Du rêve à la réalité, saison 2.

Chapitre 11

Je suis partagée entre la colère et l'inquiétude. La colère qu'il soit retourné dans un endroit détestable sans m'en avoir parlé alors qu'il mérite bien mieux que ça et l'inquiétude qu'il ne revienne jamais. Je me lève et fais les cent pas, essayant de trouver une solution.
- Je sais! Mexclamé-je.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ? Dans l'état qu'il était, il faudrait un miracle pour lui rendre son sourire.
- Je vais aller sur l'île.
- Quoi ? Dit une voix familière.

Nous tournons notre tête en même temps et voyons Evie dans la chambre. Je ne l'avais même pas entendu entré.
- Est-ce que j'ai bien entendu ? Demande Evie en s'approchant de nous. Tu veux vraiment retournée sur l'île ?

Nous nous regardons avec Doug. Je sens qu'il est encore plus mal à l'aise que moi. Il aimerait tout lui avouer, ne plus cacher cette vérité mais il ne dit rien. Il préfère sûrement que je le fasse, ne voulant pas me forcer ni même trahir Harry. Je n'ai pas d'autres choix que de tout lui dire. Elle ne me laissera jamais partir toute seule sur l'île. Elle sait mieux que n'importe qui que cet endroit est dangereux mais je n'ai pas le choix. Je dois y aller. Sinon Harry restera là bas à jamais. Pire, j'ai peur que ses anciens amis s'en prennent à lui après ce qu'il s'est passé.
- Oui, finis-je par dire. Evie, Harry ne va pas bien du tout.
- Il est vraiment mal, explique Doug. Tu ne t'imagines même pas à quel point.
- Et il est reparti sur l'île, continué-je. Je dois aller là-bas pour régler son problème et le ramener.
- Mais l'île est dangereux. Tu le sais.
- Oui. Mais je ne laisserai pas mon petit ami seul face à ses problèmes. Je vais le ramener. Je vais régler son problème. Je ne peux pas le laisser se débrouiller. Surtout après ce qu'il s'est passé, j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose.
- Alors je viens avec toi.
- Quoi ? Exclamons-nous avec Doug.
- Je viens avec toi. Il est hors de question que tu t'aventures seule dans cet endroit.
- Non Evie il faut que tu restes ici. Avec Doug vous pouvez me couvrir. Et si tu viens avec moi, ils pourront nous repérer plus facilement. Seule, j'ai plus de chance de passer inaperçu.
- Peython, si quelqu'un te voit tu vas te faire tuer.
- Evie écoute-moi. Je n'ai pas vraiment le choix. Laisse-moi aller là-bas et si au bout de 30 minutes je ne suis toujours pas revenue, tu viendras toi-même me chercher avec Ben et les autres.

J'ai mis plus d'une vingtaine de minutes à convaincre Evie de me laisser partir seule mais elle a fini par accepter. Je me change rapidement en enfilant un tee-shirt et un pantalon noir ainsi qu'un manteau comme le petit chaperon rouge de couleur vert foncé afin d'être la plus discrète possible. Pendant que Doug et Evie font diversion en parlant avec Ben, je pars chercher la télécommande. Je prends un vieux vélo et traverse le pont. Rien n'a changé. Tout est toujours sale, moisi. Tout est cassé, détruit. Rien n'est accueillant. Je marche la tête baissée, mettant ma capuche afin de ne pas me faire repérer. Je me dis que si personne ne voit mon visage, personne ne me reconnaîtra. Je ne suis pas restée très longtemps dans cet endroit mais je me rappelle bien du chemin pour aller chez Harry, sur son bateau. Je ne sais pas si il est là-bas mais c'est le seul lieu dont je connais la route. Si il n'est pas là-bas, je ne sais pas ce que je ferais. D'autant plus que je n'ai qu'une trentaine de minutes pour trouver Harry et revenir. Les habitants de l'île ne me reconnaissent pas. Ils ne font même pas attention à moi mais ça ne m'empêche pas de ne pas être à l'aise. Je vois le bateau. Il est dans un sale état comparé à la dernière fois. Il a vécu et a des trous à certains endroits. Comme si il avait été attaqué. Personne est sur le navire. A croire qu'il est abandonné. Je regarde à gauche, puis à droite mais personne à l'horizon. Timidement, je monte sur le pont et entre dans la cabine. Je sais que c'est risqué, que si quelqu'un me voit, il me tuerait probablement mais j'ouvre malgré tout toutes les portes de ce couloir afin de voir si Harry s'y trouve. Je n'ai que très peu de temps. Les minutes sont comptées. Visiblement il n'y est pas. J'ouvre la dernière porte et vois une scène que j'aurais aimé ne jamais voir de ma vie.