour certains spécimens des plus singuliers. En plus de ces trois exemples originaux de flore se trouvaient partout une multitude de petits végétaux aussi étranges.

Au loin on entendait les cris d'animaux qui devaient sans doute avoir une apparence tout aussi exceptionnelle. Des sortes de barissement passant du suraigüe au grave, des caquètements harmoniques, des claquements répétés... Dans le ciel passaient de grandes créatures, sorte de masses informes rosâtres et immenses, de la taille d'un vaisseau de combat individuel pour les plus petits. De nombreux tentacules partaient de leur ventre si l'ont pouvait l'appeler ainsi, pour parfois finir en raclant le sol, plusieurs centaines de mètres en dessous. Un petit troupeau de chevaux blancs reptiliens à six pattes traversa un canyon un peu plus loin, se mettant ensuite à grimper la falaise à toute vitesse, comme si elle n'était qu'un sol comme un autre.

Ophélie jeta un coup d'oeil aux autres et fut rassurée : tous étaient aussi abasourdi qu'elle devant cette incroyable vision. Ils restèrent plusieurs minutes à observer ce paysage dans la tiédeur du soir avant d'enfin se souvenir de leur mission et de se mettre en marche.

L'ascension fulgurante d'un simple employé de bureau - Tome 2 - [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant